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le passant
| Envoyé mardi 18 février 2003 - 12h02: | |
Quel que soit le voyage on emportait avec nous la voussure du ciel et les eaux du dessous cosmos échoué dans un dessin d’enfant l’arche d’alliance se déclinait par l’inflexion d’un détail sur la bouche épuisée d’incompréhension nos mains innovaient le vide où se jetaient tous les ruts hennissants nos ventres disparaissaient dans le poing d’une justice affamée nous déglutissions la peur avec la foi je le savais désormais il serait imprudent de croire seule en l’autre rive de Dieu en cette étendue de plaisir puis tous ces anges rassasiés face à la mémoire des pauvres solidifiée d’un poing contre leur bouche la guerre hantait nos premières paroles et à leur approche les seuils des maisons balbutiaient dans des langues fourbues assoiffées délestaient leur gorge des déserts et l’attente foisonnait dans leur pas nous échangions des nuits sonnantes et trébuchantes pour de maigres boissons bues dans des syllabes ouvertes résineuses un peu croquantes comme ce sel sous nos pieds et leurs rides en captaient les ondes et l’âge du monde n’importait plus alors l’espérance changeait d’heure et de maison
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Leezie
| Envoyé mardi 18 février 2003 - 21h23: | |
Très beau texte, passant. je me demandais pourquoi "inflexion d'un détail" alors que le mouvement que tu décris a l'air si grand. Tu veux dire que le minuscule ressemble au plus grand? |
   
le passant
| Envoyé mercredi 19 février 2003 - 11h34: | |
Merci Leezie, Je veux évoquer, sans doute, le fait que dans l'infime on peut lire l'infini, que le détail est parfois plus révélateur que la généralité. La poésie me semble souvent un tissu de détails qui forment pourtant une étoffe essentielle... Peut-être que les pauvres, les miséreux, les maltraités par les guerres, sont l'inflexion d'un détail de l'Histoire, mais peut-être aussi la seule cause essentielle de celle-ci... Difficile de parler de l'indicible.
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