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jml
| Envoyé mercredi 05 janvier 2005 - 17h13: | |
PANNE SÈCHE Mon crayon est en panne. Quand on réfléchit trop, il n’y a plus d’images dans le miroir. Ma page est tachée d’encre. J’écris avec une plume qui s’envole, un crayon à la mine fuyante, à la mauvaise mine, à la mine basse. J’ai un ordinateur à bœufs, un clavier à pédales et un silex à la place d’une souris. Les phrases se sont données le mot pour conjuguer se taire dans une langue inconnue. Quand dors pourtant je sens que mes cheveux écrivent sur le drap, que mes orteils esquissent de nouveaux pas de danse, que mes oreilles jouent du marteau musical. Je m’éveillerai peut-être un poème à la main ou la bosse d’un mot sur le crâne du silence. Le feu s’arrête au bord de l’encre mais les mots flambent encore. J’y fais cuire des images pour que les yeux déjeunent. Il suffit parfois de l’odeur du café pour réveiller les mots, d’un verre vide qui roule jusqu’au bord de la soif. Il suffit d’une miette se prenant pour un pain. Je fais du pouce parmi les mots des autres. Ceux qui roulent en Mont-Blanc ne s’arrêtent jamais. De toute façon les chèques ne mènent pas à l’amour. Je préfère les vieux Bic qui crachent leurs poumons et l’encre des mégots. Ils carburent au soleil, aux voyelles et au ciel. J’élève à bout de bras la pancarte d’une page. L’écriture du vent indiquera la route. Si personne ne parle, je dresserai un hamac entre deux parenthèses. Le silence du rêve mène parfois plus loin que le bruit des avions. Sous le sens des mots je découvre des seins, des montagnes et des routes. Je regarde le ciel faire éclore ses nuages. La neige n’est en fait qu’une pluie de pétales. À minuit quand passent les citrouilles, je jetterai mes souliers dans la marge boueuse. Je partirai pieds nus dans l’aube de Félix en chantant ses refrains. Dioup-dia. Dioup-dia. 4 janvier 2005
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fouroulou
| Envoyé jeudi 06 janvier 2005 - 00h31: | |
Une grande école d'images ce Jml!! |
   
olivier6
| Envoyé vendredi 07 janvier 2005 - 22h34: | |
Quelques raisons portées au gré de l’inconscience Ta Plume d’oiseau pluie, comme une feuille d’eau A mâcher dans ton vers où trempe une manie L’abondance des mots D’un cocon géniteur Le fruit d’une pensée Quand passe sous ton masque Au son de chaque phrase un ventre déchiré Tant de vides en plein corps récoltés à la face D’un miroirs factices impassible à ton cœur Et pour combien de temps Dans l’ombre d’un mutant Maquillé d’invisible A te l’écrire encore Avant qu’un ange vienne Avant que la nuit meure
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