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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.09.2004 au 10.01.2005 » Deux brèves « précédent Suivant »

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yv
Envoyé vendredi 10 décembre 2004 - 23h52:   

108

Vaste écriture que ce monde où le mot nous précède comme un chien d'aveugle inquiet, guidant les signes du silence au silence des signes.

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"La poésie doit être faite par tous et pour tous", disait Lautréamont.
Encore faudrait-il savoir écrire et savoir être homme. Le violon est fait pour celui qui l'apprend. L'écriture de même. Le mot de Lautréamont se veut utopie populiste. La poésie ne l'est pas.
On la taxe à juste titre d'élitiste, avec connotation politique à l'appui. Mais l'ingénieur qui fait un beau pont, le mathématicien qui trouve ou le chirurgien qui innove sont-ils jamais traités d'élitistes ? Tout le monde ferait-il des poèmes ou des ponts ?
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laurence
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 12h38:   

"Encore faudrait-il savoir écrire et savoir être homme."

Vaste débat.
J'aimerais aussi que tout puisse s'apprendre, mais je doute de plus en plus. Des questions s'ajoutent aux questions. Chacun a-t-il de même le même espace en lui pour apprendre ? peut-être mais pas les mêmes choses, j'enfonce des portes ouvertes :-).
Faut-il être homme (avec un H) pour savoir écrire ? qu'est ce que la définition d'un Homme ?
L'auteur est un faiseur de rêves ou bien il témoigne aussi, ou bien les deux. Tout le monde sait que l'on peut être un homme de "basse" moralité, un tordu, un de ces hommes qui servent les régimes les plus irrespectueux du droit de l'Homme, un de ces hommes qui envoient à la torture, et qui écrivent si bien, si bien...

Est-ce que l'écriture bien "apprise" et "comprise" ne sert pas à déguiser parfois l'homme et ce qu'il est.

Vaste débat.

Amitiés à tous et toutes,

Laurence
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Leezie
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 13h21:   

"Est-ce que l'écriture bien "apprise" et "comprise" ne sert pas à déguiser parfois l'homme et ce qu'il est. "
bonjour, Laurence, je crois que tu pars d'un à priori faux, qui serait que l'auteur, même en faisant rêver ou en témoignant (ou les deux comme tu dis), se raconte forcément dans son oeuvre, y met son identité. Ce n'est pas vrai, ou en tout cas, ce ne peut être généralisé. Je suis sûre qu'un véritable artiste, un vrai auteur, ne se montre pas, ni ne se cache pas dans son oeuvre. Son oeuvre est sa création, oui, mais c'est complètement autre chose que lui-même, un autre être, une autre existence.

Vérité ou mensonge n'ont aucun sens lorsqu'on prend contact avec une oeuvre littéraire, le véritable artiste n'est pas compréhensible et ne doit pas l'être, même, je crois. Certes, il mettra un peu ou beaucoup ou totalement de lui-même dans son oeuvre, mais personne ne pourra le détecter, même peut-être pas lui-même. Et cette recherche n'aurait aucun intérêt.
Je regarde toujours avec étonnement les gens qui cherchent à "comprendre" ce "qu'a voulu dire l'auteur", comme si cela avait le moindre intérêt. Ou encore pire, en "déduire" des choses sur l'auteur, encore plus dangereux. Alors que ce qui est important, c'est le sens que nous-mêmes nous avons mis, ou voulu mettre, dans cette oeuvre que nous recevons.

Oui, débat intéressant et très essentiel, en effet.
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fourmi
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 13h42:   

ce "qu'a voulu dire l'auteur",

voulu dire non . Personnellement j'écris sous l'invitation d'une émotion c'est elle qui a envie de dire et je ne sais pas souvent où je serai portée .. ou emportée
"se raconte forcément dans son oeuvre, y met son identité. "

se raconte, certainement non . sinon il préfèrerait écrire une nouvelle ou un témoignage , en effet, de façon plus prosaïque. pragmatique même .
nous sommes deux parfois trois en nous mêmes et celui -ci ou celui- là parlent par les mots de l'autre.
je ressens cela physiquement et je suppose que c'est la raison pour laquelle j'ai de la difficulté à écrire sur un sujet commandé .
par contre j'aime me laisser emporter par la poésie des autres.
y répondre ou l'appuyer

et je reprends ici ce passage du post de yves que j'approuve complètement .
"Tout le monde sait que l'on peut être un homme de "basse" moralité, un tordu, un de ces hommes qui servent les régimes les plus irrespectueux du droit de l'Homme, un de ces hommes qui envoient à la torture, et qui écrivent si bien, si bien... "

Peut être sans doute que l'inverse est vrai .

il y a des poèmes anarchistes et agressifs écrit par des grands sentimentaux.

belle discussion en vue car chacun de nous invite sans doute les muses à sa façon.
et nous sommes peut être tous un peu certains jours Dr Jekyll and Mr Hyde.
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Leezie
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 13h42:   

j'y reviens... disons que mon idée, très primairement exprimée, c'est ça :

il y a moi (une personne) et il y a l'Infini (l'Indicible, l'Ineffable, l'Invisible, le Divin, l'Ame, bref, ce que vous voulez, et dont l'intuition fait en fait la nature de l'homme)
à mon avis, le désir du créateur (le vrai) c'est toujours d'aller de tendre vers cet Infini

et ce qui me semble à moi c'est que les choses sont un peu comme les escaliers d'Escher, ou bien sur un cercle particulier : on peut aller de "moi" vers l'"Infini" en s'éloignant de "moi", mais on peut aller aussi de "moi" vers l'"Infini" en allant de plus en plus profond vers le "moi" (parce qu'à un moment, tout simplement, on est si rpofond qu'on quitte ce "moi"pour se retrouver tout en haut de l'escalier)

deux démarches différentes, mais qui tendent vers le même but, cet Infini pas très définissable dont je n'ai qu'une intuition faible, mais dont je sais que l'atteindre est le seul but qui vaille la peine de vivre, et dont toutes les actions, efforts, etc... d'une vie devraient pouvoir tendre à l'atteindre

bon, je ne sais pas si j'ai été très claire :-)))
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Leezie
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 13h44:   

ah, Fourmi, nous avons posté en même temps, donc mon post ne tient pas compte du tien, je te lis !
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Leezie
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 13h47:   

pas trop d'accord sur cette idée de docteur Jekyll et Mr Hyde, en parlant des oeuvres et de leurs créateurs

je crois vraiment que cela n'a rien à voir du tout

et puis Fourmi tu mets sur le même plan "anarchiste" et "agressif", pas trop d'accord non plus :-))) (là aussi il s'agit d'une autre dimension, l'une personnelle, l'autre politique)
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Leezie
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 13h56:   

j'ajouterais, je l'ai déjà fait inférer plus haut, mais j'insiste, qu'il peut y avoir une très profonde différence entre les créateurs, et des dimensions que certains d'entre eux parviennent à franchir, et d'autres non...

pas différents en essence d'ailleurs (finalement c'est le même albatros, mais celui qui vole d'un côté et celui dont les ailes de géant l'empêchent de marcher de l'autre)


ce n'est sûrement pas une question d'inégalité profonde, mais de travail, de passion et d'ancienneté en tout genre

pour cette première catégorie, s'interroger sur leur identité dans leur oeuvre, sur les personnes qu'ils ont en eux dans leur oeuvre, sur leurs vérités ou leurs mensonges dans leurs oeuvres etc.... ne relève même pas du contre sens, mais du non sens





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fourmi
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 14h04:   

"on peut aller aussi de "moi" vers l'"Infini" en allant de plus en plus profond vers le "moi""

je souligne d'abord ta phrase car je partage tout à fait cette idée .'inspiration de l'artiste quelle que soit sa discipline nait
du moi profond celui que nous mêmes avons de la difficulté à attendre tout à fait.

pour ce que tu soulignes Jekyll et Hyde je pensais surtout à Verlaine qui m'a marquée. Sa poésie est tellement différente parfois de ce qu'on a appris de sa personnalité
Il est vrai qu'il a sans doute à un moment donné été transformé par l'absinthe

Pour anarchiste et agressif je prenais conscience que je raccourcissais ce que je voulais dire . mais temps et place m'ont empêchée d'exprimer précisément ce que je voulais.
je me demande d'ailleurs si ce ne pourrait pas faire l'objet d'une discussion toute différente
j'avais à l'esprit des textes et des auteurs vivants et je pense que c'est ce qui a géné mon expression
héhé tu vois c'est intéressant. j'espère qu_e d'autres rejoindront.
je passais avant de repartir...
suis chez moi en pointillés en ce moment.

amitiés
à tous
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Leezie
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 14h40:   

"Sa poésie est tellement différente parfois de ce qu'on a appris de sa personnalité "

ce qu'on a appris? ou peut-être ce qu'on nous a dit qu'il fallait apprendre? Ou peut-être ce que des gens qui voulaient nous faire penser ça ou ça dans tel ou tel but voulaient absolument nous faire croire?
pour obtenir quelque chose? pour détourner l'attention d'autre chose? pour ternir l'éclat du bonheur que pouvaient ressentir à ce moment les gens qui prenaient contact avec cette oeuvre (le syndrôme de l'enfant qui détruit les châteaux de sable des autres)? pour pour pour... il y a des milliers de possibilités

hum, méfiance sur ce qu'on dit, Hélène. A partir du moment ou une personne devient un créateur, elle entre, bien malgré elle (je suis persuadée qu'elle s'en passerait volontiers) dans un espace public.
Cet espace public est complètement déformant, entièrement faux et artificiel, soumis à toutes les manipulations.
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ali
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 15h35:   

Tout cela quand il s'agit au moins des gens parlant la même langue!L'autre ne nait souvent en nous que par haine ou amour,a part ça il est informe..ça depend toujours des goûts! et la mode en est aussi pour qulque chose!!vaste débat! bises
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jml
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 15h36:   

Tant qu'à brèver et pas nécessairement dans le fil:

Ceux qui prennent la plume sans respecter l'oiseau ont des mots trop lourds pour voler. Ils éteignent le soleil dans le brouillard de l'encre.

Ceux qui vendent leur âme pour un salaire prennent les canons pour un outil et les drapeaux pour un cadeau. Ils croient même en Dieu pour oublier les cris des enfants qu'ils fusillent.
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jml
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 15h41:   

Je ne crois pas que la révolte et l'anarchie soient en contradiction avec la recherche de l'infini. Au contraire. Ce sont les conformistes qui font d'une ligne d'horizon un barreau pour le ciel.
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ali
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 15h50:   

Oui chacun peut se fabriquer des infinis dans toutes les directions !!la verticalité c'est pour les puits et les minarets !!et moi je ne suis qu'un coiffeur!!
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laurence
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 16h01:   

:-)

"Cet espace public est complètement déformant, entièrement faux et artificiel, soumis à toutes les manipulations."
Public ou privé, l'on ne refera pas l'homme ;-).

Peut-être me suis-je mal exprimée. Je n'ai jamais dit que l'auteur se "raconte" dans son écrit, quelqu'il soit d'ailleurs, il raconte l'autre, ce que l'autre voit et ressens, il fait de la fiction d'hommes (en certains romans)en quelque sorte, basée sur des observations réelles ou non, qu'importe. Ce qui peut faire sourire ; c'est que quoi que l'on en dise, l'on a cette tendance (même à son corps défendant) à rapprocher l'auteur de ses écrits et d'affirmer il est ceci ou cela. que l'on ne me dise pas le contraire, ça nous est arrivé à tous :-). Les mots à l'encontre des faits en somme, une protection ?

Il ne faut pas chercher vérité ou mensonges, parce qu'il y a toujours vérité et mensonges à tous niveaux... à nos âges on le sait, parfois même très très jeune. Parfois l'on croit détenir une vérité qui n'est pas très bonne pour nous, alors l'on se voile volontairement la face, pour ne percevoir que le meilleur.

"Est-ce que l'écriture bien "apprise" et "comprise" ne sert pas à déguiser parfois l'homme et ce qu'il est."
A prendre dans le sens de l"orateur", l'homme qui utilise les mots pour parvenir à ses fins, à son besoin de reconnaissance, de ses amitiés (par exemple) à sa soif de pouvoir (homme écrivain, politique par exemple, etc...).

L'homme quelqu'il soit est rarement ces mots.

Quand au créateur (pris au sens ouvert du terme)et sous toutes formes d'expression ; mais c'est difficile car il existe autant d'hommes que de créateurs donc on ne peut dire grand chose ; peut-être pourrons nous dire qu'il n'y a ni vérité ni mensonges également, parce que cela passe d'abord à un niveau où l'auteur ne contrôle pas ce qui vient (il ne peut le moduler qu'ensuite ou pas); je veux dire que cela passe par "ailleurs"... Je ne sais pas si je me fais comprendre.

Communiquer est un art difficile, avec des créateurs, encore plus qu'avec d'autres ? ;-). C'était le clin d'oeil de la fin de ce message.

Du bonheur pour chacun,

Laurence








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laurence
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 16h04:   

excusez les fautes (grrr') et la mixture due à la rapidité du message précédent. :-)

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Leezie
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 16h48:   

"il raconte l'autre, ce que l'autre voit et ressens, il fait de la fiction d'hommes (en certains romans)en quelque sorte, basée sur des observations réelles ou non, qu'importe."

la vérité, Laurence, c'est que... on ne SAIT PAS ce que le créateur raconte, tout simplement, et que soit chercher ce qu'il raconte, soit déduire de ce qu'il raconte quelque chose sur lui est inutile, une perte d'énergie et de temps

déterminer ce que nous on fait et comment nous on avance, vis-à-vis de ces oeuvres, est nettement plus productif

tu dis qu'on a tendance à rapprocher l'auteur de ses écrits, mais c'est une erreur grave, quant à affirmer ceci ou cela, là je ne te comprends plus, tu fais une confusion, je crois, entre auteur et personne.
On ne peut affirmer qu'une personne est comme ceci ou comme cela, effectivement, qu'avec une expérience longue d'actes et de mots, les deux, (pour ma part, je suis une ultra-méfiante et je n'accorde ma confiance que dans de très rares cas, et après de très longs moments d'échanges et de vraies relations), mais si cette personne est en plus un auteur et un créateur (un vrai), nul ne peut déduire quoi que ce soit de ses créations qui parlent de manière beaucoup plus universelle que ce que l'on pense généralement pour des raisons diverses, pas toujours justifiables

"parce que cela passe d'abord à un niveau où l'auteur ne contrôle pas ce qui vient (il ne peut le moduler qu'ensuite ou pas); je veux dire que cela passe par "ailleurs"... Je ne sais pas si je me fais comprendre."

tu te fais comprendre, mais tu es contradictoire : à un endroit de ton message tu prends l'auteur comme un orateur qui utilise les mots pour arriver à ses fins ( euh d'ailleurs tu mets l'amitié là dedans, je me demande pourquoi, ce type de relation étant justement le type le plus exigeant et le plus éloigné de tout vie publique), et à un autre tu considères que l'auteur ne contrôle absolument pas le flot de ses créations

une image comme l'autre sont extrêmes et artificielles, et en aucun cas ne peuvent aider à justifier le fait qu'on demande à un auteur de ne pas exister indépendamment de son oeuvre, même s'il y est fortement et organiquement relié

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Leezie
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 17h02:   

"Ceux qui prennent la plume sans respecter l'oiseau ont des mots trop lourds pour voler. Ils éteignent le soleil dans le brouillard de l'encre. "
jean Marc, j'aime beaucoup beaucoup ta phrase, à la relecture
je l'aime dans tous les sens : au premier degré (j'ai une plume de faisan taillée dans la petite pièce qui me sert de bibliothèque, et je me souviens bien de l'oiseau auquel elle appartenait, qui avait traversé mon jardin et l'avait laissée en souvenir, sans doute pour que des mots s'écrivent avec)
au second degré aussi, j'y retrouve mon amour et mon respect pour les créateurs et leurs oeuvres
et au millième aussi
je l'aime beaucoup
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précision
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 17h06:   

"On ne peut affirmer qu'une personne est comme ceci ou comme cela, effectivement, qu'avec une expérience longue d'actes et de mots, les deux"
je précise : bien sûr dans "mots", ici je ne parle pas de mots appartenant aux créations, mais aux mots communications entre personnes
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cat
Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 19h31:   

ni vrai ni faux
en l'homme
en sa parole
en son rêve
ni faux ni vrai

il n'est que le geste accompli
et pour lequel seul le futur *verra*

une personne, ce que l'on en sait, ce que l'on en saura jamais, ce qui aura été sali, aimé, trahi, protégé... nul ne le sait
un texte, ce que l'on en sait..

communication du soi... vers un soi quelque part..
communication entre les pages, de l'une à l'autre, entre l'encre et les yeux, entre les yeux et la pensée.. entre nous

laissez *ouvert*
laissez *libre* la parole
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so-so
Envoyé dimanche 12 décembre 2004 - 00h00:   

ben au moins, on prend son pied ici (schlurps, schlups)...

c't'assez drôle, vu d'ici...
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laurence dsm
Envoyé dimanche 12 décembre 2004 - 16h09:   

Merci de vos réactions, elles sont toujours sans équivoque et instantanées, vives, tranchées.
Belles écritures libres et encouragées.

Le geste vit le présent, jour après jour... et fait rêver les futurs.

C'est beau.

Laurence
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Leezie
Envoyé dimanche 12 décembre 2004 - 20h32:   

oui, Laurence :

désir d'obtenir quelque chose

désir de détourner l'attention de quelque chose

ou désir de contrôle de ce qui ne peut être contrôlé (la substance des poèmes)

trois raisons qui pourraient expliquer la démarche que tu exposes

...intéressant


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yh
Envoyé lundi 13 décembre 2004 - 00h58:   

Tous ces messages me passionnent parce qu'ils sont passionnés et moi aussi.
Mes questions, essentielles puisqu'elles sont de toute une longue vie restent sans réponses. Si je me réponds à ce pourquoi écris tu depuis si longtemps pourquoi tant de livres que tu ne reconnais plus dès que tu t'en libères pourquoi cette maladie sans lassitude, je sais bien que je vais me mentir me prendre pour qui je ne suis pas. Ou me coller l'étiquette d'écrivain. Mais qu'est-ce que ça veut dire écrivain, pour moi même ? Cette lampe allumée toutes les nuits devant ma solitude ?Une seule certitude : toute création est sa propre vérité. .Elle ne peut donc mentir. Et moi le menteur de moi-même l'illusionniste le prétentieux, je fabriquerais de ces vérités et je les lancerais à la face des autres ? Qu'est-ce qui me rachèterait s'ils le savaient.
Au départ était comme pour l'amour un désir sans projet. Un départ sans carte. Même quand je me lance dans un roman, quand je le désire, quand je le veux, je ne dois pas savoir ce que je veux. Si je me regarde écrire alors tout tournera mal. Je ne dois pas me regarder, me penser écrire, je dois écrire à un inconnu. Mais qui ? Sûrement pas un lecteur ou à un éditeur. Mais quand j'écris qui donc écrit? J'écris en moi même obscurément ou j'écris consciemment à ce moi même ? Je n'en sais rien, et surtout, il faut que la question je ne me la pose pas . Que je ne trouve jamais cette question sur la route.
Je dois rester une paille que je plonge dans un sac de blé et je retire un épi. Surprise émerveillée. C'est pour cela que Le livre publié je sais que je ne le relirai pas. Ou ce sera une obligation désagréable. Je serai forcé d'être un autre que celui qui l'écrivit, un jour de chance où profondément il ne savait pas ce qu'il faisait...Un bienheureux de l'inconscience, voilà peut être ce qu'au fond je reste.
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jml
Envoyé lundi 13 décembre 2004 - 04h39:   

Un bienheureux de l'inconscience, c'est un peu réducteur mais j'aime bien les têtes heureuses. Il ne faut pas oublier cependant qu'on porte tous en nous la balle d'un tueur et un jouet d'enfant. Il ne faut surtout pas laisser la poudre dévorer la peluche. J'écris comme on nourrit le chat qui loge dans la gorge, comme un épouvantail qui sert de nid pour les oeufs de l'espoir.
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laurence
Envoyé lundi 13 décembre 2004 - 13h28:   

D'écrire ou de dessiner, je préfère souvent dessiner où il y a moins d'interprétations peut-être de ce que l'on a voulu faire. Veux-t-on vraiment faire quelque chose ? ça passe par le haut et cela traverve tout le corps. Dessiner est un plaisir qui passe encore plus par l'au-delà lorsque cela n'est assujetti à aucune contrainte ni objectif particulier. J'ai l'envie de peindre deux séries de tableaux différents depuis un long moment, très personnels (pas dans le sens qui se rapporte au personnel, ouh la la les confusions si je ne précise pas :-)), mais avec une démarche propre qui pourrait surprendre.
Je ne me risquerai plus à essayer de comprendre les démarches des autres artistes, comme précédemment, parce que l'on me prête des intentions ou des volontés ou des accents que je n'ai absolument pas. Pour quelles raisons ? Qu'importe, que les artistes se posent sincèrement les questions intérieures sans gomme arabique ou autre produit de masquage ou vernis de finition.


"Il ne faut pas oublier cependant qu'on porte tous en nous la balle d'un tueur et un jouet d'enfant" Je reprends ta phrase JML car je ne sais si elle est assez juste, mais l'écho qu'elle envoie interpelle quelque part.

Enfin, ne jugeons pas à l'emporte-pièces, mieux ne jugeons pas tout court !

La création, débat passionné à ses milles visages, même ceux que nous ne percevons pas et qu'il nous est impossible de vivre de l'intérieur, parce que de parcours, d'expériences et de vies si différentes...

Laurence
PS : couper la parole, n'a jamais fait se tendre les mains et permettre la compréhension et l'entente, mais peut-être certains d'entre-nous ne le souhaitent pas. L'on pourrait se demander pourquoi... L'on pourrait.

Bonnes Fêtes à vous tous et à chacun

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Leezie
Envoyé lundi 13 décembre 2004 - 13h57:   

"PS : couper la parole, n'a jamais fait se tendre les mains et permettre la compréhension et l'entente, mais peut-être certains d'entre-nous ne le souhaitent pas. L'on pourrait se demander pourquoi... L'on pourrait. "

ah, enfin, Laurence, quelque chose à propos de laquelle nous sommes entièrement complètement d'accord toutes les deux

faire taire, intimider, faire bien usage d'un pseudo pouvoir pour couper toute expression, moi aussi j'ai horreur de cela, je trouve même ça plutôt bas
et je me demande aussi toujours avec perplexité pourquoi certains certaines se laissent aller à ce genre de trucs, et ce que ça peut bien leur rapporter (à court terme oui sans doute, mais dans l'élèvement personnel? j'en doute)

enfin un terrain d'entente :-))

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volatile
Envoyé lundi 13 décembre 2004 - 20h42:   

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!!!!!!!!!!
sur des roues
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yv
Envoyé mardi 14 décembre 2004 - 00h21:   

Est-ce vraiment le même, celui qui va écrire un poème de quatre vers parfaits et l'autre qui va travailler des mois ou des années sur un roman, amassant la documentation adaptant son style et ne lâchant ni ses personnages ni son sujet.Les habitant ou en étant habité au point qu'il suffit de tirer un tiroir mental de janvier à décembre pour qu'ils soient là vivants c'est à dire libres égoïstes et contrariants ? (c'est encore plus vrai pour un auteur de théâtre qui va sauter en une seconde rien qu'en changeant de ligne d'une putain à un percepteur ! (-:-) ? Apparemment poète et romancier seraient ennemis mais en réalité l'acte créateur est le même du moins pour moi. Le roman comme le poème existent dans les premières minutes. En surprise. Pour le poème l'écriture est immédiate pour le roman elle est travail, inventions successives mais autour d'une émotion primordiale. Au début était le roman, et non à la fin. Tout comme la création du poème . Tous mes romans sont nés comme des poèmes en un instant de grâce, dans une cabane où un berger m'a raconté une histoire, dans un récit d'un prisonnier politique ou pour le prochain par le hasard d'un geste dans la pile d'un bouquiniste du bord de Seine quand j'ai ouvert un livre de Defoe sur les pirates. Tout était dans ce moment là, cette page lue debout, où plus rien n'existait car j'étais déjà dans mon roman. Sans raisonnement. Je savais que je le tenais ou qu'il me tenait (c'est la même chose)Ce qui suivrait ne serait qu'habileté, métier, style déjà acquis depuis longtemps.Un peu comme une boule qu'on pousse d'une chiquenaude en haut d'un escalier et qui va descendre parce qu'il lui sera impossible de s'arrêter. Mais tout ceci est difficile à dire car ce n'est plus du domaine du raisonnement mais du paradoxe et de l'expérience.
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catchat
Envoyé dimanche 26 décembre 2004 - 18h28:   

... * mais tout ceci est difficile a dire car ce n'est plus du domaine du raisonnement mais du paradoxe et de l'experience *

.. toute ceci est difficile oui, du fait de la simple resonnace, relative et subjective de chacun, ce n'est plus du domaine du raisonnement non, mais celui de la psychee meme, de l'intuition aussi..de l'instint en fait... ou ce qu'il nous en reste... pour construire et depasser ( d'autres disent grandir...)

... ecrire Yves, ce n'est jamais que la consequence, l'echo d'un mouvement/comprehension/apprentissage/questionnement empli de paradoxe puisque l'humain est paradoxal, comme la pensee, l'archetype fondamental, comme la vie elle-meme..

ce qui nait de toi, ecrire ... c'est une sorte d'exorcisme
le lien entre l'exorcisme et la poesie ..oui je sais que cela semble etrange mais il est bien existant
exorcicer .. enlever la noirceur, rebaptiser le demon, la peur, en termes qui ne font plus peur... pour apprivoiser et transformer.. la pensee..la vie... le mouvement entre la vie et la mort, vie interieure et exterieure, mort interieure et exterieure... apprivoiser

..ici, mon esprit rassemble vos paroles, du moi, du soi, du ca, de l'art, du travail d'ecrire, ici quelquechose me dit que le premier travail est... trouver dans sa propre psychee le *ce qui n'est pas beau *, ce qui empeche d'ouvrir et de voir, ce qui ferme et enferme, ce qui sequestre la pensee et la vie de cette pensee..

.. quand je vous vois vous depasser et chercher quand je vous vois trouver tater recommencer, je sais que vous etes vivants..et rien, non rien au monde ne me rejouit plus que de voir le chemin d'un esprit, la vie d'une reflexion vivante, en transformation constante, en evolution, de voir *la vie *
d e v e n i r


je vous embrasse avec douceur

mon sourire aux yeux !
..et puis bah..je dis sans doute plein de niaiseries :-)

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