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jml
| Envoyé jeudi 18 novembre 2004 - 21h15: | |
Je viens de lire un commentaire de so-so sur l'un de mes textes. je lui réponds en retard. La poésie n'est pas la recherche de la nouveauté à tout prix. Ce n'est pas à qui ferait le vidéoclip le plus étonnant. La langue est faite de lieux communs et la pensée s'appuie sur des archétypes. Le bon sauvage en est un. Face à la busherie actuelle je ne peux appuyer mon américanité que sur le véritable peuple fondateur de l'amérique. Heureusement qu'il y avait encore des poètes de province, Guillevic en tête, quand tous les écrivains de paris s'alignaient comme des parenthèses sous la bannière de Tel Quel. On est revenu à l'homme depuis au lieu de s'attarder à la pointure de ses souliers. |
   
jml
| Envoyé jeudi 18 novembre 2004 - 23h11: | |
J’écris avec la vie, Au pain sec et à l’eau, À la semence des regards. Je suis un lieu commun Qui quête l’espérance Avec sa main qui manque. Je suis un grand trou noir Engrossé de lumière. Je trempe ma parole Dans la boue de chacun. Je tourne comme un cœur Dans la roue des oiseaux. 18 novembre 2004
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Christiane
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 02h55: | |
Vous êtes vraiment en forme, cher JML en ce 18 novembre. Ça nous réveille. Et donne envie de foncer dans l'écriture Merci Christiane |
   
Cécile
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 08h24: | |
Foncez foncez ! Je vous lis ! C'est un plaisir ! Cécile |
   
so-so
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 09h12: | |
pas de prob', jml, prend tout le temps qu'il te faut pour me répondre ! à dire ce que la poésie n'est pas, tu vas sûrement finir par trouver ce qu'elle est, et tu seras bien avancé. laisse moi te confier par ailleurs que dans le genre "condescendant", tu n'y vas non plus avec le dos de la louche ! la petite leçon historico-littéraire que tu daignes me donner pour toute réponse est particulièrement cinglante. elle t'élève bien au dessus de mon cynisme et on y mesure toute l'humilité doctorale qui t'anime... et puis arriver à opposer en si peu de place la modernité du vidéoclip et de bush, l'archétype du bon sclapeur et les chères vieilles valeurs de nos terroirs, relève quasiment du tour de force qui ne peut laisser que pantois.
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Christiane
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 13h44: | |
"l'archétype du bon scalpeur" J'ai vraiment rigolé. Soso ne perd pas la forme non plus. Et, cher compatriote JML, tu forces ici le lien : "Face à la busherie actuelle je ne peux appuyer mon américanité que sur le véritable peuple fondateur de l'amérique". Non, pas de rapport. Et "l'archétype du bon scalpeur", c'est vrai, on n'en peut plus. Un mythe dont la poésie n'a pas vraiment besoin. Cela ne m'empêche pas de trouver que vous êtes vraiment poète. Et c'est vrai qu'à force de chercher ce que la poésie n'est pas, on finira bien par trouver un chemin, ou un sentier. Chacun sa manière de fouiller les feuilles mortes. Mais là Soso va dire que je ne manque pas non plus "d'humilité doctorale". Je tremble. J'arrête. Christiane |
   
karl
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 14h34: | |
rigolo so-so que tu qualifies de "condescendantes" les critiques à ton égard alors qu'elle n'ont pas grand chose qui vaillent la peine de s'exciter autant. ça te permet de te victimiser un peu, j'imagine, ça met de l'équilibre dans les baffes sur la gueule.
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PhiliPPe
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 14h44: | |
Jml. À ce sujet de l'américanité, il y a un livre qui me semble incontournable C'est celui de James Welch qui se nomme : "C'est un beau jour pour mourir". L'amérique de Custer contre les indiens des plaines (1860-1890) vu par un indien devenu américain sans vraiment le vouloir. Il défend, dans ce livre, la version indienne de cette célèbre bataille de l'histoire américaine. James Welch est né dans une réserve indienne.
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jml
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 16h08: | |
Un point d'information pour So-so et Christiane. Le scalp est un phénomène très marginal dans la culture amérindienne. Sa pratique s'est propagée quand un soldat français a eu l'idée de payer les Hurons pour chaque Iroquois tué. Le scalp était la preuve de sa mort comme l'était les oreilles pour le loup. Quand cette pratique s'est propagée aux États-Unis il y a eu plus de désespérados blancs qui scalpaient que d'Indiens.La pratique a cessé quand on s'est mis à déterrer les cadavres récents pour récupérer les scalps et les vendre. Ce sont ces mêmes Français qui ont probablement inventé la guerre bactériologique. Ils ont décimé des tribus complètes en leur distribuant des couvertures infectées par la vérole. Voilà c'était une autre minute de condescendance commanditée par la réserve abénakie d'Odanak à Saint-François du Lac. |
   
so-so
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 18h33: | |
salut karl, me victimiser, moi ? m'exciter, moi ? allons, allons...serait-ce bien raisonnable ? je comprends que mes commentaires puissent être perçus comme "condescendants", mais je croyais que tout le monde avait compris que ça faisait partie du jeu, voire du personnage et pourquoi pas du simple plasir d'un "bon mot" pour le plaisir (et ce, quelle que soit sa qualité littéraire). ce qui me faire rigoler, enfin façon de parler, c'est la condescendance bien épaisee camouflée sous une grosse couche de "culture" (YH est un spécialiste du genre). à part ça, critiquer la barbarie contemporaine en s'appuyant sur l'archétype du bon sauvage et la nostalgie bien-pensante qui l'accompagne, me semble assez puéril et peu digne de la haute tenue de ce forum. quant à : "Et c'est vrai qu'à force de chercher ce que la poésie n'est pas, on finira bien par trouver un chemin, ou un sentier. Chacun sa manière de fouiller les feuilles mortes" Christiane, je trouve l'image tout simplement superbe.
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jml
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 19h51: | |
On peut fort bien critiquer la barbarie contemporaine sans être nostalgique. On écrit avec ce qui nous entoure. J'habite dans les bois depuis 10 ans. Mon imagerie était très différente quand j'habitais la ville. Ce que je soulignais c'est que l'archétype du bon sauvage est historiquement plus juste que celui du méchant scalpeur. Je ne parle pas d'un retour en arrière mais de vivre en symbiose avec la nature. Si la hauteur du débat sur francopolis sont tes algarades avec jordy je préfère encore rester dans le bois. |
   
jml
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 19h55: | |
L'image de Christiane est superbe en effet. On est quand même spécialiste des feuilles mortes au Québec. |
   
so-so
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 21h03: | |
quoi quoi quoi ? qui a parlé de hauteur (j'évoquais la tenue) ? je ne vis pas dans les bois, mais dans une petite ville de province après une longue expérience des banlieues françaises. il n'y a rien de pire que la culture rurale quand elle sent le renfermé, même si s'y mêlent des parfums délicieux qui me semblent exotiques. les doux indiens ne hantent plus nos prairies. il y rôde des guerriers juvéniles qui ne savent rien de l'adolescence et qui, pour seule arme, ont une haine sauvage. sans doute leurs cris n'ont-ils pas atteint ta retraite boisée, mais le monde est en guerre. je comprends ton désir de croire à un paradis enveloppé de plumes, à la pureté des signaux de fumée sur la page noircie par les cendres. les animaux sont morts mais la bête est vivace. il ne suffit pas d'ouvrir grand sa gueule d'ombre pour dévorer la nuit qui nous guette. je déteste votre refuge des lumières, ce rempart de culture éclatante derrière lequel vous vous protégez de la réalité. il ne s'agit pas de "busherie" (voilà un "bon mot" détestable), mais de boucherie, d'hommes et de femmes décapités, suppliciés, mutilés, depuis toujours. j'ignore dans quel arbre tu vis et qui cache si bien la forêt qui nous assaille, nous anvahit et qu'il nous faudra aussi éradiquer. il ne suffit pas non plus de montrer ses dents noircies d'encre pour mordre (ceci pour YH). il faut ouvrir sa gueule et se défendre. dénoncer l'hypocrisie des mémoires dévoyées, montrer l'ignominie brute plutôt que d'en faire des douceurs poétiques de l'oubli. |
   
Christiane
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 21h31: | |
"Les animaux sont morts Mais la bête est vivace. il ne suffit pas d'ouvrir grand sa gueule d'ombre pour dévorer la nuit qui nous guette" Extrait de "Poèmes perdus" Poète méconnu
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karl
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 21h43: | |
so-so mon grand rigoleur va c'est agréable des p'tits coups dans la gueule, aprés tout.. c'est c'que j'comprends, ça ira.
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so-so
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 21h48: | |
100% pur jus so-so, un vrai poison, une putain de sève gorgée de coca light, pétillante d'étoiles ancrées dans la chair, un vrai ru noir qui creuse le désert qui fléchit, une flèche rieuse qui crie, qui s'écrie quand elle touche, qui s'accroche à la toile, qui broie sa pensée nue, qui s'incruste dans les brèches, qui blesse l'oubli qui blanchit, qui lèche les souches et se blesse aux roches, qui s'accroche aux flamèches et triche au jeu des cieux.
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so-so
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 21h54: | |
la gueule pleine de maux - ça fait du bien de leur donner des coups, d'en recevoir. c'est un bon moyen (parmi d'autres) de jouer avec, de leur faire subir ce qu'ils nous infligent.
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Christiane
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 21h56: | |
"Apprenons aussi aux petits à ne pas loucher dans la lumière" Georges Schehadé |
   
jml
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 23h03: | |
voilà un langage qui me plaît. on va finir par se comprendre. |
   
miaôw
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 23h17: | |
comprenez-vous; lumière, soit ! |
   
jml
| Envoyé vendredi 19 novembre 2004 - 23h43: | |
il me semble cependant que tu te trompes de cible. |
   
YV
| Envoyé samedi 20 novembre 2004 - 01h22: | |
Et allez donc, me voilà comme une vieille dame masqué sous une couche épaisse de culture sans doute pour faire disparaître mes rides littéraires, et en plus j'ai les dents noires d'encre. C'est sans doute pour bientôt le cul rouge des singes ? Qu'est ce que je n'aurai pas au bout de quelque temps? Mais non, que je me rassure :je vais garder une petite chose que tu ne pourras pas maquiller , oh si insignifiante, mon ami Soso. Pour que les soso aient la possibilité de discourir haut et fort avec autant de liberté j'ai dû risquer ma peau plusieurs fois, et je n'en avais qu'une et n'ai dû qu'au hasard de ne pas être fusillé comme l'ont été mes copains pris à un traquenard de la gestapo. Je n'aime pas me rappeler cette époque passée et non dépassée mais il y a des moments où quand j'entends des grandes gueules sortir en père pénard des tirades sur la liberté la barbarie et autres courages sans risques ça me fait franchement marrer parce que ça, j'ai bien connu. Quant à notre ami JML que tu regardes d'un peu trop haut, fais gaffe. A mon avis s'il continue à progresser comme il le fait depuis que je le lis, il finira par avoir lui aussi les dents noires. |
   
jml
| Envoyé samedi 20 novembre 2004 - 16h00: | |
Merci YH, vieux frère. Je ne répondrai plus aux sarcasmes stériles. Répondre à so-so c'est un boudin qui tourne. Contrairement à aar (que je salue en passant)je ne vois pas ce que ses interventions peuvent avoir d'utiles (mises à par quelques boutades bien roulées). Il est comme ces enfants qui détruisent les châteaux de sable pendant que les autres se baignent. Il ne sait pas que l'un des plaisirs dans la fabrication des châteaux de sable est de voir la mer les emporter. La mer, pas les gros sabots du gardien de plage. Je crois savoir qu'il y a un site pour les bilieux chroniques. Je lui conseille. On y joue du scalpel en comptant les blessures. Un sport comme un autre pour ceux qui trempent dans le cynisme. Je préfère l'opinel dans un fromage de chèvre. Ce ne sont pas les mots qui m'indignent mais ceux qui ne savent pas lire et qui se posent en juge. Ils finissent par sortir le canon contre l'alphabet au lieu de faire sauter la banque. |
   
yv
| Envoyé samedi 20 novembre 2004 - 17h06: | |
Sensation Par les soirs bleus d’été j’irai dans les sentiers Picoté par les blés fouler l’herbe menue : Rêveur j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds Je laisserai le vent baigner ma tête nue. Je ne parlerai pas je ne penserai rien : Mais l’amour infini me montera dans l’âme , et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien Par la Nature, heureux comme avec une femme. Arthur
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To-to
| Envoyé samedi 20 novembre 2004 - 17h12: | |
Ah, faut –il que francopolis, qui a par ailleurs une certaine qualité pour ne pas dire une qualité certaine quand elle n’accueille pas quelques vieux poètes pommadés baisant au viagra, accepte sans l’effacer un texte d’une telle puérilité. Sensation ? Quoi de sensationnel dans ces alexandrins sinon qu’ils rimaillent à l’ancienne tata titi toto tata, genre floralies exténuées ? Nous ne sommes pas ici que je sache pour caresser les fragrances sirupeuses d’une adolescence encore mal sortie de la sentimentalité bébète de maman. Quel âge a-t-il donc ce soi-disant pouete, qui vogue encore dans les soirs bleus d’été dans l’amour infini, la Nature avec un grand N et j’en passe ? Heureux comme avec une femme, ce galopin qui ressemble fort à un petit branleur de collège ? Mais le vent baigne sa tête nue. Ah mon Dieu, serait-ce l’aquilon ?. Tout un sonnet (même pas. On s’arrête à deux quatrains, les tercets n’étant pas à sa portée ) enfoui dans une nature picotant un imaginaire scolaire alors que la vie moderne s’épanouit en ville et non dans une fuite à travers bois ? Si seulement il connaissait vraiment la nature, ce petit garçon qui doit se croire choyé par les muses ? Est-on picoté par les blés sur un sentier même si on est bohémien ? Pourquoi pas caressé par les primevères sur la nationale ? J’ai beau être tolérant et personne ne peut sans risque m’enlever cette qualité, tolérant et sans la moindre agressivité j’ai envie de réveiller cet Arthur à coups de pieds au cul et de lui dire pour son bien. Mon petit Arthur, laisse tomber. Tu n’as rien à attendre de la poésie ( ni elle de toi) en commençant par ce genre de jus de mure des bois. Mais je sens qu’à défendre la vraie poésie, la mienne parfois, mais restons modeste, je m’échauffe en vain. Donc, tant que vous me sortirez des complaintes pareillement insipides, fussent elles rimées par un gosse de collège, vous ne me verrez plus apporter sur francopolis la moindre critique incisive et constructive que vous attendez tous. Adieu à bientôt. Toto. |
   
Christiane
| Envoyé samedi 20 novembre 2004 - 21h08: | |
Soso aurait mieux dit : "Adieu, je ferme mon ordinateur". À bientôt |
   
yh
| Envoyé samedi 20 novembre 2004 - 23h41: | |
J'espère que personne ne verra méchanceté de ma part mais simple taquinerie en forme de pastiche dans cette critique féroce d'un collégien, poète raté nommé Arthur (Rimbaud) ? Faisant cette pochade pour m'amuser je me suis d'ailleurs demandé si ce ne pourrait être un jeu pour les uns ou pour les autres de prendre un texte célèbre ou non ( pas de quelqu'un de notre liste bien sûr) et d'en faire une critique déjantée savante ou ubuesque, glaciale ou incendiaire, en variant le ton. Elle peut être faite par un prof, un paysan, une cocotte, un critique de tel ou tel journal en vue etc...C'est illimité. Critique qu'on pourrait critiquer et retourner à volonté. C'est un exercice littéraire difficile qui nous ferait diverger de nos nombril et vous verriez, ça apporte beaucoup...et c'est loin d'être facile. Je vois des gens dans le forum qui y excelleraient. soso, Cécile et compagnie ? |
   
aar
| Envoyé dimanche 21 novembre 2004 - 10h51: | |
"sensations" de Rimbaud chanté par Gilles Vigneault !!!!! Aïe aïe aïe !!! que bello ! . |
   
yh
| Envoyé dimanche 21 novembre 2004 - 11h37: | |
Voui, Aaron ! Au point qu'hier j'ai garé ma bagnole sur la route de Luchon pour écouter chanter cette Sensation de Rimbaud le collégien génial. (C'était sur France inter. Merci) Ma critique *à la manière de * est un amusement qui pourrait être reproduit. Je me souviens bien, moi qui ai comme chacun sait du génie , d'avoir été traité de Réac ! Et n'en ai pas la moindre rancoeur mais un sourire. Car j'aime bien les gens qui avant d'envoyer un coup de pied au cul chaussent des pantoufles... |
   
Cécile
| Envoyé dimanche 21 novembre 2004 - 23h38: | |
Yves, intéressante ta proposition de s'amuser à la critique littéraire en prenant des textes célèbres ! |
   
jml
| Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 04h00: | |
Les pantoufles est-ce pour compter les pieds de vers bien au chaud ? |