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Rob
| Envoyé vendredi 30 mai 2003 - 10h17: | |
Retour dans le violent du flanc de Madeloc Vents de sens dispersés sous un regard mauresque Couleur vigne éclatée dérouillant dans la vague Cailloux de sucre roux découpant la descente Sous les dents le fenouil mâché jusqu'à la soif Sur la pente d'esquilles lacérant les semelles La sueur dans les yeux serrés cherchant la mer La sardane folklore à trois temps du retour Retour vers la fanfare en salut du ciel noir Une croûte de neige à faire craquer le cuir La solitude lourde au château déguisé Les glissières de boue sous les roues déchaussées Et les moteurs de chauffe salissants le ciel gris Un fond de lune blanche reflété dans la flaque La culasse qui claque comme un corbeau d'épaule Je suis vieux d'un hiver étonné du retour Retour vers le qui-vive en déroute de soi Un enfer mathémate à dénouer plus tard Des désordres illustrés dans la chambre glacée Dimanche en noir et blanc dénouement policier La ruelle parking la voisine sorcière Les bombes de stratège et mon imaginaire La fugue d'aventure à la gare du Sud J'étouffais la parole jusqu'au jour du retour Retour en aube blanche et pleurant ses hosties Courant d'air paroissial et la salle se vide Le détour vers le bar narguant le presbytère Les trognes du comptoir vingt centimes la cible Ma bande dessinée délavant ses couleurs Les grooms et les golfeurs dans l'odeur du papier Le monde sur le fil traçant ses équilibres Et mon crayon rongé d'esquives en retour Retour dans le présent du texte pleine page Dénonçant l'artifice en écran de mémoire Le principe incurvé le désir de paraître Un ongle sous la dent la ride d'avantage Ou le poing sur l'arcade et ne saigner jamais La poète attitude en douce incertitude Devenir à l'instant son nouveau personnage Le vrai, le faux, l'assis, l'inconnu du retour
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karl
| Envoyé vendredi 30 mai 2003 - 18h15: | |
Bonjour Rob, Ça fait toujours un peu curieux de lire un texte comme le tien: après m'être égaré loin et depuis longtemps dans ce que j'appelle "poésie moderne", et surtout après avoir cru que tout le reste était dépassé, révolu, voici que tu me ramènes au nez une poésie universelle et durable, une poésie toujours neuve. Et ça me rappelle encore Léo. Salutations |
   
stél*
| Envoyé vendredi 30 mai 2003 - 18h55: | |
C'est ça que j'aime chez Robert, c'est une sorte de classiscisme bandant. On connaissait le "french paradox" des ricains, voilà le "Rob paradox", tout aussi revitalisant. Des alexandrins vivants. Des dodécamètres qui deviennent mobiles dans la tête. Et des sardines qui parlent. Quoi qu'en puissent affecter de penser certains esprits égarés, Rob serait probablement choisi sans aucune mention de son nom dans la plupart des comités de lecture. Parce qu'il est de la race des vrais malins, ceux qui enjambent joyeusement l'opposition classique/moderne, de manière subtile, un rien roublarde même, mais avec ce petit quelque chose au fond qui fait que tu tires ton chapeau d'âme, parce que ce mec vient de te parler de l'homme, avec le langage de l'homme et que tu sens bien que dans toute cette roulerie de mensonge, il y a en fait des trucs très très vrais qui te concernent, toi, moi, humain. Moi, j'adore ça, un mec qui te dis "je mens" et qui t'apprend des truc vrais, c'est le prestidigitateur à l'envers. C'est ça que j'aime chez lui, que je n'aurais pas été capable de goûter il y a encore quelques années seulement, mais maintenant, oui, cette espèce de regard très en coin sur le Grand Barnum, mais où paradoxalement, tu trouves à puiser quelque chose qui donne envie de vivre. Je vote Rob, parce qu'on n'est pas dans l'axe classique contre moderne, on est dans cet oeil du cyclone où les menteurs disent la vérité et les vérités, où les impostures sont des postures, où les architectures des troubadours sentent, puent, fleurent la réalité, où tu te dis que devenir adulte est une déception étrangement remplie d'élan. |
   
stél*
| Envoyé vendredi 30 mai 2003 - 20h35: | |
Quel enculé ce steph, on dirait presque qu'il pense, alors que c'est juste le vent sur les vagues qui cause. C'est ce qu'on appelle de l'énergie marémotrice. Allons nous faire foutre (avec amour).
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Leezie
| Envoyé vendredi 30 mai 2003 - 20h42: | |
oui, hein? (non pas oui, allons nous faire foutre, oui le reste) ça donne envie de se refaire de beaux alexandrins déroulants allez isa, au boulot (chiche?) |
   
Leezie
| Envoyé vendredi 30 mai 2003 - 20h46: | |
eh 'tention, je dis pas que j'arriverai à la cheville, hein, je dis que de temps en temps ça fait vraiment beaucoup de bien ce genre de ryhtme très large |
   
Leezie
| Envoyé vendredi 30 mai 2003 - 21h23: | |
d'accord avec toi, au fait, Steph, pour l'histoire des comités de lecture : je ne vois vraiment pas pourquoi ce genre de texte ne passerait pas haut la main...
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karl
| Envoyé mardi 03 juin 2003 - 14h58: | |
C'est plus qu'un rythme très large... je ne sais pas comment le formuler, c'est un tout simple très large, tiens. En tout cas, ça impressionne toujours quand il revient nous voir ce Rob. |
   
de Rob avec échanges .
| Envoyé jeudi 26 mai 2005 - 15h59: | |
un autre , de Rob. lui oàn le voit un peu plus souvent. |
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