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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.09.2004 au 10.01.2005 » White spiritual. « précédent Suivant »

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Yves
Envoyé mercredi 27 octobre 2004 - 00h24:   

Si j'ai déjà collé ce poeme inter-minable sur le forum, vous en concluez soit que je suis un peu gâteux, soit que je l'ai amélioré...
****
White spiritual

Ton kilomètre en vingt secondes ? C’est nul.
L’Inca avaient déjà inventé la mort sur autoroute !
Prends ta moto, fonce à l’extrème,
John Baltimore !
Ta vie talonnes, à en crever !
Jette tes os brisés aux meutes de l’éternité.
Plutôt crever sur macadam que pourrir dans son lit.

Cap sur le Cap Canaveral,
Où les fusées frottent leur bout sur terre
pour allumer de ciel.
Là-bas, sur la lagune,
les caïmans ont des pupilles fendues vers le haut
pour mieux voir s’envoler nos dollars en fumée.

Baltimore dit au mec de la station service :
« L’absolu, c’est jamais pressé »
Et le gars le regarde drôlement
Et son service est fait avant l’alunissage..

Une pincée de neige dans la paume,
une petite cuillère d’argent sur le briquet
- deux restes de famille -.
Embarquement sur la shooteuse
A Port Trip.
Saint Roch traversa bien la mer sur une poêle à frire !

Baltimore, ô chimical God,
Mieux vaut crever d’héro que tomber
faisandé d’un grand lit.
Et Baltimore joue l’hirondelle à sa fenêtre.
En aile volante, il décolle
Et s’affale en pavot pourri
Dans une salle numérotée.

Ils lui disent : « Jésus
N’est pas un oiseau mouche, monsieur,
Sur les fleurs de marihuana. »
Ils le collent chez les Baptistes
où trois loucheuses le contemplent
Un gros barbu fait parler Dieu
En vrai pro . « Bordel !
Il croit comme un perdu que nous sommes sauvés ? »
Alléluia crie John, plus fort que les bigotes.
Si ton gros damnait pas les ivrognes
il emballait John Baltimore, mais tchao,
Plutôt crever d’un shoot
que puer l’encens dans leur lit.

« Mais qu’il m’arrive quelque chose !
Rien qu’un seul bon ticket
Un seul vrai
et Go mon âme, on prend le premier train.

Passworld pour Katmandou, aussi facile
Qu’on découpe la dinde à Christmas.
Ecce homo sur le glacier de Baltoro
(Himalaya ou quelque chose comme ça.)
Deux sherpas pieds nus et deux yaks en sabot,
Et deux caisses de Welch pour s’endurcir les os .
La mort trottine avec Baltimore
Aussi bourrée que pute à Soho.
On danse sur les ponts de neige,
On fait l’amour au bord des falaises
Zéro, zéro, zéro !.
Et sa mort se dégoûte et sa mort n’en peut plus
Divorce à torts partagés.
« Mieux vaut crever dans ce frigo que croupir dans son lit,
et Omni padme Om »
Restez là, porteurs de ma poisse. Mangez tout
En m’attendant si je reviens.
Et si je reviens pas mangez le reste.
Je vais au bout du Baltoro, je vais au bout de Baltimore
cinq kilos d’orge sur le dos
cinq fioles d’eau de vie noire en rabiot »

Et John va gueuler sur les crêtes :
« Je suis » « Tu es » répond l’écho.
« Tellement » « untel ment » fait l’écho.
« Innocent » hurle Baltimore
et l’écho braille « Ha ha ha ! »
« Même ici, on me comprend pas. »

Le vingt-cinquième jour du quatrième mois à la treizième heure
Six mille cinq cent quatre vingt d’altimètre
Il voit un vieux tout nu dans son trou.
Qui roule cent huit grains main gauche
Et de la droite passe et repasse
Un foulard de soie sur les cailloux.

« Salut, vieux, je descends du ciel en Boeing 747
j’ai comme carburant cinq litres de vrai Welch
I speak english et sur l’altimètre ça coince en haut .
J’ai battu ma vie de vitesse, roulé ma mort gonflé mes fesses,
fumé des joints comme Popo Catepelt
Me suis piqué plus mauvais qu’un serpent minute
Et toi vieux salopard tu continues à frotter ta montagne
Devant un type comme moi avec ce vieux torchon
que même un nègre ramasserait pas ?

« Oh, Ye ! fait le vieux. J’use l’Himalaya.
C’est mon seul job.
On a tout notre temps lui et moi. »
Baltimore se tord comme un Léviathan cul sur braises
Le tout nu rit aux larmes.

« Quel sacré jour, crie Baltimore.
J’ai envie de déchirer mon ticket retour »
« Retour dit le vieux ? Quel retour ?
C’est pas ici que tu revenais ? »

John vide son Welch au torrent
Pour que les poissons racontent au delta :
« Une fois dans sa vie, Baltimore
s’est assis pour un bout de temps. »


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jean-pierre
Envoyé mercredi 27 octobre 2004 - 22h06:   

ce qui me déplaît en littérature, comme dans toutes les autres formes d'expression artistique, c'est qu'il est possible (avec un minimum de talent, un minimum de culture et un voyage organisé en amazone ou au Népal ) de créer de ces "psuedo ambiances" à faire sortir les mouchoirs dans les chaumières
effectivement, la décoration est un métier, mais de ça l'art se fout !
à mon humble avis, yves t'as pas du partager beaucoup de joints
et personne ne t'as jamais vu dégueuler en manque
mais sur le papier , ton mont-blanc fait un travail soigné, c'est déjà çà!
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mr déco
Envoyé jeudi 28 octobre 2004 - 05h22:   

vous dites un peu n'importe quoi à mon avis jean pierre
mais avez vous sorti vos mouchoirs?
montrez nous alors ce que les joints vous inspirent
pour l'instant ils semblent vous rendre amer
et peut être un peu jaloux
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phiv
Envoyé jeudi 28 octobre 2004 - 09h28:   

ce qui me déplait en littérature, c'est qu'il y a toujours un J.P. ( jeune prétentieux) qui dit pour dire juste pour ce faire croire qu'il existeraiT.
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mary
Envoyé jeudi 28 octobre 2004 - 13h32:   

Oh non ! Jean-Pierre est quelqu’un qui :

ne vit pas au sens propre du mot
quelqu’un qui « fornique, caresse, hurle, siffle et chante serre les poings et [se] mord la langue
mais [qui] vit
à chaque soleil qui se lève »


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j-p
Envoyé jeudi 28 octobre 2004 - 14h55:   



http://poepj.free.fr/poez/h/heroine.htm
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Yves
Envoyé jeudi 28 octobre 2004 - 23h43:   

Je suis allé sur ton site, JP, et je conseillerais aux autres d'en faire autant pour comprendre sans la juger ta réaction très vive au sujet de White spiritual. Si j'ai compris ta fille serait morte d'une overdose ?

Là où je ne suis pas d'accord c'est quand tu parles de littérature avec un sens plutôt péjoratif dès qu'on écrit sur ce qu'on n'a pas vécu. J.S Bach a-t-il vécu la passion ? Ceux qui ont peint de terribles Christ en croix n'avaient pas eu de clous mais des pinceaux dans les mains, et les romanciers qui ont décrit des agonies pouvaient être de bons vivants comme Balzac et en bonne santé. Jérome Bosch était un riche notable sans histoire et Daniel Defoë qui a décrit en moralisant un peu Robinson l'homme seul était un espion et un trafiquant d'alcool condamné au pilori, etc...
Je crois que nous avons deux royaumes en nous : le vécu et l'imaginaire, qui ne sont pas forcément mariés et la plupart du temps on chante et on rêve ses manques plus que ses actes et ses joies. Je crois que ce qu'on peut demander à une oeuvre d'art n'est pas le réalisme mais la justesse. Si mon poème chante faux, il est menteur. Le tien sur ton site chante juste et donc je respecte. C'est tout pour la littérature
Une autre ton de ton mail qui m'agace un peu, c'est que tu ne sais pas à qui tu t'adresses. Je ne savais pas ce que tu as vécu, et toi non plus tu ne sais guère par où je suis passé pour écrire ce poème. Tu aurais bien des difficultés pour y trier le réel dans l'imaginaire si tu m'avais suivi pas à pas chez les jeunes toxicos ou dans les déserts du Tibet, parce que moi-même je ne m'en sens guère capable, et à dire vrai ce n'est plus ma question depuis longtemps. L'imaginaire étant sa propre vérité le difficile est de s'y mentir...(:-)
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Leezie
Envoyé vendredi 29 octobre 2004 - 12h49:   

mais, Philippe Vallet, Yves, et tous avez-vous lu, tous, le message de Jean Pierre ?
lu réellement?
il me ramène à un autre débat que nous avons eu il y a longtemps (je lui disais l'impossibilité virtuelle, pour lui, de décider laquelle des écritures était authentiquement à la recherche de soi et laquelle n'était là que pour séduire)
cette difficulté de démêler, en littérature le vrai du faux, le vrai vrai du vrai faux, et aussi la facilité avec laquelle, en écriture, on peut envoyer de la poudre aux yeux et séduire, et charmer et faire rêver

Jean Pierre, de par sa culture, se méfie de cela.
Je ne suis pas d'accord avec lui, je pense que l'abandon et la confiance en ses propres instincts de lecture, est une des bonnes choses de la vie, mais je crois effleurer un peu ce qu'il met en question

alors, relisez-le avant de dire (Philippe surtout)
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Yv
Envoyé vendredi 29 octobre 2004 - 18h41:   

Notre débat, Leezie est vieux comme la première écriture et il reste ouvert. Il le restera tant qu'on ne parlera pas de la même chose. Le vécu n'est pas seulement la vie journalière sinon l'art n'existerait pas. Rimbaut quand il écrivit le bateau ivre n'avait jamais vu la mer. Le genre du récit n'est ni un poème ni même un roman. On y prétend dire du vrai et du réel. Quand Lanzman raconte son Kathmandou/ Lhassa qu'il fit soi disant le premier épuisé il ment pour alimenter sa boutique. Son sentier longeait une route où un camion le suivait avec tout le confort. Quand il écrit la Baleine bleue il a tous les droits parce qu'il est dans la fiction et dans la fiction la seule vérité c'est celle qu'on veut faire partager. Dans White spiritual je suis dans la fiction d'un poème et rien qu'elle. Peu importe donc si j'ai ou non fumé des joints, si j'ai ou non fait des voyages dits d'aventure avec Nouvelles frontières. De même, quand J.P parle dans son site sous la forme d'un poème et non d'un récit ou d'une confession,j'y sens un ton juste et c'est grâce à lui que j'adhère et non par le réalisme d'une situation dont je ne sais rien.Et dans sa belle nouvelle qu'elle ait été vécue ou non ne m'intéresse pas. Il pourrait avoir tout inventé sans la moindre expérience que ça ne lui enlèverait rien.
En tout cas je le remercie d'avoir lancé un débat de fond.

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