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jml
| Envoyé jeudi 25 novembre 2004 - 06h12: | |
Il n'y a pas que les roumains qui soient fous. Un poème en québécois de Michel Garneau. Comme des métaphores Évidemment la liberté dans le monde Est une invention de poète C’est-à-dire d’utopiste Et dans le monde le poète est fou C’est à dire qu’il ne suit pas sa raison seule Mais la laisse rencontrer l’imagination Et le désir dans un amour Souvent immodéré pour l’humanité Où les idéaux paraissent possibles Donc la poète est folle Comme une belette La poète est fou comme braque Il a le coco fêlé Elle a des charançons dans l’abat-jour Et des araignées dans le plafond Et précisément une abeille Dans le bonnet Et bruyamment des papillons dans le compteur allumé total il ondule de la coiffe et bat la campagne tout en arpentant dans le goudron pédalant dans la choucroute agité du bocal et s’en allant du citron en ayant perdu la tramontane et un bardeau un taraud et la boule et sa boussole ainsi que le nord elle travaille du bigoudi du chapeau du bulbe avec un moustique dans la boîte à génie sifflotant de la bouilloire et chantonnant de la soupière avec la berlue capotée louchant du cerveau dans sa tête heureuse raisonnant comme une chaudière à grelots jouant les noires sans le clavier raisonnant comme une coquecigrue débile décalfeutré déplafonné désagrégé du grenier détraqué dingue disjoncté un peu dépareillé bon pour la douche drelin drelin s’étant foulé les neurones frappé pari illuminé avec un trapèze dans le salon sans queue ni tête maboule siphonné taré tilté zinzin maillet marteau mental crackpot capable de voir avec Lichtenberg un couteau sans lame auquel manque le manche et allant jusqu’à chier dans ses bas et le prenant avec philosophie assis sur la muraille en fleurs de nos limites regardons sérieusement dans son moment donné oh le cadeau de vent woups l’allure de l’éternité qui passe à toute vitesse couchés même des fois quand il fait beau tout bas dans la rocaille douce de notre solitudineuse finitude écoutons l’herbe pousser à travers l’humus de nos os et les dieux s’amuser à nous pisser la mort dans la face debout dans nos jardins de peurs bleues bardés d’électronique et forts de nos musiques brassant jovialement de la bouse d’étoiles nous sommes parfaitement libres comme des métaphores
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Cécile
| Envoyé vendredi 26 novembre 2004 - 11h12: | |
et toi ? Crois-tu que le poète est fou ? J'ai eu une fois une conversation avec une personne qui considérait que la poésie était pour les fous !!!! Ou que ceux qui écrivaient de la poésie pouvaient par la suite être atteints de folie !!!
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