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jml
| Envoyé lundi 27 décembre 2004 - 17h09: | |
Les puces Quand les puces ont sauté Du singe jusqu’à l’homme Elles ne croyaient pas se rendre Jusqu’à l’ordinateur. Elles programment en secret Des perruques à robots Et des poils de chien Pour les têtes chercheuses. 27 décembre 2004 Le manche Le manche d’une hache Est du bois des matraques, Des potences et des croix. Il doit tuer ses frères Et les mettre en quartiers. Il a la sève amère Et des nœuds sur le cœur. Il laisse par dépit Des échardes à la main Qui le force à trahir. 27 décembre 2004
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jml
| Envoyé lundi 27 décembre 2004 - 17h13: | |
L’eau des villes Les tuyaux coude à coude Font boire les maisons Sans connaître la mer. L’eau des villes est un chien Qui lèche nos savons Au lieu de voyager Comme l’eau des ruisseaux. Elle fait des gargouillis Au lieu de gazouiller, Des borborygmes affreux Dans les bouches d’évier. Elle pleure goutte à goutte Sans sourire aux oiseaux. Elle ne connaîtra pas La langue des lagunes Et mourra sans une vague Parmi les immondices. 26 décembre 2004 L’anse L’amour n’a pas de poignée Et l’homme n’a pas d’anse. On les boit comme un verre Avec les deux mains jointes Et les lèvres en prière.
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jml
| Envoyé lundi 27 décembre 2004 - 17h18: | |
on s'amuse comme on peut. c'est fou ce qu'on peut faire avec rien. Le mur du silence J’ai dévissé les mots Sur le mur du silence. Ils tombent sur le sol Comme des clous rouillés. Étranglés par le temps Ils ne savent plus parler. Toute la douceur en eux Est devenue ce fer Qu’on tourne dans la plaie. Les cartes La faucille et le marteau ont trop cloué de becs comme la carte d’affaires ou la carte de crédit, la carte du parti, les cartes d’état-major, les jeux de cartes, les quartiers réservés, les cartes géographiques. On a joué aux cartes sans y mettre de cœur. Tous les valets du roi se laissent tondre en silence. Seuls les trèfles à quatre-feuilles cachent l’atout du cœur dans la manche des mots. Ils écrivent des vers à l’endos des passeports et passent en contrebande le rêve des enfants. 27 décembre 2004
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jml
| Envoyé vendredi 31 décembre 2004 - 17h16: | |
L’ordinateur L’ordinateur entend À la façon d’un œil Mais il pense en robot. Il suffit d’une souris Pour débrancher l’espoir Et d’une puce en folie Pour infecter les mots. Vert-de-gris S’il y a du vert-de-gris Sur la bague du temps Il ne faut pas couper le doigt Mais s’en faire un ami. Le moulin Je ne mouds plus les jours En secondes ou en heures. Je bois ma vie cul sec Dans les paumes des mains.
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AR_d_N
| Envoyé vendredi 31 décembre 2004 - 20h25: | |
j'ai un faible pour Le mur du silence B+...alain |
   
jml
| Envoyé samedi 01 janvier 2005 - 04h26: | |
La pluie Les gouttes d’eau qui tombent Ne s’emmêlent jamais Comme les mots parfois Au milieu d’une idée. Elles digèrent immobiles Le pain des kilomètres. Chacune est la photo d’une autre Qu’une flaque agrandit Et développe en même temps. Sous la terre endormie Les graines ouvrent leurs yeux Et germent en images. 27 décembre 2004 Les roues Les roues quand elles s’arrêtent Ont oublié la route. Elles digèrent immobiles Le pain des kilomètres. Enivrées de vitesse Elles rêvent qu’elles tournent. Elles se vantent les roues Mais elles meurent d’envie Quand les arbres s’envolent. Les arbres qui voyagent Dans la tête des meubles Se moquent bien des roues Qui s’accrochent à l’essieu Comme des grabataires. 26 décembre 2004 Les brosses La brosse à dents fait rire Et la brosse à purin Déteste les chevaux. La brosse à cheveux refuse Que la brosse à plancher Lui fasse des avances Et la brosse à tableau Efface notre enfance. La ligne d’horizon Ouvre ses jambes nues À la brosse du peintre. 26 décembre 2004
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AR_d_N
| Envoyé samedi 01 janvier 2005 - 21h59: | |
Chacune est la photo d’une autre Qu’une flaque agrandit Et développe en même temps.
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