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jml
| Envoyé jeudi 04 novembre 2004 - 16h56: | |
DE LA COLÈRE À LA SAGESSE L’Amérique encore une fois a voté pour la haine. Enfants du monde, oiseaux du ciel, fermez vos ailes, fermez vos yeux, le sang viendra rougir la rivière des vitres. Partout sur la planète l’homme blanc fait des réserves où il parque la vie. Il lance des peanuts aux singes et des balles aux enfants, des balles de poudre noire. Il a volé nos dieux, nos totems, nos chants. Ses pieds d’argile s’appuient sur la béquille des fusils. Le vent de mes ancêtres me traverse parfois transformant la colère en sagesse. Nous sommes d’une terre où les maisons marchaient. Le sol prêtait sa peau le temps d’une saison. Les hommes en mourant se formaient en nuages pour remercier la terre. L’homme pâle est venu mettre des barbelés, couper la tête du rêve sous les fenêtres à guillotine. Son vent mesquin jalouse l’étendue. Sous le bitume des villes, les tambours battent encore. Les Indiens se lèvent dans les pierres. Chaque arbre qui survit se mêle au savoir des étoiles. Ses feuilles cueillent le ciel pour nourrir les racines. L’oiseau creuse une fontaine dans le sable désert. De vieux sages rêvent encore sous l’effet du mesquite et parlent par oracles. Chez les Inuits on faisait des grimaces pour conjurer le sort, on crachait dans la soupe pour honorer les hôtes. Des prêtres sont venus pour effacer les mythes, les légendes, les mots. Des psychologues sont venus pour tuer jusqu’au rêve. Le suicide des baleines s’échouant sur la plage est celui des Inuits respirant du pétrole. La vie rouge est une vie chantée. La vie blanche est une vie comptée. L’Indien ne brise pas le cercle, il en fait des spirales. Il ne garde rien, il appartient au vent. Il préfère le pollen aux lignes d’horizon, l’eau cachée dans la soif à l’or qui rutile sous nourrir les bêtes. L’Amérique indienne veut la paix mais la mort blanche y règne avec sa boite à sous. 4 novembre 2004
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Jordy
| Envoyé jeudi 04 novembre 2004 - 20h14: | |
Tu es une sacrée pointure, JML! Ton texte est splendide! (je pense irrésistiblement aux "yankees" de Desjardin.) |
   
lafourmi
| Envoyé jeudi 04 novembre 2004 - 20h18: | |
on achève la lecture de ton poème le coeur serré et les yeux humides JML tu écris avec tes tripes je crois |
   
Cécile
| Envoyé jeudi 04 novembre 2004 - 21h31: | |
Superbe... Il m'a coupé le souffle... Une écriture qui jamais ne se relâche. Cécile |
   
jml
| Envoyé jeudi 04 novembre 2004 - 21h32: | |
merci jordi et la fourmi cigalienne. richard desjardins et patrice desbiens sont les poètes les plus importants au québec actuellement. des poètes de rue qui tranchent avec les universitaires qui se tricotent des grilles d'analyse en se prenant pour morrisson. |
   
personne
| Envoyé vendredi 05 novembre 2004 - 07h36: | |
bon d'accord, l'élection de Bush est une tragédie pour l'humanité. On le sait. Mais en quoi ça aurait changé le sort des Inuites ou des indiens si Kerry avait été élu ? et puis... l'image du bon petit indien ou de la saine et solide vie au grand air des inuites ou autre aborigène est un peu éculée, non ? |
   
quelqu'une
| Envoyé vendredi 05 novembre 2004 - 08h14: | |
tiens toizici ??? oh pardon je crois avoir reconnu personne . t'es passé chez le cordonnier j'espère , pour tes talons ? fait pas trop froid chez toi? gros clin d'oeil ça t'en Bush un coin non ? |
   
numéro 10046803947572890
| Envoyé vendredi 05 novembre 2004 - 08h57: | |
désolé ma chere quelqu'une. il est impossible de me reconnaître puisque je ne suis personne, ou bien pas plus gros qu'une crotte de moustique. et si tu me reconnais c'est grave. Delirium Tremens sans doute. je ne suis qu'un numéro d'identification à 14 chiffres sur la carte du cosmos. et tu es la seule à avoir la clé de l'armoire des numéros d'identification (comme Dieu les clés du garde-manger spirituel)
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Lui et ses clés
| Envoyé vendredi 05 novembre 2004 - 10h40: | |
Il n'avait peur de personne Il n'avait peur de rien Mais un matin un beau matin Il croit voir quelquechose Mais il dit Ce n'est rien Et il avait raison Avec sa raison sans nul doute Ce n'était rien Mais le matin ce même matin Il croit entendre quelqu'un Et il ouvrit la porte Et il la referma en disant Personne Et il avait raison Avec sa raison sans nul doute Il n'y avait personne Mais soudain il eut peur Et il comprit qu'il était seul Mais qu'il n'était pas tout seul Et c'est alors qu'il vit Rien en personne devant lui Jacques Prévert
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Aile Pégase
| Envoyé vendredi 05 novembre 2004 - 16h17: | |
JML, te lire est un vrai réconfort. Dans "De la colère à la sagesse", chacune de tes phrases épouse mon coeur et pour tes mots, ta poésie, je te dis merci, vraiment. Aile ~ |
   
so-so
| Envoyé vendredi 05 novembre 2004 - 18h29: | |
assez d'accord avec "personne", au passage et comme d'hab... je trouve le texte plutôt ampoulé par des clichés un tantinet faiblards... une espèce de piti tipi tapi sur le tapis d'une vierge plaine où nicher un peu de bonne conscience anachronique pour se plaindre plaisamment d'un présent déplaisant... je suppose que le prochain texte nous chantera les charmes de l'éclairage à la bougie et du bon gros rouge fait maison... en ces temps de sarkosyte aigue et plutôt réfrigérante, ça nous réchauffera la nostalgie. GERONIMOOOOOOO ! |
   
lafourmi
| Envoyé vendredi 05 novembre 2004 - 18h54: | |
soso et personne on attend votre ptexte sur le même sujet allez au boulot!! je lance un défi et champagne virtuel au gagnant!
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so-so
| Envoyé vendredi 05 novembre 2004 - 21h30: | |
allons bon, déjà que nos revenus sont imposés(et dieu sait que nous sommes pourtant revenus de tout) , voilà la fourmi qui voudrait nous imposer un sujet de rien ! non, non, je ne goutte que les bulles bien réelles - et je rêve de buller pour échapper aux impôts de toutes sortes ! je me contrefous de l'ombre des "pieds nus sur la terre sacrée"... j'ai passé l'âge ces conneries, comme dirait l'autre, fatalement. l'expression d'une innocence béate qui se voudrait compatissante m'a suffisamment agacé pour m'extraire du doux sommeil poetal dans lequel j'hibernais depuis belle lurette. d'un autre côté, pas de quoi fouetter un ours, aussi sioux soit-il (à lire à haute voix pour le plaisir).
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Jordy
| Envoyé vendredi 05 novembre 2004 - 21h43: | |
J'aime énormément un texte, so-so le trouve nul, c'est normal. Tout est en ordre. |
   
so-so
| Envoyé vendredi 05 novembre 2004 - 22h02: | |
ah mon flair ! c'est drôle je parlais toi dans un autre fred à l'instant ! content de participer à l'ordre de ton monde, je n'en demandais pas tant (et je m'en abstiendrai sans douleur) ! :-)
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