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Rob
| Envoyé mardi 23 novembre 2004 - 14h11: | |
J'ai triché si souvent aux idées et aux cartes Aux temps couleur de pluies jusqu'à la nuit qui vient Que les mots sont marqués de cendres et de tendres J'ai triché dans le chaud de mes feux de brindilles Quand la chanson filait en habit de dimanche On s'en va comme vogue un bateau qui prend l'eau J'ai triché dans le vin sur ma langue ensablée A rouler sous la table avec du mal à rire Quand mes mains se perdaient à dessiner tes lèvres J'ai triché pour écrire aux lendemains qui mentent J'ai mis mes bras en croix pour te barrer la porte Avec la rage au cœur de ma planète chaude J'ai triché pour traquer l'oubli des marécages Crachotant mon sauvage à t'attendre et te prendre La chambre se souvient de mes drames mouillés J'ai triché plein midi enfermé dans un lit Ebloui de sommeil avec les yeux ouverts J'ai verrouillé la page ou les mots se perçaient J'ai triché comme on peut au détail et en vrac Avec la voix plus basse et les rêves plus hauts Pour t'inventer des mots à jeter entre nous
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PascalDu
| Envoyé mardi 23 novembre 2004 - 14h31: | |
Il y a une chose avec laquelle au moins tu ne triches pas, c'est la qualité de ton écriture, très beau texte Bravo et salut à toi Pascal |
   
quelqu'un
| Envoyé jeudi 25 novembre 2004 - 07h12: | |
magie-fique vraiment |
   
aar
| Envoyé jeudi 25 novembre 2004 - 13h10: | |
moi aussi j'aime ce poème, qui est bien meilleur que celui de la dernière fois. Le rythme est enchantement et... la plupart des images tiennent bien, certaines sont superbes et... assez remarquable de pouvoir les aligner à une métrique fixe sans trop les altérer, ni trop qu'elles fassent remplissage ou acrobates et puis... le sincère est là, le côté cour de la vie et le cartable en gros cuir bourré de châtaignes. Un texte réussi. Millésime 80 ou 90 ? |
   
Rob
| Envoyé jeudi 25 novembre 2004 - 13h52: | |
Le 23 Nov à 14 h, avec l'impression de tourner en rond dans mon propre pastiche, mais faut bien passer le temps, comme dans un jeu. Pourquoi on les expose nos pattes de mouches ? Vous le savez vous ? va savoir.
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Christiane
| Envoyé jeudi 25 novembre 2004 - 15h03: | |
Écriture de mouche Ou de chat Écriture d'oiseau-mouche Ou de puma Une manière de gratter Un peu de vérité À la surface des jours Une manière de grignoter Nos manques dans les coins Tout autour C. |
   
diglipou
| Envoyé jeudi 25 novembre 2004 - 16h21: | |
Je crois qu'on les expose pour qu'elles soient vues, comme on ouvre son coeur pour le montrer, comme on déploie sa gorge pour être entendu, comme on file son âme pour la tisser. Et aussi, peut-être, parce que lorsqu'on parle à haute voix, on s'entend un peu mieux ? |
   
Rob
| Envoyé jeudi 25 novembre 2004 - 16h46: | |
C'est vrai tout ça mais n'y aurait-il pas aussi une tentative de séduction pour te faire vivre un peu ailleurs, sous le regard des autres, les virtuels de l'autre monde, avec une impudeur sans risque de rougeurs, on pose son truc et on se barre et on observe. Un peu de nous qui s'aventure. |
   
quelqu'un diglipoutant
| Envoyé jeudi 25 novembre 2004 - 17h13: | |
une tentative de séduction ? Je le pense. A quoi servent donc les mots, la parole, si ce n'est pour tenter de s'imprimer à l'extérieur de soi, laisser une empreinte, une marque - et, avec de la chance, toucher ? Mais en fait, la chance n'a pas grand-chose à y voir, non ? La qualité et l'authenticité de cette empreinte dépendent de la qualité et de l'authencité de celui qui les dépose. un peu de nous qui s'aventure vers l'autre, aussi réel que ces cendres dont nous sommes pétris, à l'autre bout de ce passage virtuel qui nous permet de nous rencontrer un peu. |
   
Christiane
| Envoyé jeudi 25 novembre 2004 - 17h25: | |
On est si compliqué que ça? Avec nos pattes de mouches? J'ai rien compris Christiane pétrie de ses cendres?
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bah
| Envoyé jeudi 25 novembre 2004 - 19h55: | |
amères ces cendres, si amères parfois. Pourquoi ne pas les secouer tout doucement, faire briller la poussière à nos petits rayons de mots ? |
   
isadayeur
| Envoyé jeudi 25 novembre 2004 - 20h21: | |
J'ai triché dans le chaud de mes feux de brindilles Quand la chanson filait en habit de dimanche On s'en va comme vogue un bateau qui prend l'eau ... J'ai triché pour écrire aux lendemains qui mentent ... ça me plait bien tout ça avec "la voix plus basse et les rêves plus hauts". Et puis tu triches pas sur les dates au moins.
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