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jml
| Envoyé mercredi 27 octobre 2004 - 15h03: | |
DANS CHACUN DE NOS MOTS -------------------------------------------------- ------------------------------ Dans chacun de nos mots, il y a des camarades, des amis, des amantes. Il y a des loups qui hurlent à la lune, des chiens sans collier, des arbres qui se couchent pour enfanter un tronc, l'horizon qui s'étire jusqu'au bout de la phrase. Dans chacun de nos pas, il y a des hommes simplement, des hommes qui tombent et des enfants qui les relèvent, des hommes qui pleurent et d'autres qui sourient. Il y a des femmes qui chantent en berçant leur enfant, des bras sur des épaules, des yeux traînés par les images, des voyages infinis, des luttes, des échecs, des plaies qui saignent, des blessures qu'on soigne. Dans les lignes de nos mains, il y a celles des autres, toutes les couleurs de peau dans l'encre d'un crayon, toutes les langues du monde dans un seul baiser. Dans chacun de nos gestes, il y a tous ceux qu’on aime, les vivants et les morts, un fleuve en marche vers la mer, une montagne enceinte de milliards de fleurs aux pétales de pierre. On écrit toujours un peu comme on aime sa mère, comme on aime sa femme, comme on parle aux enfants, comme la sève revient pour colorer le feu ou le bois des maisons. Dans chacun de nos cris, il y a des oiseaux, des bêtes inconnues, des insectes muets. Le visage du monde a les traits de chacun. Dans chacune de nos rides la jeunesse coule encore comme le sang dans nos veines. Je ne sais pas le dessin des frontières ni le destin des villes, je cherche le dessein de chaque molécule. Je ne sais pas le prix de l’or ni celui du pétrole, je sais le goût de l’eau et le poids des saisons, chaque feuille tombée, chaque flocon de neige, chaque goutte de pluie, chaque bourgeon nouveau. Il y a toute la terre dans chacun de nous. Chaque étoile nous porte. Chaque enfant nous prolonge. L’éternité commence sur le seuil des portes. La marée dans les fleurs embaume les jardins. Dans nos paroles mutuelles nous renaissons un peu plus chaque jour. D'une larme d'oiseau au ruisseau d'un enfant, nous sommes tous un fleuve aux rives innombrables. 27 octobre 2004
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ali
| Envoyé jeudi 28 octobre 2004 - 03h31: | |
J'ai bcp aimé par ce beau tas d'images pleines de vie ..un très beau voyage de rêves..Merci Jml |
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