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jml
| Envoyé mardi 21 décembre 2004 - 21h53: | |
SANS TAMBOURS NI TROMPETTES Je ne cherche pas un paradis factice, l'eldorado, l'Eden ni le sésame des gourous mais un chemin dans le désert qui ne soit pas miné, d'autres pas, d'autres pieds, d'autres mots accompagnant les miens, une caravane nomade, un passage en montagne pour atteindre la mer. Entendant le mot guerre certains se font soldats comme on monte au bûcher sans connaître le feu. Ils n'auront pour lumière que la cendre séchée. Je laisse la gloire aux héros. Le vrai courage est l'accolade. Le m de la mémoire n'est pas le m du mur. Le a de l'amour et de l'amitié est un manteau sur nos épaules. Au temps de la cymbale et des rodomontades, je pianote sur la peau sans tambours ni trompettes. Le monde est une main ouverte. Il ne faut pas en faire un poing. Le soleil est plus grand dans le germe des plantes, la lune plus présente dans le sang des menstrues. La terre est aussi dans l'oiseau et l'homme dans la femme plus tendre qu'un enfant. Le monde est une phrase ouverte. Il ne faut pas y mettre un point. La voix qui manque au chœur se traîne dans la rue. Elle hurle avec les loups. Elle gueule dans les foires. Elle échappe au silence et au chant des sirènes. Elle console un oiseau qui a perdu ses plumes, une poupée sans bras, une ombre sans personne, un gant égaré qui cherche sa pointure, un soulier mort dans les minous de poussière. La voix que l'on bâillonne survit dans le pain qu'on partage. Voyant le sang couler pour la première fois, j'ai appris à dire nous. On parle tous pour les autres. Ceux qui vivent dans la peur et la haine, ceux dont la nuit est le domaine, s'accommodent mal de la clarté des autres. Ils calfeutrent les brèches par où passe la lumière. Ils bâillonnent le vent. Ils mettent des hameçons dans le pain de l'espoir. Ils coupent la langue de ceux qui ne parlent pas comme eux. Ils mènent à l'abattoir les rêves qui débordent, les épis de soleil qui traversent la neige. On ne met pas en cage le hurlement des loups, la stridence des insectes, le cœur des papillons. Quand il ne restera qu'un caillou pour chanter, nous en ferons une flûte d'où jaillira la source. La bave du ver à soie n'est pas pour les drapeaux. Ne souillez plus de sang le linge qu'on étend sur la corde du cœur. Ne faites plus de linceuls des chemises empilées dans la corbeille du jour. Le vent de la tendresse fera sécher nos larmes sur la vieille joue ridée. S'il ne me reste à peine que l'espoir de l'espoir, je serre dans mes bras ceux qui portent sa flamme. Quand l'idée même du pain déserte la moisson, que voulez-vous qu'on fasse une bêche à la main ? Quand j'ai faim, je marche avec mes dents. L'espace autour est affamé. Ce sont vos mots que je devine et ils portent les miens jusqu'à l'encre des pages. La ligne d'horizon, je la vois verticale comme un arbre à l'envers, comme un homme debout qui danse sous la pluie, les pupilles des mains ouvertes sur le temps. Au porte-manteau des miroirs trop de masques ricanent. Les rides se promènent sans visage et les gestes sans main. Les pépins sont amers dans la pomme d'Adam.
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mary
| Envoyé mardi 21 décembre 2004 - 23h20: | |
Inscription Zbigniew Herbert (…) Quand … je répète le vers que je voudrais traduire en sanscrit ou en pyramide : quand la source des étoiles se tarira nous irons illuminer les nuits quand le monde sera pétrifié nous déplacerons l’air
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Opaline
| Envoyé mercredi 22 décembre 2004 - 00h37: | |
En cherchant l'amour des mots, on trouve la jalousie et la guerre... comme toujours, triste constatation. Et j'en profite pour te dire, que j'apprécie tes beaux textes jml... dommage que ce forum devienne un repère de destructeurs de l'expression et du mauvais goût, en espérant te relire bientôt... |
   
mary
| Envoyé mercredi 22 décembre 2004 - 08h39: | |
Chère Opaline, »Il n'y a aucune raison d'écrire que celle de la vie. Un seul lecteur suffit pour éloigner la mort » jml Je pense que nous aimons tous les mots et justement nous nous amusons avec les mots. Si nous réagissons à un texte c’est que nous l’avons lu ! Puis la constatation est la même nous nous ne comprenons pas toujours. Puis : « Quand le décor change, le son des êtres aussi. » jml Ma citation est un compliment. Il s’agit d’un grand poète polonais, plus philosophe que poète, selon moi. C’est le poème avec le même light motif. Pour le plus amples explications je laisse mon adresse. Inscription Tu regardes mes mains faibles - dis- tu : comme des fleurs Tu regardes ma bouche Trop infime pour prononcer : univers -berçons-nous plutôt sur la tige des instants buvons le vent et regardons comme nos yeux disparaissent la plus belle odeur vient de ce qui se fane et la forme des ruines endort la douleur il y a en moi une flamme qui réfléchit et du vent pour les incendies et pour gonfler les voiles j’ai les mains impatientes je peux sculpter dans le vent la tête d’un ami je répète le vers que je voudrais traduire en sanscrit ou en pyramide : quand la source des étoiles se tarira nous irons illuminer les nuits quand le monde sera pétrifié nous déplacerons l’air
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fourmi
| Envoyé mercredi 22 décembre 2004 - 08h44: | |
Opaline peux tu m'expliquer ton point de vue je suis peu présente ces derniers temps en privé si tu veux c'est peut être plus facile d'autant que nous aimons beaucoup Jml à francopolis et que nous n'avons que de bons souvenirs de Mary . clique s'il te plaît je laisse mon mail Hélène la fourmi d'ici |
   
lisa
| Envoyé mercredi 22 décembre 2004 - 13h32: | |
C'est très très beau, jml, j'adore:-))) |
   
jml
| Envoyé mercredi 22 décembre 2004 - 17h28: | |
Salut Mary. J'avais très bien lu ton intervention et t'en remercie. Je crois que la présence d'un être comme so-so confondant l'humour avec l'humeur bilieus a rendu les gens méfiants sur franco. |
   
Opaline
| Envoyé mercredi 22 décembre 2004 - 18h36: | |
Je voulais simplement signaler que j'appréciais les textes de JML et je n'ai rien contre Mary. Mais l'agréssivité de certains sur ce site est lassante... C'est tout ce que j'avais à dire. |
   
ali
| Envoyé mercredi 22 décembre 2004 - 19h43: | |
..Et cette forte densité de belles images dans les textes de jml ne risque elle pas de laisser des trous derrière? !! |
   
lafourmi
| Envoyé mercredi 22 décembre 2004 - 21h01: | |
Opaline je ne sais si tu as mis un jour ton adresse je n'ai pas eu le temps de suivre vraiment ces derniers temps malheureusement j'aimerais t'écrire en privé s'il te plaît. j'essaie justement de repérer les agressions peut être que certaines m'ont échappé merci de m'aider à mettre de l'ordre s'il y a lieu . ce forum a une des meilleurs ambiances qui soient sur le net. et pourtant tu as remarqué que nous ne demandons pas de mot de passe si tu réagissais au commentaire de Mary ce n'est pas une agression les avis constructifs selon la sensibilité à propos des poèmes sont souhaités et il est logique aussi que tous n'aient pas les mêmes goûts en poésie ! même en ce qui concerne les poètes confirmés publiés chez Gallimard ! (sourire) et même en gourmandise je n'aime pas les escargots (;-) aimerais tu qu'on te complimente systématiquement sur ce que tu fais ? Même si on t'écrit avec hypocrisie ? Enfin moi je n'ai rien remarqué de bien méchant ces derniers temps mais si tu me sers de lunettes je serai raviede savoir ce qui t'a choquée car après tout là aussi tu as le droit d'avoir un avis différent amicalement Hélène
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lisa
| Envoyé mercredi 22 décembre 2004 - 22h48: | |
Lisa, c'est moi, une amie de Jordy. |
   
Opaline
| Envoyé mercredi 22 décembre 2004 - 23h16: | |
Bien...avec "poète fachiste" t'as de quoi te rincer l'oeil lafourmi...étonnant que c'est à moi qu'on demande des comptes. |
   
fourmi
| Envoyé mercredi 22 décembre 2004 - 23h33: | |
j'ai lu et ne suis pas d'accord avec cette idée que tous les poètes soient facistes loin s'en faut . la poésie bien entendu peut dès qu'elle n'attaque personne exprimer tous les sentiments. mais à mon avis le véritable poète est quelqu'un d'idéaliste et ne cherche pas à détruire et à dominer les autres. Il y a un forum qui a fermé quelques jours cette semaine pour une réflexion que jamais je ne laisserais passer ici non plus mais pourquoi donc restes tu aussi anonyme Opaline? tu as peur de quoi ? Normalement nous aimons avoir la possibilité de joindre ceux qui interviennent . pas pour leur faire des reproches mais pour pouvoir aussi les aider si quelqu'un les dérange. je te souhaite un joyeux Noël nous nous verrons début janvier . je vais passer les fêtes avec ma famille. poeticamitié Hélène si certains sont désagréables je suppose que d'autres effaceront les messages et tu sais les gens sont capables de protester toi je crois qu'on ne t'ennuie pas pour l'instant . à bientôt et peut être nous auras tu laissé quelques poèmes pour aimer la vie ? Ca sert à ça aussi un poète
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