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pHiliPPe
| Envoyé lundi 06 décembre 2004 - 16h19: | |
Un fichier que je pensais avoir perdu, heureusement, j'ai retrouvé le manuscrit écrit à la main. Il a bien reposé, deux ou trois années, mais il est difficile à écrire,( je me mets à table sans faux fuyant mais c'est un roman), ce qui est pour moi, un bon signe. Philippe 9 Ce soir-là, je me mets debout près du café, j’entends des applaudissements, des doublezons tombent.Un groupe d’amis m’encourage à continuer, ils voulurent entraîner les autres, mais la foule n’a pas suivit, ils se sentirent gênés ; je remballe pupitre et matériel. La foule riait et pensait à autre chose, très certainement. Un jeune voulu m’accompagner pour épater sa copine a vu la difficulté de chanter A cappella, reçu quelques bravos, et s’arrêta. Sur le pont des Arts, il y avait des bruits gênants. C’était le collègue musicien qui jouait trop fort avec son amplificateur ; la règle du premier venu n’était pas toujours respectée. Sur ces bras de Seine d’un Paris construit autrefois, les places sont pour trois, une de chaque côté et une au milieu. Certains soirs, je passais deux heures sur trois deux à discuter. C’est ainsi que j’ai rencontré deux frères en errances. Perdus tous deux, à la dérive des sentiments, ils avaient dans leurs provisions, des gâteaux, du raisin et des bières. Le plus jeune venait de perdre sa femme du s.i.d.a, avec un enfant en elle ; il était dans un désespoir profond et se confia. On parle de poésies et tout trois, nous regardâmes le ciel sous ses étoiles. Ils sont soulagés sur le moment bien qu’ils sont en état d’ébriété avançé. J’essaie de lui remonter le moral et ses idées noires, je lui laisse le clavier un instant ; il réussit, je ne sais trop comment à jouer quelques mélodies qui me surprennent, il joue à son tour l’étonné ; il na jamais touché un instrument de sa vie ! Nous bûmes une nouvelle gorgée et je lui fais remarquer que l’intrument de musique peut être une aide, dans les moments difficiles. Entre temps, un vieux bonhomme vint nous voir, me prit, pour un flic, pour me dire de ne pas jeter les bouteilles à la Seine. C’était, pour moi, à n’en point douter, ce genre de personnes qui, de temps en temps, appelaient les flics pour me faire vider les lieux, alors que je n’étais pas bruyant : ma présence gênait, tandis que d’autres faisant plus de bruits, restaient. Ce genre de personnage n’était pas rare, c’était des personnages qui entrenaient des relations et qui payaient, généralement, des loyers élevés, ou qui étaient propriétaires de beaux appartements, avec vue sur la Seine. Fâce à cette attitude non tolêrante, j’étais fréquemment révolté, mais il n’y avait strictement rien à faire, surtout, quand la police prenait du plaisir. On dénonçait à vue ou sur photo, c’était le reste des comportements de la dernière guerre encore présents dans les esprits. Saint-Michel. Devant la boutique à chaussures, la vitrine à dix heures trente s’éteint. Le quartier, en fin de semaine avait une clientèle particulière,voir douteuse sur certains plans ; c’était le coin des banlieusards, le coin du pas cher, le coin à multiples cultures culinaires. En face de l’établissement à restauration rapide, assis sur mon ampli, avec mon clavier sur les genoux, je suis comme un client à la terrasse d’un café. Mon regard dirigé vers Cluny, j’aperçois deux camions qui s’arrêtent à ma hauteur, soudain, le premier chauffeur crie sur le second qui s’était arrêté devant lui, sans prévenir. Ce camion est illuminé d’ampoules multicolores, il y a la foule, ça grouille de partout. L’engin est personnalisé à l’éffigie d’une ancienne idole des années soixante. Le chauffeur, la cinquantaine incarne le vrai fan de la première heure, coup de blues sur la ville, il cherche des histoires... la foule se groupe autour du camion brillant de partout, il gueulle auprès de l’autre chauffeur qui est resté de marbre. Échange de propos vifs, l’admirateur sort, essaye d’enclencher une droite directe, mais l’autre chauffeur d’origine asiatique lui fait une brise qui ressemble à du judo : le fan se retrouve à terre, la foule rit. Il se reléve pour repartir tout penaud dans son camion de couleurs ; l’incident passe et personne ne remarque que la musique que je joues ressemblait à Satie, alors, que je n’avais rien écouter de lui, ni de Debussy ; les trois Gymnopédies que j’avais écouté à la radio m’avait fait pensé, à la piéce de Shakespeare ; “beaucoup de bruit pour rien”. Le grand mérite de Shoenberg et de ce qui suivit fut d’éclater le sytème tonale. Le trio allemand, Shoenberg, Berg, Werbern, par leur musique n’ont pas produit un effet analogue aux deux compositeurs français cités. Op 19, la selection des lieders de cet opus, la sonate op 1 de Berg, et la variation Op 27 pour clavier de Webern n’ont pas suscité chez moi le même enthousiasme particulier au regard de Satie et Debussy. Une chose se dégageait de tout ça ; la contrainte des modes majeures et mineurs était un obstacle à la liberté, du compositeur. L’atonalité est plus naturelle et simplifie, le langage et l’écriture musicale. Je devais la connaître avant même d’avoir entendu parler de la révolution de Schoenberg. L’improvisation n’est pas réservé au jazz, elle est comme une photo, comme le poème un cliché d’état d’âme qui a la possibilité de s’écrire. Pour toute sorte de raison, je n’aimais pas les samedis soirs, aussi, je m’étais fixé une règle de ne jamais sortir ces soirs là, mais en ce mois de Juin, je décide de faire une entaille à la règle et je peux dire, que depuis ce jour j’étais près à recommencer. Le déroulement de l’action se déroule au même endroit. Je joue, quand trois gars, bouteille en main divaguent devant moi. L’acool et sa marque sont un alcool fort ; ils ont chapardé des cartes postales. Il essaient de les vendre sur le trottoir aux touristes sous le ciel radieux. Tout trois m’apparaissent sympathiques, mais l’alccol aidant les a transformé ; le premier vint me provoquer en m’insultant d’une manière singulière, avec un mot particulier de l’argot français, répété plusieurs fois. Je dis rien, décide à tout prendre sur moi ; il ne supporte pas la petite boite en bois. En moi, je pense qu’il va partir, rien y fit, l’apostrophe continue ; il veut que je réagisse, ça vient pas, ça l’enerve, les doublezons des gens de passages continuent à tomber dans la boite. Un quart d’heure passe, personne ne remarque l’action. J’essaie de le raisonner ; rien y fit, un coup de pied part dans la direction de la boîte, la clavier fait un bond et retombe : les doublezons roulent sur le trottoir. Surprit, je suis dans l’inspiration de la musique que je joue ; je mets quelques temps à réagir. Il veut me mettre son poing sur la gueule, ses copains interviennent, ils s’engueulent à leur tour, s’en envoient des vertes et des pas mûrs ; ouf, il n’ y aura pas de bagarre ! Nous étions tout deux, dans un autre état, lui sous l’emprise de l’alccol fort, moi, dans l’inspiration de la musique que je jouais ; pendant trois mois, j’allais être secoué. Si tôt debout et après avoir ramasser mes doublezons, je rejoins Momo sur le boulevard. Il avait été, lui aussi, agressé, quand il travaillait la nuit, dans le temps où le secteur était agité et bruyant. PhilipPPe www.philippebray.net
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invigene
| Envoyé mardi 07 décembre 2004 - 23h04: | |
très intriguée par le parallèle entre l'inspiration musicale et l'état d'ébriété c'est presque une situation comique non la violence de la scène ne serait-elle qu'une illusion bonne continuation en tout cas
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philiPPe
| Envoyé mercredi 08 décembre 2004 - 16h34: | |
Une siuation comique dans une scène ? On peut le prendre comme cela tout dépend du regard, ça peut être une situation tragiquedans une scène également. La comédie et le tragique ne tienne qu'à un fil, bien souvent. C'est en tout cas, c'est une scène de rue éprouvée et observée. |
   
invigene
| Envoyé mercredi 08 décembre 2004 - 22h36: | |
J'ai joué un jour de la musique, un peu pour épater des amis et pour me faire plaisir et essayer l'instrument qui n'était pas le mien dans une petite pièce; j'ai ressenti une violence extrême venant de personnes somme toute banales qui voulaient absolument y entrer; je continuais à jouer en faisant comme si de rien n'était et en cachant ma frayeur; la musique un refuge à ma peur? encore fallait-il qu'elle fusse justifiée; ignorer les autres est une autre forme de violence faite à moi-même et aux autres, c'est ce que je me dis. Je viens par ailleurs de lire sur le site "Du vent dans la ville" de votre plume, que je cite ici, si vous le voulez bien: " Du vent dans la ville, Il faudrait retenir que l'urbanité Qui fait bruit. Pourtant, quand tu souffles, C'est un son ! C'est un son qui rencontre la mer ! C'est un son qui rencontre l'arbre ! Du vent dans la ville, Du vent dans la plaine, Il faudrait à en croire, Jouer avec les mots, Pour que ça fasse rime... Mais ce n'est pas... Ce vent qui parle, qui chante, qui enchante, C'est un effet qui se veut poétique et qui joue." Le vent est indifférent à la personne en face de lui; pourtant il propage le bruit de l'urbanité, celui de la rue; sans le savoir nous sommes ses expressions, dans nos gestes, dans nos mots; j'aime l'idée que le bruit n'est pas que du vent!
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PhilIPPe
| Envoyé jeudi 09 décembre 2004 - 15h25: | |
Oui un poème de 2002. |
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