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Patrick
| Envoyé samedi 11 décembre 2004 - 18h23: | |
Ne me demandez pas dès qu'il y a un mariage De faire le pied de grue à la noce du ménage Je m'y ennuie royalement ! Mon plaisir à présent, c'est d'aller guilleret En costume de corbeau avec un p'tit bouquet Assister aux enterrements ! Car depuis l'autre jour recevant un faire-part, Me conviant à l'église saluer le départ De mon vieil oncle Séraphon. Au milieu des croque-morts veillant sur leur client, Il y avait une fée au physique engageant, Un bien joli petit bouchon ! Un vrai rêve éveillé, de mes plus belles nuits. Un corps avec options toutes montées de série Un vrai bâton de dynamite. A partir de l'instant où je l'ai regardée J'ai compris que c'est elle qui devait modifier Ma petite vie de cénobite. Et depuis cette rencontre sans jamais rechigner Je consulte illico, dès que je suis levé La rubrique nécrologique. Me trouvant aussitôt avec un macchabée, Un vague cousinage, un lien de parenté Une attache généalogique. Peu importe du reste, c’est sans grande importance, Si je dois me plier à toutes les convenances, Du lieu très Saint de l'office. Je retire mes chaussures, je me mets un chapeau, Je chante des cantiques, enfin! Je prie là-haut Le brave Dieu qu'est de service. Une seule chose m'importe, c'est de voir celle que j'aime Aux milieu des couronnes, ou bien des chrysanthèmes Ordonner la cérémonie. Une vraie Colombine tapissant d'un linceul Le studio du défunt qui se rincerait bien l'œil Si sa veuve n’avait l’oeil sur lui. Certains jours c'est pas d'chance, les morts sont en congés. La faucheuse débordée les laisse lanterner, A la grande porte des ténèbres. Je m'rattrape en allant voir mon beau brin de femme A l'agence de voyages pour ceux qu'ont rendu l'âme, A sa boutique de pompes funèbres. Mais devant la vitrine je n'ose pas entrer. Même si un Christ en croix semble m'encourager D'un léger signe, d’un coup de tête. Par contre mes amis, ne font le moindre effort Pour m'aider à la voir en faisant un peu l'mort, Et provoquer un tête-à-tête. Et pourtant faudra bien qu'un jour je me déclare, Si je veux avec elle, au prochain corbillard, Enterrer ma vie de garçon. Pour coucher auprès d'elle sans laisser mes mains jointes, Faire le missionnaire, sans qu'elle fasse la Sainte, Monter au ciel à discrétion. Si vous trouvez bizarre qu'un amour puisse éclore Un jour de grand départ, dites-vous que pour la mort C'’est pas Noël à la Toussaint. Car être responsable, par un bon coup de faux D'un battement de cœur, doit gâcher son boulot Lui faire une vie d'Saint Valentin !
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colombine
| Envoyé dimanche 12 décembre 2004 - 15h53: | |
le rouge me monte au visage, monsieur! |
   
christ
| Envoyé dimanche 12 décembre 2004 - 16h26: | |
Merveilleux poème!Epatant!!! |
   
Patrick
| Envoyé lundi 13 décembre 2004 - 12h42: | |
Merci à vous deux ! |
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