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jml
| Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 16h38: | |
Poème d’hiver L’automne a perdu ses eaux En rigoles de feuilles. Le vent accouche de l’hiver. Les pneus ne crissent plus Sur la beauté sonore du silence. C’est à peine si les pas Creusent un trou dans la neige Sans rejoindre le sol. Les routes ont remplacé Leur chemise de poussière Par un habit de skidoo. La grande peau des champs Prend une blancheur humaine. Tous les fantômes du Nord Viennent frapper à la porte En réclamant du feu. Le miel bourdonne sur le pain En souvenir des abeilles. Les fraises dorment en pots Sur l’étagère du haut. Un dernier verre d’été S’étoile dans l’évier En tessons d’espérance. Le cœur se racotille Dans son placard de peau Et ne laisse plus passer Que la chaleur du poêle ? Quitte à passer pour fou Je porterai tes gants, Ta tuque et ton foulard Pour me sentir moins seul En traversant l’hiver. 22 novembre 2004
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philet
| Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 17h23: | |
à ma porte c'est toujours l'hiver les mots s’égrainent partition de nos aspérités dessein en créneaux de nos défenses dressées nous parcourons sans cesse nos chemins de ronde guetteur peureux des gueux qui dansent courons avec bonheur les mêmes passages les mêmes regards les mêmes gestes tenant à bout de bras de mains le temps vient le vent de nos poussières levées l'oublis de nos insouciances aux insomnies tenaces porteuses de mots éperons de réalité tenir ronces vives notre langue le sang goutte à goutte perle de vie en semence de vrai pesanteur en mouvement arabesque lente d’une continuation obligée chaque particule corps chaud de nos fibres ralenti exacerbé rien ne pèse au bruit dune conversation perpétuel entretenir le vide derrière l’agitation le monde en silence dans le froid se porte l’attente d’une part de nécessité l’éternité liée à chaque erreur de souffle l'hésitation comme choc entre les pulsations un pas puis le deuxième lentement à chacun un monde visité relever pour guérir refrain réinventé chanson oubliée |
   
Rob
| Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 21h41: | |
"Le miel bourdonne sur le pain En souvenir des abeilles. " Superbe. |
   
le chat
| Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 22h05: | |
... pourquoi en souvenir des abeilles ? c'est évident non ? ça ne fait pas un peu comme un pléonasme ?... je sais pas... le miel bourdonne sur le pain, oui, j'abonde, mais a-t-on vraiment BESOIN de signifier le souvenir des abeilles ? moi c'est des trucs comme ça qui me chicote quand le lis ici ou là, je me dis, à quoi l'auteur pense, pourquoi tant dire, pour tout mettre dans le bec du liseur-lecteur-avaleur de couleuvres mauves parfumées ? cela devient presque trop facile, trop facile à lire... quand les yeux prévoient les strophes... c'est difficile... hm..difficile de déjouer son propre esprit.. |
   
Rob
| Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 22h10: | |
Non, non, c'est excellent, les abeilles sont indispensables parce qu'elles parlent du souvenir |
   
le chat
| Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 22h15: | |
mais le miel n'évoque-t-il pas en lui-même et les abeilles et par elles l'été , les fleurs, le soleil, la douceur... tout cela n'est-il pas vivant, inclu déjà comme lové dans ce * miel * comme si ce mot était un réservoir... ?
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le chat
| Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 22h17: | |
n'est-ce convenu alors d'en faire une enfilade...un collier... ? n'est-ce pas un réflexe facile ? |
   
les moustaches du chat
| Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 22h17: | |
vraiment je m'interroge... |
   
Rob
| Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 22h20: | |
Sans les abeilles ça fait production industrielle, avec le mot abeille on peut imaginer les petites pattes de l'insecte sur la tartine matinale et même l'odeur du café un peu trop serré mais bon il sera meilleur la prochaine fois, le café bien sur.
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Rob
| Envoyé lundi 22 novembre 2004 - 22h23: | |
Je ne vois pas pourquoi l'écriture devrait induire la difficulté, parfois un brin de laisser aller au contraire donne du moelleux à l'ensemble, elles me plaisent ces putains d'abeilles. |
   
le chatton
| Envoyé mardi 23 novembre 2004 - 00h29: | |
C'est à dire d'après le chat ça serait plus beau d'aller plus loin dans le "contraste" par exemple: "Le miel bourdonne sur le pain En souvenir des mouches " ou le fiel bourdonne sur le pain en souvenir des abeilles"
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Leezie
| Envoyé mardi 23 novembre 2004 - 08h40: | |
plutôt d'ac avec toi, Rob, pour moi le mot miel n'a pas grand chose de positif dans un texte, tout seul comme ça, il évoque hypocrisie mensonge douceur sucrée des poètes sous laquelle on trouve des anges exterminateurs, tu vois ce genre de truc alors qu'avec les abeilles, on le situe dans le temps, au milieu d'actions concrètes et il devient ce qu'il est vraiment, quelque chose de merveilleusement doux et consistant |
   
so-so
| Envoyé mardi 23 novembre 2004 - 11h41: | |
"hypocrisie mensonge douceur sucrée des poètes sous laquelle on trouve des anges exterminateurs" hé, hé, moi je préfère une autre image : "sous la soie, la peste" (en ouvrant la route de la soie, on a également ouvert celle de la peste) certes, la peste a été éradiquée chez nous, mais quand une maladie grave régresse, jugulée par les découvertes médicales, une autre surgit. la volonté de maîtrise n’y fait rien. De nouvelles brèches s’ouvrent dans les remparts érigés par la toute-puissance, très "douce", et surtout très "consistante" ! ou encore, à trop vouloir protéger les jardins de toutes les agressions, on finit par exterminer les abeilles (saloperies de gaucho et de régent - décidément, marrant comme les noms parlent d'eux-mêmes). etc. etc. |
   
4 bagages et 1 enfermement
| Envoyé mercredi 24 novembre 2004 - 11h58: | |
Ce n'est pas le banquier à la solde des Harkonnen , dans "Dune", qui est sursomme "so-so" ? |
   
Leezie
| Envoyé mercredi 24 novembre 2004 - 22h11: | |
ah ah, excellent, si c'est vraiment le cas :-)))))) je vais vérifier |