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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.09.2004 au 10.01.2005 » Poème d'hiver « précédent Suivant »

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jml
Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 16h38:   

Poème d’hiver


L’automne a perdu ses eaux
En rigoles de feuilles.
Le vent accouche de l’hiver.

Les pneus ne crissent plus
Sur la beauté sonore du silence.
C’est à peine si les pas
Creusent un trou dans la neige
Sans rejoindre le sol.
Les routes ont remplacé
Leur chemise de poussière
Par un habit de skidoo.
La grande peau des champs
Prend une blancheur humaine.

Tous les fantômes du Nord
Viennent frapper à la porte
En réclamant du feu.
Le miel bourdonne sur le pain
En souvenir des abeilles.
Les fraises dorment en pots
Sur l’étagère du haut.
Un dernier verre d’été
S’étoile dans l’évier
En tessons d’espérance.

Le cœur se racotille
Dans son placard de peau
Et ne laisse plus passer
Que la chaleur du poêle ?

Quitte à passer pour fou
Je porterai tes gants,
Ta tuque et ton foulard
Pour me sentir moins seul
En traversant l’hiver.

22 novembre 2004


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philet
Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 17h23:   

à ma porte c'est toujours l'hiver

les mots s’égrainent
partition de nos aspérités
dessein en créneaux de nos défenses dressées

nous parcourons sans cesse nos chemins de ronde
guetteur peureux des gueux qui dansent

courons avec bonheur les mêmes passages
les mêmes regards
les mêmes gestes
tenant à bout de bras
de mains le temps vient
le vent de nos poussières levées
l'oublis de nos insouciances

aux insomnies tenaces
porteuses de mots
éperons de réalité
tenir ronces vives notre langue

le sang goutte à goutte
perle de vie
en semence de vrai
pesanteur en mouvement
arabesque lente d’une continuation obligée

chaque particule corps chaud de nos fibres
ralenti exacerbé

rien ne pèse
au bruit dune conversation perpétuel
entretenir le vide
derrière l’agitation le monde en silence

dans le froid se porte l’attente d’une part de nécessité
l’éternité liée à chaque erreur de souffle
l'hésitation comme choc entre les pulsations

un pas
puis le deuxième lentement
à chacun un monde visité
relever pour guérir
refrain réinventé
chanson oubliée
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Rob
Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 21h41:   

"Le miel bourdonne sur le pain
En souvenir des abeilles. "

Superbe.
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le chat
Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 22h05:   

... pourquoi en souvenir des abeilles ? c'est évident non ? ça ne fait pas un peu comme un pléonasme ?... je sais pas... le miel bourdonne sur le pain, oui, j'abonde, mais a-t-on vraiment BESOIN de signifier le souvenir des abeilles ?

moi c'est des trucs comme ça qui me chicote quand le lis ici ou là, je me dis, à quoi l'auteur pense, pourquoi tant dire, pour tout mettre dans le bec du liseur-lecteur-avaleur de couleuvres mauves parfumées ? cela devient presque trop facile, trop facile à lire... quand les yeux prévoient les strophes...
c'est difficile... hm..difficile de déjouer son propre esprit..
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Rob
Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 22h10:   

Non, non, c'est excellent, les abeilles sont indispensables parce qu'elles parlent du souvenir
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le chat
Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 22h15:   

mais le miel n'évoque-t-il pas en lui-même et les abeilles et par elles l'été , les fleurs, le soleil, la douceur... tout cela n'est-il pas vivant, inclu déjà comme lové dans ce * miel * comme si ce mot était un réservoir... ?

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le chat
Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 22h17:   

n'est-ce convenu alors d'en faire une enfilade...un collier... ? n'est-ce pas un réflexe facile ?
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les moustaches du chat
Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 22h17:   

vraiment je m'interroge...
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Rob
Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 22h20:   

Sans les abeilles ça fait production industrielle, avec le mot abeille on peut imaginer les petites pattes de l'insecte sur la tartine matinale et même l'odeur du café un peu trop serré mais bon il sera meilleur la prochaine fois, le café bien sur.
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Rob
Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 22h23:   

Je ne vois pas pourquoi l'écriture devrait induire la difficulté, parfois un brin de laisser aller au contraire donne du moelleux à l'ensemble, elles me plaisent ces putains d'abeilles.
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le chatton
Envoyé mardi 23 novembre 2004 - 00h29:   

C'est à dire d'après le chat ça serait plus beau d'aller plus loin dans le "contraste" par exemple:

"Le miel bourdonne sur le pain
En souvenir des mouches "

ou
le fiel bourdonne sur le pain
en souvenir des abeilles"
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Leezie
Envoyé mardi 23 novembre 2004 - 08h40:   

plutôt d'ac avec toi, Rob, pour moi le mot miel n'a pas grand chose de positif dans un texte, tout seul comme ça, il évoque hypocrisie mensonge douceur sucrée des poètes sous laquelle on trouve des anges exterminateurs, tu vois ce genre de truc
alors qu'avec les abeilles, on le situe dans le temps, au milieu d'actions concrètes et il devient ce qu'il est vraiment, quelque chose de merveilleusement doux et consistant
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so-so
Envoyé mardi 23 novembre 2004 - 11h41:   

"hypocrisie mensonge douceur sucrée des poètes sous laquelle on trouve des anges exterminateurs"

hé, hé,
moi je préfère une autre image :

"sous la soie, la peste"
(en ouvrant la route de la soie, on a également ouvert celle de la peste)

certes, la peste a été éradiquée chez nous, mais quand une maladie grave régresse, jugulée par les découvertes médicales, une autre surgit.
la volonté de maîtrise n’y fait rien. De nouvelles brèches s’ouvrent dans les remparts érigés par la toute-puissance, très "douce", et surtout très "consistante" !

ou encore,
à trop vouloir protéger les jardins de toutes les agressions, on finit par exterminer les abeilles (saloperies de gaucho et de régent - décidément, marrant comme les noms parlent d'eux-mêmes).

etc.
etc.



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4 bagages et 1 enfermement
Envoyé mercredi 24 novembre 2004 - 11h58:   

Ce n'est pas le banquier à la solde des Harkonnen , dans "Dune", qui est sursomme "so-so" ?
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Leezie
Envoyé mercredi 24 novembre 2004 - 22h11:   

ah ah, excellent, si c'est vraiment le cas :-))))))

je vais vérifier

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