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stél*
| Envoyé vendredi 27 juin 2003 - 14h22: | |
-- Corniche au delà des arbres -- Du côté des édifices éclairé par le jour, une bordure d'arbres cachait la corniche. La branche la plus longue, au dessus de la mer semblait ne pas finir. On aurait cru pouvoir marcher dessus, sans tomber, sans se noyer, en variant les surfaces. Quelques arbres plus loin, le monde changeait. Ce qui était la ville, ce qui était bien plus ancien qu'elle, ce qui viendrait bien après elle. Il fallait ruser avec cette courbure, jouer avec l'optique. Apprendre à ses doigts la préhension d'autres outils, à son corps une autre reptation. Ce mouvement même ouvrait la perspective et dépliait la corniche. Elle naissait sous nos yeux parce que nous l'avions vue. Des femmes apportaient sur leurs têtes des maisons remplies d'eau. Toute invention était bonne pour endurer l'immensité. Et les hommes découvraient le vertige. Le côté nuit de la vie. La perplexité nacrée de l'édifice vivant, l'intelligence dans la coquille, la soif du signe gravé. Et les arbres des deux côtés, nous facilitaient la tâche, nous faisaient rebondir de sol en sol. Tout s'enchaînait alors. Notre lueur, le clignotement rapide des pensées et des signaux. Les longs traits que nous décrivions dans l'espace. Cette façon de raser la mer avec notre ventre, d'y plonger nos mains et de remonter la falaise par adhérence. Nous ramenions quelque chose des profondeurs. Parvenus au sommet de la falaise, nous regardions à nouveau vers l'édifice vivant. Du côté nuit de sa bordure d'arbres, des troncs, des feuilles, des fleurs et des fuits s'ouvraient pour nous laisser le passage. 27-06-2003 |
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