| Auteur |
Message |
    
Thierry
| | Envoyé lundi 26 mai 2003 - 01h48: | |
Nous habitions au second étage d'une soucoupe TEFAL.
Nos voisins ne venaient jamais nous voir.
Ils étaient eux-mêmes enfermés dans des valises.
Nous n'avions de contact qu'avec un téléphone portable qui sonnait dans le vide.
Ce vide était notre chaleur corporelle.
Je n'avais pas de chaussettes.
Elle portait une éponge, un enfant et la lune enroulée.
Nos corps poussaient dans l'herbe et les piments.
Des choses autour de nous parlaient, asticotaient leurs lèvres avec des baves intenses.
Je franchissais des bouches et des sourcils, tandis qu'elle relevait le couvercle de notre intimité et me demandait de venir l'y rejoindre.
Aussitôt.
Nous faisions l'amour en contresens, la sueur déclenchait des alarmes, nous jouissions à mesure de nos rétrécissements.
Je lui parlais d'amour.
Elle entendait des loups.
On nous parlait de mort.
Ce mot n'avait donc aucun sens.
Mais nous y répondions par des phrases toutes faites qui résonnaient comme un écho lancinant. Et des draps sales, des flux de sang ou l'on saucait des mots.
Celui-ci allait bien, l'autre faisait trop peu.
Nous entendions nos voix, émerveillés de notre propre beauté et nous y ajoutions des notes de musique, des rythmiques cardiaques, des cadences croquées.
Si complaisants dans notre petitesse que nous recommencions de vivre. |
florence
| | Envoyé lundi 26 mai 2003 - 16h08: | |
la formulation de certains passages me fait penser à ce que Stél ( Stéphane Méliade) peut écrire de temps à autre. Mais le style diffère. Quoi qu'il en soi j'apprécie cet humour un peu surréaliste, cette cruauté complaisante, cette tendresse un peu ironique. Un tableau de soi qui n'est pas reluisant mais qui reluit tout de même, on ne sait trop pourquoi. |
stél*
| | Envoyé lundi 26 mai 2003 - 16h32: | |
Dadathithien forcené et lecteur de Buko avec un plaisir qui frise la démence, mon poil se frise tout seul de plaisir à cette association faire par Florence.
Méritée ou pas, en tout cas, c'est vrai que Thierry sait nous faire reluire avec ses ombres.
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Thierry
| | Envoyé lundi 26 mai 2003 - 16h32: | |
Bonjour Florence,
merci de ton commentaire et de ton approche.
J'espère que cela ne vexera pas Stel ;-))) que tu compares certains passages aux siens...
MOI, ça me fait plaisir, parce que c'est un "mec" que j'aime énormément... et je dois dire qu'il fait partie de ceux (et celles) qui m'inspirent par moments...
Bisous |
Thierry
| | Envoyé lundi 26 mai 2003 - 16h34: | |
Nos messages se sont croisés Ami Stel;-))))
Plaisir intense... |
Hélène nostalgique
| | Envoyé jeudi 27 janvier 2005 - 11h39: | |
je copie le texte original pujisque ça ne remonte pas !!!
le soleil brillait en 2003 |
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