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stél*
| Envoyé mardi 03 juin 2003 - 21h13: | |
-- Voeu de parole -- Silence ma belle ne dis rien au chanteur qui rit au bout de la corde ne dis rien du travail des entailles métier de coins à jour comme des bords de bouches qui pullulent sur des rideaux muets Dans ce pays, personne ne croit en l'absolu, tout le monde trace des traits en laissant un peu de soi autour des autres. Tout le monde est un noyau qui s'ignore. une arrivée de corps dans une allée pure belle et ceinte d'un jardin de tête comme s'il fallait faire un commentaire à chaque mouvement de cheveux de celui qui passe dans l'autre sens Silence ma belle, tu visionnes ton corps comme un film vivant et quelque chose secoue les fauteuils de la salle aveugle, comme une indignation impatiente de clignoter la chair, comme la larve d'un soleil qui a réalisé son voeu. Et les siècles se comptent seconde par seconde comme un chapelet passé autour d'un cou qui a remplacé les prières par des étreintes les trains ont soif ils aiment et pratiquent l'aspersion des signes de quai le rituel des mains qui sont à la fois à toi et à moi et disent que le voyage sera sérieux Je suis tous les sons que tu ne produis pas. Je suis l'oncle des continents mouillés qui se lèvent, leurs jambes de mousse encore frèles. Le front dans lequel s'enfoncent les bateaux par filiation de récifs. Et partout les têtes s'inclinent quand tout devient si vaste que les souffles peinent à se suspendre à ces mouvements trop continus pour l'homme langage si évident qu'il n'est plus besoin de marquer le rythme des consonnes et voyelles car il est ce que nous sommes et nous sommes ce qu'il est Avec nos voix toujours trop basses ou trop hautes qui résonnent de telle façon que nous puissons inventer des voûtes aux caves, des corps aux cryptes et des accessoires aux larmes. Mais toujours en oblique, pour être enfilées sans se tordre comme des gants de lumière dans un couloir ni noir ni blanc et peu importe sa couleur pourvu qu'il soit dans nos bras Silence ma belle ne leur dis rien du penchant des balançoires qui aiment se soulever au-delà de leur courbe pour verser les vivants dans les jardins où tu fais voeu de parole 03-06-2003 |
   
Rob
| Envoyé mardi 03 juin 2003 - 22h18: | |
Ho putain, c'est sublime. |
   
Wolvess
| Envoyé mardi 03 juin 2003 - 22h33: | |
Oui ! J'en suis toute étranglée. |
   
Leezie
| Envoyé mercredi 04 juin 2003 - 10h55: | |
(Un grand texte, voilà ce que je ressens longtemps après) Stéphane, je me suis demandée un long moment pourquoi ce texte-là particulièrement me paraissait sublime, à moi aussi, et il me semble qu'un des éléments, c'est le rythme, comme d'immenses déroulants musicaux, et cette musique parviendrait à faire s'incarner (s'incarner, c'est important dans ce poème) plusieurs choses en même temps, plusieurs dimensions, plusieurs idées... c'est magnifique, indiciblement... |
   
flo
| Envoyé mercredi 04 juin 2003 - 10h59: | |
Moi c'est la richesse du sens, gorgé de sens, gorgé de sensitivité. Pour moi c'est un texte branché, visionnaire, émerveillant, épiphanique, un texte qui troue le voile des apparences. Vriament un texte à trembler tous les mots tous les gestes. Leezie, tu dis l'avoir déjà lu dans une version précédente? Je ne m'en souvenais pas, ca me permets donc de le redécouvrir entièrement. Et d'y gagner des plumes ;-) |
   
Leezie
| Envoyé mercredi 04 juin 2003 - 11h31: | |
Non non, Flo, pas du tout ! c'est simplement que je l'ai lu hier soir, c'est ça que j'appelle longtemps après...!!(le temps d'assimiler le choc, parce que je l'ai vraiment trouvé incroyable, et cela m'a laissée sans voix absolument) |
   
stél*
| Envoyé mercredi 04 juin 2003 - 13h11: | |
Ben qu'est-ce que je peux dire après vos commentaires ? :-) D'abord, c'est pas moi qui ai écrit, c'est Maurice (le poisson rouge) et là, je trouve qu'il a passé les limites des bornes. (là, ça marche que si on connaît la pub)
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Thierry
| Envoyé samedi 07 juin 2003 - 11h36: | |
-Je voudrais entrer dans votre intimité. -Quelle idée! Je ferme à 18h! -A demain donc. Elle dit que c'est impossible: qu'elle a déjà pris ses précautions, que son corps se renferme, elle ne veut voir personne. -Je voudrais entrer dans votre intimité. -Je n'ouvre qu'à minuit! -Je repasserai. Elle n'y tient pas du tout: que sa compagnie est un calvaire, trop de questions, sans réponse, qu'elle serait un plomb sur une palombe. -Je pourrais essayer? -Non, non, c'est inutile: INUTILE, vous entendez! Journal de TF1- 13h10: "attention virus: il dérange la vie des gens minuscules" Libé- édition spéciale de 14h22: "le virus inquiète par son insistance" Que sait-on de lui? Qu'il cherche à s'incruster. Un crustacé? Ce n'est pas un crabe. S'il s'infiltre: Curiosité? Empathie? Impudeur malsaine? -Je voudrais entrer dans votre intimité? -c'est LUI, c'est le monstre! AU SECOURS! Journal de TF1- 20h02: "le virus serait violeur" Il aurait été repéré lors de nuits blanches. Mardi - 18h01. Université de Penisylvanie. Massachaussettes. 18h02. Un chercheur cherche: EUREKA! Je sais! Youpiiiie yankiiie! "le virus est sur une chaise, devant un ordinateur" 18h03, l'information se propage. 18h04, Norton est alerté. Moi aussi, je sais. Forcément. Pas besoin de gueuler comme ça: "je ne suis qu'un mot" "Je le savais!" clame un psy-cracheur de fous. "je ne suis qu'un mot qui cherche à me fondre dans un poème de Stel..." Ce texte, ah, ce texte, Steph;-)) Tu remercieras Maurice de nous offrir de tels joyaux. Au fait, était-ce toi sur le bleu l'autre jour, tu sais le truc sur la lettre au boss? (si oui, chapeau bas, j'ai abandonné la partie ;-))))
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stél*
| Envoyé lundi 09 juin 2003 - 16h59: | |
- Docteur, quand je serai plus grand, je veux être un Dadathithi. - Ta gueule, petit con. Arrête de tirer sur ta laisse, d'abord. (ils suivent les rails. Aucun train ne passe) - Vous ne comprenez rien docteur, un jour, je rongerais ma laisse et je serai un Dadathithi. Et je conduirai des trains. (le docteur lève la tête) - Regarde la lune, petit. Elle brille comme une Rolex. (pris de tendresse, il sort une boîte de patée pour chiens et une gamelle et la pose sur les rails). - tiens, peitt, mange. Tu as juste le temps. Oui, juste le temps... (un bruit de train très lointain) |
   
Wolvess - Louve
| Envoyé lundi 09 juin 2003 - 22h05: | |
Je repassais pour relire et j'ai constaté que je n'avais pas tout lu. Bonjour Zorgblub-Thierry. C'était moi, le Président à vie. ;-) |
   
Thierry
| Envoyé lundi 09 juin 2003 - 22h26: | |
Salut Wolvess-Louve, tu m'as bluffée alors... L'autre jour sur le Bleu, j'étais plié de rire... et je voyais plus quoi ajouter à tes brillantes réparties ;-))) bisous, Thierry |
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