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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.09.2004 au 10.01.2005 » L'or du poète « précédent Suivant »

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Pascal DUFRENOY
Envoyé samedi 13 novembre 2004 - 23h15:   

A monsieur Blaise,



L’or du poète.

Je souffle les braises
Je souffle les braises cendrées
Sur votre nom décliné
Par une plume que j’ai volé
Je souffle les mots consumés


Courant dans la boue
Le bras droit emporté par la fièvre animale
Sur la route filmée de la fin d’un monde
La reconquête des amputés


Le Tremblay en automne
Abritait ses étranges faunes
Des Picabia, Léger… marchaient bien tranquilles
Livrant au matin clair sa lumière adoucie
« Quand tu aimes il faut partir »

Le soleil du Brésil
Embrase le bois rouge comme braise
Des cendres d’or, des cendres d’or
Un visage rasé de Pierrot cramoisi


Je suis reparti
Tout avait changé
Aux portes de Big Sur, Miller vous écrivait
Boîte à rouler, cigarettes et papier…
Ecrire, jour et nuit pour chasser la peur

Années d’infortune…
Sous la lampe, le mégot fume
L’ami Doisneau vous capture sur la plaque
Sensible…
Ah ! le beau, le vrai et le sensible…



Ici et maintenant, maître du temps
Soufflez, soufflez le feu de la conquête
Ouvrez le lotissement du ciel
Bourlinguez, bourlinguez…
Vivre n’est pas un métier

Le soleil du Brésil
Embrase le bois rouge comme braise
Des cendres d’or, des cendres d’or
L’écriture libérée tombe du Transsibérien



Vous avez inscrit
Sur les pages rouges de nos vies
Une envie de partir

Vous avez déposé
Sur nos fronts fatigués
Le regard de l’oiseau aux sept couleurs


J’ignore son nom…


Pour ces cadeaux prodigieuses illusions
Pour ces moments précieux
Pâques à New York
Enclume solaire des jours d’avant


Le soleil du Brésil
Embrase le bois rouge comme braise
Des cendres d’or, des cendres d’or
Une lettre-océan à bord du paquebot


Si tout se termine
Si les braises se refroidissent
Ce brasier-là ne s’éteindra pas
Ce brasier-là restera


Vous êtes reparti
Un sourire amusé de marin aguerri
Sur le pont du bateau un mégot s’embrasait

Sur les rives fangeuses de nos vies assoupies
Je souffle les braises
Je souffle les braises cendrées
Sur votre nom décliné


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yv
Envoyé dimanche 14 novembre 2004 - 00h05:   

Salut ! Ton poème me fait penser à un chant que poussa souvent ma chorale : Brazil, et puis aussi il y a un ton de Lorca dans ses poèmes américains des dernières années, et du Cendrars. Bref ça m'évoque beaucoup de chose de ce pays de braise. YV
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jml
Envoyé dimanche 14 novembre 2004 - 00h46:   

ah le beau, le vrai et le sensible...
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jml
Envoyé dimanche 14 novembre 2004 - 00h50:   

une écriture d'une rare finesse.

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