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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.09.2004 au 10.01.2005 » Comme des métaphores « précédent Suivant »

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jml
Envoyé jeudi 25 novembre 2004 - 06h12:   

Il n'y a pas que les roumains qui soient fous. Un poème en québécois de Michel Garneau.

Comme des métaphores

Évidemment la liberté dans le monde
Est une invention de poète
C’est-à-dire d’utopiste
Et dans le monde le poète est fou
C’est à dire qu’il ne suit pas sa raison seule
Mais la laisse rencontrer l’imagination
Et le désir dans un amour
Souvent immodéré pour l’humanité
Où les idéaux paraissent possibles
Donc la poète est folle
Comme une belette
La poète est fou comme braque
Il a le coco fêlé
Elle a des charançons dans l’abat-jour
Et des araignées dans le plafond
Et précisément une abeille
Dans le bonnet
Et bruyamment des papillons
dans le compteur
allumé total il ondule de la coiffe
et bat la campagne
tout en arpentant dans le goudron
pédalant dans la choucroute
agité du bocal et s’en allant du citron
en ayant perdu la tramontane et un bardeau
un taraud et la boule et sa boussole ainsi
que le nord
elle travaille du bigoudi du chapeau
du bulbe avec un moustique
dans la boîte à génie
sifflotant de la bouilloire
et chantonnant de la soupière
avec la berlue capotée louchant du cerveau
dans sa tête heureuse
raisonnant comme une chaudière à grelots
jouant les noires sans le clavier
raisonnant comme une coquecigrue
débile décalfeutré déplafonné
désagrégé du grenier
détraqué dingue disjoncté
un peu dépareillé bon pour la douche
drelin drelin s’étant foulé les neurones
frappé pari illuminé
avec un trapèze dans le salon
sans queue ni tête
maboule siphonné taré tilté zinzin
maillet marteau mental
crackpot
capable de voir avec Lichtenberg
un couteau sans lame
auquel manque le manche
et allant jusqu’à chier dans ses bas
et le prenant avec philosophie

assis sur la muraille en fleurs de nos limites
regardons sérieusement dans son moment donné
oh le cadeau de vent woups l’allure de l’éternité
qui passe à toute vitesse

couchés même des fois quand il fait beau
tout bas dans la rocaille douce
de notre solitudineuse finitude
écoutons l’herbe pousser à travers l’humus
de nos os
et les dieux s’amuser à nous pisser la mort
dans la face

debout dans nos jardins de peurs bleues
bardés d’électronique et forts de nos musiques
brassant jovialement de la bouse d’étoiles
nous sommes parfaitement libres
comme des métaphores



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Cécile
Envoyé vendredi 26 novembre 2004 - 11h12:   

et toi ? Crois-tu que le poète est fou ?

J'ai eu une fois une conversation avec une personne qui considérait que la poésie était pour les fous !!!! Ou que ceux qui écrivaient de la poésie pouvaient par la suite être atteints de folie !!!

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