Auprès de mon Arbre... Log Out | Thèmes | Recherche
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AR_d_N
Envoyé vendredi 31 décembre 2004 - 08h27:   

Auprès de mon Arbre...
nature-vie ( tableau en vernis sage )

Il était une fois, une fois et demie même, tellement il y avait de brouillard, un drôle de brouillard, gluant, dégoulinant...et grossissant!
Il était une fois, une fois et demie même, dans un champ du bout du monde,peut-être un fenua du Finistère, là où la terre rejoint la mer, et la mer rejoint le ciel,il était donc une fois, une fois et demie même,il était une fois l'Arbre.
L'Arbre semblait mort, tout à fait mort,tout ce qu'il y a de plus mort.
Encore plus mort qu'un épouvantail au loin dans un champ:l'épouvantail, lui au moins, il a son vieux chapeau de paille, troué mais chapeau quand même.
Encore plus mort qu'un poteau télégraphique en deuil, tout noir de coaltar.Le poteau, au moins lui, il a ses fils...même s'il n'entend rien des discours qui courent dans les fils, à cause des isolateurs. C'est drôlement dangereux, les isolateurs, c'est sec-taire, c'est sévère, ça vous isole un discours, comme ça, mine de rien,
pendant des kilomètres et des kilomètres de fils. Et si vous perdez le fil, c'est encore pire.Cousus de fils blancs ou noirs, sévères ces isolateurs de verre! moi je les préfère en porcelaine, c'est plus gai,plus pimpant...enfin, les goûts et les couleurs des isolateurs, c'est bien connu et reconnu, ça ne se discute ab-so-lu-ment PAS !...en tous cas pas plus que le temps qu'il fait où qu'il ne fait PAS :il fait toujours beau quelque part, suivez mon "regarde-ailleurs" si j'y suis...
Je jette encore un oeil - le dernier, c'est promis, juré! - vers l'Arbre mort, tout à fait mort, bref plus mort que lui tu meurs...de rire bien sûr.
Rions, mes frères et mes soeurs, rions, pas de quartier pour la rillette, rions dur ou rions mou, mais mourillons! Gare aux moriiiilles!...et à l'Arbre mort.
L'Arbre n'avait plus rien, il était nu, plus que nu, encore plus nu que tous ses semblables l'hiver, lorsque les frimas de l'automne ont éparpillé aux quatre coins de l'Univers - en admettant oeuf corse que tout l'Univers
soit carrément carré - ont éparpillé quoi au fait ?...ses vieilles feuilles...vieillasses paperasses multi-jaune-or froissées, brisées, mâchées par le vent et la vie au ras du sol,reconstituant à chaque cycle des saisons l'humble humus humilié...mais nourricier.
"-Nourricier, vous avez dit nou-rri-cier ?
- Moi...je n'ai rien dit!
- Non...mais vous l'avez écrit, et moi, je l'ai bien entendu!
Même si au fond de moi s'éveille
le désir charmant de devenir vieille
je ne suis pas encore si dure d'oreille !
- Bon!O.Kêêêêh!...je l'ai écrit...car..."
Discrètement, secrètement, l'Arbre repoussait ses racines encore bien plus profond qu'autrefois. Si les voies du Seigneur sont imperturbables,imperméables,bref, impénétrables - le Seigneur, quand même, c'est pas un enfoiré - le coeur de l'Arbre est encore bien plus insondable au coeur de l'homme ordinaire dans son état ordinaire,ordinateur et ordinatoire ou à jeun.
Imperceptiblement, inlassablement, l'Arbre repoussait ses racines jusqu'au coeur de la Terre, jusqu'au ventre de Gaïa, la terre-mère.
" Déjà dessous sa rude écorce
Le sang jaillit à force
Ecoute, bûcheron, arrête un peu le bras!
Ce n'est plus un arbre que tu jettes à bas"
Déjà la sève de printemps circule lentement, puissamment sous la vieille écorce craquelée, délavée.Bientôt les bourgeons eux aussi se craquèlent, les jeunes pousses jaillissent, les feuilles s'éclatent dans un festival de verts tendres et doux, frais à l'oeil comme au toucher. Dame Nature fait patte de velours en ses plus beaux atours.
Comme alertés par une onde qui aurait fait le tour du monde, tous les plus beaux oiseaux de toutes les espèces viennent se poser du monde entier sur l'Arbre en pleine Re-Naissance.Points multicolores et pluri-ethniques quasi-oecuméniques sur ses vastes branchages, dans un joyeux fouillis de ramage sans souci, ils lissent leur plumage étincelant.
C'est bientôt le "juillet", ils se préparent pour danser toute la nuit avec leurs plus belles parures, danser et chasser tous les pires brouillards.

Alan Gwensad Paroles de LibéLOL
Vaïtapé à Bora-bora le 17-01-95
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jml
Envoyé vendredi 31 décembre 2004 - 17h05:   

ça resemble à l'érable à mots qui pousse par cheu nous.

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