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Envoyé samedi 16 octobre 2004 - 22h54:   

J’ai deux amours, mon Pays est Paris en souvenir d’une chanson de Joséphine Baker.



Ray avait une vingtaine d’années et n’avait pas de travail ; il n’arrivait pas à garder, en général, un emploi, plus de deux ou trois mois. Il avait pourtant besoin de travailler, c’était sa confession. Serveur serait son job. Pour Ray, l’école n’avait été qu’un amusement et son ennui, malgré ses efforts, le poussa à travailler très jeune. Il ne pensait qu’à s’amuser, si bien qu’il prit deux ans de retard, à la fin de son cursus scolaire. Un de ses cousins se retrouva, dans une situation identique. Les familles et les cousins de la généalogie étant très liés, il fut décidé que Ray suivrait le même chemin afin d’entrer, dans la "vie active", ainsi, un certain jour de juillet, il était entré, dans ce restaurant, à Rock-City. Le restaurant qui allait embaucher pour deux ans Ray s’appelait le "pavillon Joséphine" ; le décor était planté à Rock-City : Ray allait y passer deux années. C’était un restaurant d’une certaine réputation. La demoiselle en charge de sa formation avait semblé d'un charme exquis, au jeune homme qu'il était. Ray était timide et celui-ci, établissant des contacts humains avec des gens de l’extérieur, qu’il était d’usage d’appeler, des clients, allait, le rendre beaucoup plus sûr face à la vie, se levant à l’horizon. Le frère de la demoiselle s’occupait de la cuisine ; il était le chef de la cuisine, elle, était gérante de l’établissement.
À l’annonce de ses horaires de travail, Ray fut satisfait, il aurait des horaires classiques d’une personne, à horaire bureaucratique et son dimanche de repos hebdomadaire ; c’était un fait, il avait de la chance car, dans la plupart des cas, même en tant qu’apprenti, ils fallaient travailler le soir, quant au dimanche, c’était l’aubaine !
Le pavillon possédait une surface importante. Lorsque la porte était poussée, le bar avec son comptoir en bois jouxtait, devant. Sur la droite se trouvait la salle principale. D’un style baroque, les fauteuils étaient recouverts de velours vert. Deux tables, une située au milieu de la salle, l’autre à l’extrémité, faisaient office de console ; Ray et les serveurs pouvaient sur ces deux tables, trouver des pinces, un réchaud à alcool à de deux feux argentés, ainsi, que des condiments, comme les cornichons et le moulin à poivre. Deux sceaux posés sur des socles en fer à hauteur de tables, se trouvaient au hasard du bon vouloir du service, dans la salle: ils servaient au vins devant être servis frais ou légèrement frais. Jamais Ray ne vit autant de bouteilles, pas moins d’une quarantaine de différentes marques, rien que pour le whisky étaient posés sur l’étagère d’en haut !
Ils y en avaient de toutes les couleurs, des blanches, des rouges, des rosés, des champagnes, des cassis, des framboises, des fraises, des pêches, des myrtilles, elles avaient aussi, leurs années, leur millésime, leur température ; elles étaient classées avec leurs différences.
Le pavillon possédait plusieurs étages, au premier se trouvaient les salles, pour les banquets. Celles-ci fonctionnaient à plein régime, pendant deux mois, au mois de mai, et de juin. Comme les traditions le voulaient, c’était la période qui annoncait les mariages amenant les époux normalement à concevoir des enfants.
Les couples se formèrent ainsi depuis des lustres et des lustres mais, surtout, il eut fallu que ça plaise à la famille : c’était avant tout l’esprit de famille qui décidait pour eux: tel était le constat de Ray.
À l’époque romantique, les époux en marge de cette officialisation, avaient vécu de vraies histoires d’amours, mais le tout se faisait dans le secret, les mots s’écrivaient alors, à la plume, et les jeunes et les moins jeunes batifolaient à travers pré, afin de donner passion, à ce que représentait l’interdit d’alors ! Les jupes et les robes se soulevaient, malgré tous les ustensiles esthétiques de l’époque, et l’interdit officiel, devenaient aux yeux de tous, chose courante de l’officieux. Ils habitaient de grandes demeures, et les relations allaient de bon train, à la barbe de tous. Les portes et les souterrains se firent construire afin de donner du pigment à ses escapades et les cochers étaient achetés, pour se trouver dans l’arrière-cour ; c’est ainsi, se disait-il, que toute une partie de la collectivité s’était mise en marche, afin d’encadrer, ce que l’on appelait: folie.
Ray quelque temps après, était devenu écrivain, aussi, lorsqu’il se penchait sur son passé pour les faits et les choses qui lui venaient à l’esprit, il n’était plus celui de l’époque, mais celui, qui narrait, il n’était plus celui qui apprenait mais celui, qui écrivait. Le temps a passé, se disait-il dans son entretien, tout, pour lui semblait avoir sombré dans la monotonie.
Ray constatait, mais ne voulait pas l’accepter, comme une fatalité. Les hommes se féminisaient avec le temps sans le courage et, les femmes ne savaient plus très bien si elles demeuraient homme ou femme ; l’impression était qu’ils semblaient se chercher les uns, comme les unes.
Le parfum se mettait à toutes les sauces. Elles se confectionnaient, afin de donner le goût à l’élément de base qui, désormais, ne le possédait plus et, quand ils semblaient se dire, comme un murmure, que tout allait pour le mieux, ce n’était alors, que le sexe qui devenait refuge afin d’oublier les problèmes.
L’information devenait désinformation afin de cacher le poisson et, elle semblait se prendre, pour de la vérité. La passion obéissait désormais à la loi de la rentabilité, et leur produit devenait (économie oblige) commerçe très subtil, de l’information en boite.
Alors où en est-on de la littérature, où est donc passée son âme ?
Les lecteurs n’auront plus le temps de lire de gros ouvrages qui n’amènent en réalité, pratiquement rien, sinon une infime petite idée de rien, pour ainsi dire, quasiment nulle, pensait Ray.
En ces deux années passées, un nombre important de collègues allaient venir et partir travailler, c’était comme une valse interminable. Ils étaient jeunes, voulaient gagner toujours plus d’argent avant d’apprendre, et la plupart semblaient vouloir se surestimer.
Le pavillon recevait surtout des hommes d’affaires comme client qui demeuraient pressés par la vie. La demoiselle aimait particulièrement Ray, mais à l’époque, Ray, ne semblait pas le savoir. Il semblait posséder l’insouciance des âmes d’enfants, comme une eau dévalant de la colline, à travers les terrains accidentés de la terre. Chaque jour avec le recul, demeurait un jour nouveau et les discothèques qu’il fréquentait alors, lui permirent de danser, un peu plus, le dimanche après-midi : Ray se définissait timide et sauvage, comme les gazelles.
Bonjour, bonsoir, se disait-il, pendant deux ans, je vais toucher le pain quotidien d’un apprenti.
Le salaire à l’époque de ses débuts demeurait à peine plus élevé que vingt pour cent, du minimum salarial. Ces journées ne voulaient pas finir, la musique était son passe-temps, et les disques n’arrêtaient plus de tourner de la soirée, pour que tard, le soir, son casque aille sur ses oreilles, afin d’écouter la bande FM de la musique à danser, dans la nuit.
Ce petit salaire mêlé à ses pourboires allait lui permettre de s’acheter sa première machine haute-fidélité, la musique, alors, passa à une autre dimension par l’amplification et, allait se faire entendre du haut du huitième étage de H.L.M, jusqu’en bas. La voisine, bien des fois, sorti son balai, voulu le confronter à son mari, mais il n’y avait rien à faire, ses enfants s'étaient mis à danser !
Ray pensait que la tranquillité et l’effleurement du silence ne pouvaient pas être captés, dans ces lieux.
Comment trouver silence dans le bruit que tout le monde recherche ? est la question qu’il se posait dans ces moments, et nulle réponse ne venait : il voyait déjà les robots remplacés, les humains. L’humain, dans sa réflexion n’est pas vu de façon identique, suivant les régions et les latitudes ; la pensée n’était rien, sans le sentiment qui l’accompagne.

Un monsieur 'de' arriva, un de ces jours, il serait le maître d’hôtel de la maison, il était d'une masse imposante et venait du célèbre cabaret, des Champs-Élysées, il venait d’y passer plus d’une vingtaine d’années, et une complicité se fit, avec Ray. Il habitait non loin de chez lui ; chaque jour, désormais, il le conduirait à sa porte.
Sur le chemin qu’ils prirent ensemble après le travail, monsieur 'de', allait lui faire des confidences sur ce qui s’entretenait, lors du repas d’après service. Les cadres de la maison qui se trouvaient fort peu, déjeunaient ici, ensemble après le service. L’employé, pour sa part, déjeunait avant. Pour monsieur 'de', cette position devait s’avérer délicate… en effet… il arrivait à un certain âge, et pour lui, cela devenait un handicap. Les employeurs préféraient embaucher des jeunes, en effet, avait remarqué Ray, ceux, du fait, de leurs manques d’expériences, acceptent tout ou presque, alors qu’un homme ou femme qui possède de l’expérience posera ces conditions, ce qui est, normal. Les confidences qu’il fit à Ray furent surtout des dires, sur la politique, ils étaient pour la nouvelle majorité, dans la fin des années soixante-dix, et l’espoir qu’ils attendaient, était un parti qui se symbolisait par une rose. La rose dans la pochette du veston, allait réduire les charges sociales et, l’espoir qu’ils attendaient demeurait très fort. Ray avait déjà une personnalité, et ce tempérament qu’il possédait semblait ennuyer, monsieur 'de'. Il disait à Ray, que dans la vie, il fallait toujours subir et que la liberté, l’égalité et la fraternité demeuraient fausses . Dans la tête de Ray jeune commençant à gagner quelques sous, ces dires ne le touchait pas vraiment : le principal était le chèque de fin de mois qu’il recevait, certes, le montant du chiffre représenté sur le chèque de fin de mois était petit, mais étant donné qu’il habitait chez ses parents, cela lui aurait servi, d’argent de poche…
C’est comme s’il eut possédé deux maisons, une était le travail, l’autre étant le loisir. Certains jours, la demoiselle embauchait plusieurs extras, lorsque de petits banquets avaient lieu. Un, d’entre eux, devait être familier, avec la famille du travail et s’appelait François ; il venait souvent ; c'était un vieil habitué de la maison, Ray travailla souvent, avec lui, particulièrement, le samedi.
Comme une fleur, parmi les fleurs, ces gens qui venaient se retrouver le samedi afin de fêter, procuraient à Ray, par rapport à la semaine, une rupture avec l’habitude, qui devenait finalement banale.
Le samedi soir, la demoiselle, au vue des horaires en sus, donnait un billet dans sa poche. Cette femme lui avait semblé bonne et juste et l’envie naturelle de la demoiselle la poussait à materner Ray. Le plaisir pour Ray était l’amour et l’amour est ce qui manque, pensait Ray, un peu plus chaque jour.
Ainsi s’en allait la vie...
Les jours et les nuits revenaient, allaient, et les allées et venues au quotidien, le poussèrent par obligation, à l’encontre du contrat, à se rendre une semaine par mois, dans la rue des évangiles, dans le dix-septième arrondissement, de Paris. Cette semaine passée, hors du pavillon de Rock-City, le fit rencontrer d’autres apprentis. Cette école devant lui apprendre l’art de servir à table était comme une parenthèse, dans le quotidien. À l’école, les journées devaient se diviser en deux ; le matin devait être consacré à la pratique, et les après-midi donnaient cours à l’enseignement général. Ray ne s’y était trouvé guère motivé. La vie, dans lequel il commençait à s’activer, le prenait par l’épaule, afin de lui expliquer que l’apprentissage, comme cela, ne servait à rien ou, à pas-grand-chose. La théorie et la pratique sur les divers services de tables qu’on faisait apprendre, n’avaient rien de comparable, avec ce qui se pratiquait dans les différents établissements.
Son professeur principal, lui fit souvent remarquer les observations mentionnées sur son carnet d’apprentissage, et lui avait souhaité bonne chance pour le CAP.
Ces observations étaient du genre “manque de sérieux”, “lymphatique”, ou bien, “aucun travail cette semaine”, “trop de bavardage”, ou encore “PEUT MIEUX FAIRE S’IL VOULAIT”.
Ray n’aimait pas ses professeurs et les semaines qu’il allait passer dans cette école furent pour rencontrer d’autres collègues.
Bonjour, bonsoir, une autre demoiselle arriva et cette fois-ci était sauvage: elle était la directrice de l’école de Ray, et des autres. Un jour, devant la vétusté, de l’établissement, et face au ras-le-bol général, les autres et Ray commencèrent une grève. Ils devaient être les premiers, dans cette profession à s’y mettre et, avaient pris le droit ensemble, d’exiger un minimum de conditions de travail. Un professeur se mit en avant, avec eux et tous ensemble avec les jeunesses communistes assiégèrent les locaux.
Ray face à la circonstance adhéra pour la première fois, à un mouvement, et le professeur disparu dans les jours, qui suivirent. Ray pensait que c’était les dures lois du privé. Jeunes qu’ils étaient ; ils furent influencés quelque part.

Ray, à son retour au pavillon, annonça la couleur : rouge. Inconscient de la chance qu’il avait alors, il demanda plus, la demoiselle le raisonna quelque peu ; Ray avait digéré sa colère.
À droite, dans la salle après avoir poussé, une porte, se trouvait un long couloir. La lingerie, le vestiaire, les cabinets de toilette, et deux petits salons se trouvaient au fond du couloir, ainsi qu'une autre salle servant à la petite restauration, autrement dit, au 'snack service'.
Deux ou trois banques se trouvaient situées sur le même trottoir et, différents ensembles architecturaux à vocation bureaucratiques. La clientèle du 'snack' était des employés qui, pour une somme modeste, pouvaient se restaurer, de A à Z en passant par le fromage. Jean servait ces consommateurs. Il était employé à cela et, différents métiers lui étaient passés, dans les mains ; c’était un homme qui avait des penchants pour les hommes jeunes, aussi, il avait essayé, à plusieurs reprises d’offrir ses services à Ray, par le biais de la drague. Au fil des jours de sa présence dans l'établissement, il avait tout essayé et, visiblement le sexe était sa frustration première. Jean avait glissé alors dans sa poche, lorsqu’ils s’était retrouvé derrière le bar afin de nettoyer les verres, un pli qui devait resté secret. Ray s’en souvint, c’était des photos obscènes : pas de doutes, elles avaient crée en lui une excitation qui allait lui assouvir ses premiers plaisirs sexuels de jeune homme, le temps passa… Jean partit. Les verres continuaient à se laver à la main; deux bacs, un rempli d’eau tiède, savonneuse, l’autre très chaude et sans savon lui servaient de matière. La demoiselle tenait à la propreté, et la lumière artificielle donnait lieu afin de confirmer. Les essuie-verres séchaient au fur et à mesure, et, devaient être changés à intervalles réguliers. Le travail fini, les bacs ainsi que la machine devaient être propres ; les autres et Ray apprirent que la propreté devait être la base du tout en ce qui concernerait le contact, avec les autres, il n’était pas question de quoi que ce soient d’autres, avant d’avoir respecté, celle-ci.
Les 'coups de feux' devenaient quotidiens, l’apprentissage de cette expérience s’avérait délicat à certaines périodes dans la tête de Ray, et, tous les espoirs de réussite lui fut dit, par monsieur 'de'. Le métier de l’expérience commentait à entrer et la vie le suivait, pas à pas.
Des amis de la famille ayant vécu dans une île paradisiaque au nom de Tahiti lui furent présentés, et leur fille allait servir, désormais, à la place de Jean. Elle était jeune, à peine plus vieille que Ray, son corps était partagé en deux. Le bas était celui d’une femme bien faite, le haut, était resté maigre afin de donner une disproportion aux deux moitiés. Cette constatation avait poussé Ray à se poser cette question:
“ ou était donc passé la deuxième moitié du corps ?” non, ce n’était plus l’homme à la tête de chou, mais bel eh bien, celui d’une jeune femme qui semblait avoir deux moitiés de corps, l’une mieux proportionnée, que l’autre.
Christine demeurait farouche et semblait embarrassée pendant plusieurs mois. C’était certain, ce changement de climat et de rythme de vie, l’avait quelque peu perturbé. Monsieur 'de', l’avait jugé comme une fille de la ville et les tempéraments des jeunes gens avaient crée quelque chose en eux. Des regards se caressaient mais ils avaient un mal fou, à se dire les choses qu’ils éprouvaient. Ceux-ci s’avérait d’autant plus difficile, du fait, qu’il eut fallu qu’ils travaillassent ensemble chacun dans leur salle respective.
À l’occasion, se disait Ray, l’on voudrait mais l’on ose point, voici, ce qu’ils devaient penser ensemble mais ils ne devaient, ni l’un, ni l’autre trouver les mots afin d’en parler, ni le moment adéquat. Christine déjeunait avec les cadres, tandis que Ray se trouvait derrière le bar, les yeux au-dessus des bacs à eau.
Les jours, du samedi au lundi, et, du lundi au samedi se succédèrent dans les mois, de décembre à janvier afin de rendre, à chaque instant de cette heure du repas, une scène qui ne pouvait s’exprimer qu’avec les regards. Les mots ne pouvaient sortir, comme Ray le souhaitait et la frustration devait se terminer un samedi à l’aube ; il était cinq heures du matin, la demoiselle avait ouverte sa porte pour les amis, et Ray rejoignit Christine, dans sa chambre afin de lui sauter dessus, mais malgré sa tentative d’embrassade et plus rien n’y fit. Cette heure matinale resta muette en eux, et les jours avec les jours donnèrent des semaines qui ajoutées aux semaines firent une année, sans mot dit. Ils s’accrochèrent chacun à leur travail qui était de servir le mieux possible, monsieur 'de', lui, s’accrochait à sa place du mieux qu’il pouvait ; ce travail était la vie qu’il souhaitait avec l’âge qui avançait. Son temps disponible devait être exclusivement ou presque consacré, à son fils, qui devait avoir une vingtaine d’années, et qu’il avait fait entrer, grâce à ses relations, dans un club chic, des Champs-Élysées, filiale de celui qu'il venait de quitter.

Différentes rumeurs couraient à la Joséphine, comme celle, de la secrétaire qui aurait fait 'crac crac' dans la lingerie avec un garçon, ou bien encore, une mariée, qui se serait mise à plat, juste après son mariage, dans une arrière-salle du pavillon, avec un autre garçon que Ray, et les autres n’avaient pas connu. Les bruits de couloirs couraient ainsi. Le pavillon étaient enchanté d’entendre fréquement les oiseaux de l’arrière-cour sifflotés, lorsque la mariée leur montrait sa nudité de jambe au fur et à mesure que la caisse se remplissait : de toutes les jambes à demi nues que Ray vit, certaines devaient rester en lui plus belles que d’autres… mais Ray n’avait que 17 ans.
Ces yeux permettant de voir ouvraient à Ray ses oreilles pour saisir comme il le pouvait, les différences, comme un tableau de peintre où la sculpture du sujet se modèlerait au fur et à mesure de la réceptivité du sens du toucher, que le sculpteur aurait d’hors et déjà prit dans ses mains, dans l’instant le plus bref.
Que reste-t-il de plus beau à faire, que d’écouter, de voir, et de sentir ?
La nature est en nous disait Ray et la nature doit se mettre en quatre, afin d’écouter… écouter là… elle parle… tendez-lui la main… oh hommes.. et montrez-vous oh homme… digne de son dialogue ! C’est un va-et-vient pour la paix intérieure...
La fille du propriétaire fit connaissance avec elle. le propriétaire possédait trois établissements, deux sur Paris, un à Rock-City.
Ray raconta ses discothèques à Christine, Christine dormait au pavillon et vivait exclusivement dans ce milieu. Le boulot du proprio était de ramasser la caisse chaque fin de semaine ; ses directeurs et les gérants avaient fait la clientèle. Un jour ils partirent et le propriétaire avec le temps, les vendit un à un… la demoiselle et son frère regagnèrent leur maison en Touraine. monsieur 'de' continua et resta un certain temps avec les nouveaux propriétaires. Ray termina son apprentissage de l’expérience. Le temps de cet apprentissage était passé et le pavillon, à Rock-City, quelques années plus tard se transforma, en banque.
Ray avait connu une ambiance chaleureuse, mais le froid avait pris place, désormais, comme un croissant sortant du four reposé, sur la table.

Épilogue :
Quelques années plus tard la banque disparue, et plusieurs restaurateurs se succédèrent, dont un qui organisa des bals dansants, mais le prénom de Joséphine est toujours resté ; j’ai deux amours, mon Pays est Paris en souvenir d’une chanson de Joséphine Baker...

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