Auteur |
Message |
   
flo
| Envoyé vendredi 12 novembre 2004 - 12h05: | |
il y a cette eau si tendre qui sommeille en mon sein ce battement blanc à l’approche des visages l’ombre descend la joue sinuante sur le masque et puis voilà qu’on brûle des mots de cercles pour tatouer l’étang je vous tends une main apprise aux grains contre les arbres et leurs écorces rieuses silencieusement fraîches presqu’un secret de sang qui perdrait son chemin dans le dédale occulte de mes chairs sphériques parfois parfois l’onde rejette son flux vomissure de perles sur la dernière syllabe parfois parfois je nie la parole comme le silence assis sur l’art brut de mon rein il n’est jamais trop tard jamais doute assassin jamais de temps bardé de flèches jamais de sourcils noirs qui vaille sur l’enfançon de nos âmes nous nous tendons des mains d’étoffes entortillés de buis nous épandons des ponts comme d’autres des chants d’algues nous construisons avec cette patience fulgurante la montagne à franchir d’un allégro de ruche ma mère, mon océan, ma naissance, ma vie mon horizon de sel, ma désapprise, mon exclamation femme ma première bourrasque, ma souvenance, ma broussaillure ma mère, ma centaurée, mon envolée, mon champ d’amour et tandis que le vent rugit dans notre espace une vie se fait jour grâce éparpillée sur nos draps une vie de l’intime du trop peu du fragile l’inexorable vie claire la trop soudaine continue : ma petite fille, mon ciel, mon orgue vif, ma rieuse ma grâce, ma gloire, mon souffle affranchi, mon grumeau de salive ma révérence, ma senteur nacarat, ma conversion ma fillette, ma gorgée d’orge, mon pourpre à joie il n’est jamais trop tard pour crier la sentence des pierres : « nous avançons, nous avançons par vos danses filles et sous vos pieds notre immobilité n’est qu’apparence » ; il y a un fil entre l’une et l’autre entre la souffrance et l’espérance entre celle qui me fit et celle que je façonne entre la vie qui s’égarre et celle qui s’étonne il y a une cible un ventre comme tremplin et ma seule surface pour échouer vos pleins et mon seul évidemment pour cueillir vos vertiges et ma seule fontaine pour naître de vos soifs.
|
   
Cécile
| Envoyé vendredi 12 novembre 2004 - 12h12: | |
Ce poème est d'une forte intensité ! Un fil entre l'une et l'autre, une eau qui sommeille en mon sein... Un beau poème d'amour d'une maman à sa fille, je me trompe ? En tous les cas, ces mots respirent et n'ont pas l'air d'écrire une dernière syllabe. |
   
flo-mère-fille
| Envoyé vendredi 12 novembre 2004 - 12h17: | |
merci cécile! C'est un texte à deux destinataires, cécile : d'une femme à sa mère et à sa fille, sorte de génération étape -relais si tu veux ;-) |
   
so-so
| Envoyé vendredi 12 novembre 2004 - 15h49: | |
et le père dans tout ça ? c'est l'homme toutes-mains qui entretient le "relais-étape", çui qui met le couvert et qu'est bouffé tout cru ? c'est juste un géniteur dégénérescent (pour reprendre un mot qui a bien plu) ? c'est le laboureur mort au champ d'honneur ? c'est le verre (le vers ?) qu'on vide pour étancher sa soif ? etc., etc. |
   
lafourmi
| Envoyé dimanche 14 novembre 2004 - 11h57: | |
so- so je peux comprendre ton interrogation puisque tu es homme et donc père ou en puissance de l'être. mais tu aurais pu ajouter un commentaire à propos de la qualité ou des défauts techniques de ce texte et aussi pourquoi pas y répondre peut être par un texte à propos des pères écrit de ta main ?
|
   
flo
| Envoyé dimanche 14 novembre 2004 - 16h18: | |
Je n'ai pas répondu à so-so car sa réaction est so-sotte ;) Ce n'est tout simplement pas le sujet de ce texte, il y en a d'autre qui parlent de cela, mais ici, ça parle d'autre chose, il suffit de lire. Ca ne fait l'apologie d'aucune relation en dépis d'autres, ca souligne simplement un trait entre certaines parmis d'autres, et dans un contexte particulier, et pas pour tout le monde, mais pour moi. c'est comme si j'avais écrit un texte sur mon pays et qu'on me répondait en disant et pourquoi tu ne parles pas du mien, t'es chauvin? Ou bien si j'avais écris un texte sur des canard on m'avais traitée d'extrémiste anti-oies.. C'est un peu purérile comme critique je trouve. A ce compte là, à regarder ce qu'on ne voit pas plutôt que ce qu'on voit dans un texte, on n'oserait plus écrire quoi que ce soit... Pour faire échos à tes questionnements , l'équivalent de ce texte pour les pères et fils serait qu'un homme l'exprime à propos de ses pères et fils et de sa position centrale dans les générations. je te laisse tes considérations douteuses et négatives à propos des pères , ça n'est réellement ni mon avis, ni mon propos. Mais ça t'a permis de pousser la voix, de faire quelques jeux de mots douteux et de m'attribuer des sentiments qui ne sont pas miens au risque de jeter le discrédit sur mes intentions. Et de transformer un texte intérieur un peu douloureux en un champs de polémique, comme ça se passe tout le temps sur le net; et puis voila ;-) bref, question critique, je sais que tu peux faire mieux... Flo-flo
|
   
so-so
| Envoyé dimanche 14 novembre 2004 - 21h01: | |
flo, sur la forme, ton texte a beaucoup de qualités. quelques bribes m'avaient mis mal à l'aise - tout autant en tant que père qu'en tant que fils. ce qui m'a le plus fait bondir est le mini comemntaire que tu en as fait : "C'est un texte à deux destinataires: d'une femme à sa mère et à sa fille, sorte de génération étape-relais si tu veux" qui réduit à néant, sur le fond, ce que tu as sans doute essayé de dire. c'est ça le problème : c'est que celui (celle) qui écrit se croit investi(e) d'un message universel. en l'occurence le tien est, comme tous les autres à double tranchant. il peut se retourner contre toi. l'arme de destruction la plus massive est sans aucun doute l'amour des mères. voilà ce que je dis. et tu me le démontres. "ma mère, mon océan, ma naissance, ma vie mon horizon de sel, ma désapprise, mon exclamation femme" est, pour le moins, une affirmation dangereuse et ahurissante de mon point de vue de fils, d'homme et de père. - et ça m'intéresserait d'avoir l'avis de ceux qui, comme moi partagent ce triple handicap ! - ;-) bref, je n'ai aucune "considération négative à propos des pères" dont j'aurais plutôt tendance à défendre la survie comme race menacée d'extinction. mes jeux de mots ne doutent de rien concernant ce qui, volontairement ou non, douloureusement ou pas, te traverse le corps et l'esprit. pour finir, ton enfant n'est pas "ton pays", ni "ta" patrie. il ne t'appartient pas, comme ne t'appartient pas ta lignée. tu n'en es qu'un pauvre maillon, prêt à être brisé pour laisser libre cours aux générations qui t'ont précédé et qui te survivront. ce disant, je ne suis pas sûr d'être le plus puéril d'entre nous. |
   
yh
| Envoyé dimanche 14 novembre 2004 - 23h10: | |
Lao Tseu m'avait dit (on était ensemble l'année du BAC) "Un brave paysan chinois m'a raconté un jour cette histoire: Son voisin allait tous les matins à la pêche et n'attrapait jamais rien mais rentré au village il s'en vantait. C'est qu'il pêchait en tournant le dos à la rivière et lançait son hameçon sur le pré. Il trouvais ça très original et surtout, il était sûr qu'on ne se moquerait pas de lui s'il n'avait pas sorti un seul poisson de l'eau. Il en est ainsi de certains grands critiques qui font toujours leur papier en tournant résolument le dos à l'oeuvre qu'ils ont ou n'ont pas lue. Ainsi on ne pouvait leur reprocher de s'être trompés dans leur jugement. Ils ne commentaient qu'eux-mêmes, quel que soit le texte qu'on pouvait leur proposer.. |
   
PhiliPPe
| Envoyé dimanche 14 novembre 2004 - 23h44: | |
Je parie que ses "certains grands critiques" font partie des comités de lectures des "grandes maisons d'éditions", non ? J'avoue qu'il m'arrive d'avoir des doutes à leur sujet, quelles sont leur libertés, par exemple et comment évalue -t-il la littérature ? Et qu'est-ce que la littérature pour eux, si, de par leur métier de salarié, ils ne prennent pas la peine de lire pour critiquer ?
|
   
yv
| Envoyé lundi 15 novembre 2004 - 11h10: | |
Oui et hélas, la critique de ceux qu'on nomme grands est trop souvent vénale, que ce soit pour un vote de prix ou pour fabriquer un best seller sans attendre la publication, ce qui devient fréquent. Il est manifestement plus facile à un auteur de changer d'éditeur ou d'obtenir des avances plus substancielles, ...ou de faire publier un de ses livres ratés s'il a de l'influeuce sur le lectorat de l'éditeur. Mais les maisons d'édition commencent à s'apercevoir de l'effet pervers de ces méthoses. (Le chiffre de vente des grands prix s'effondre et les auteurs qui seront importants demain vont parfois vers des éditeurs moins surpuissants comme acte sud.) A cela s'ajoute que la concentration des éditeurs est devenues telle et la lutte au couteau de leurs spéculations si violente en bourse qu'ils ne sont plus tellement achetés sur leur prestige purement littéraire. Que faire ? Mes éditeurs princeps restent Gallimard et le Seuil. Evidemment j'ai chez eux plus de critiques ou de prix littéraires (sans candidature ) qu'avec Editinter ou De Borée, mais mes derniers chiffres de vente sont plus sbstentiels chez De Borée ou la Sedrap que chez les grands, et paradoxalement, plus lu à l'étranger !. Tel est le dilemne pour un auteur régulièrement publié. Pas facile...On est dans un mixer ou le contenu littéraire est malheureusement le critère accessoire de la publication. Je m'en sors encore parce que je suis un peu connu et que j'ai beaucoup publié mais je suis de moins en moins dans la course, sauf en littérature jeunesse ou le contenu compte encore beaucoup. |
|