Auteur |
Message |
   
stél*
| Envoyé lundi 23 juin 2003 - 03h45: | |
(hé oui, encore lui) -- Filtres à feux posés sur le sommet de nos têtes -- Ils s'ennuyaient parfois, privés de pénombre, loin du centre de la Terre dont ils étaient venus un jour, tous en même temps, chacun choisissant l'un de nous. Toutes sortes de feux, ceux d'en-bas comme ceux d'en haut, transitaient par nous, en croisière de chair. Hauts de notre hauteur, les filtres à feux s'appelaient régulièrement de visage en visage, comme de vallée en vallée, pour ne pas oublier leur densité natale. et nous aurions juré que nous parlions et non pas eux tout ça parce qu'en cas d'orage ils se retournaient dans nos cheveux comme dans un lit Les filtres à feux ignoraient à quoi nous servions. Ils nous aimaient pour cela, pour le mystère qui se dégageait de nos gestes ordinaires, rites magiques à leurs yeux. Ils aimaient particulièrement les moments où l'un de nous se baissait pour ramasser ce qu'avait laissé tomber l'autre, comme si nous avions décidé de les ramener au pays. le mien surtout se mettait à s'effriter et rougeoyer ému à l'idée que je pouvais prendre feu je choisissais toujours ce moment pour aller à ta rencontre mon filtre incandescent posé sur le sommet de la tête Le soleil devait murmurer, seulement murmurer, traduire à l'un ce que disait l'autre et réciproquement, en prenant garde de ne pas jeter nos corps à terre ou en l'air par un simple jeu de lumière. la réunion avait lieu autour d'un rosier qu'ils avaient élu comme chef pour ses qualités de couleur et nous parlions longuement autour de lui de ce qu'il fallait faire pour retrouver la racine de tous les feux tout en restant debout 23-06-2003
|
|