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PhiliPPe
| Envoyé mardi 11 janvier 2005 - 18h58: | |
Si j’avais autre chose à faire Je me tairais sur les choses Je n’irais plus voir plus te voir, plus regarder. Si j’avais plus à distinguer je verrais tout en bloc sans nuances, d’un seul trait, je balaierais le passé mon passé, mon présent, mon existence fait de rien et d’inutilité. Je prendrais les pieds à mon cou pour le tordre et le moudre. Autrefois, j’ai visité un moulin à vent c’était en Bretagne avec mes parents c’était insouciant sans soucis, sans préoccupation, sans question. Je n’aimais que les chevaux Je les prenais pour mes amis Je n’avais pas encore grandi Le monde semblait aimer tous les enfants Le monde était moi, j’étais le monde, puis, un jour est venu j’ai vu une image, un trou noir une descente dans un puy sans fond. Je venais de l’amour, j’ai vu l’horreur, c’était extérieur au bonheur que j’apercevais en filigrane J’ai aimé toutes les femmes C’était sexuel, je le voyais ici je ne voyais rien d’autres j’y ai mis mon temps, mon argent tout ce que je gagnais modestement j’ai pleuré dans mon lit de ne pas avoir une femme à moi puisque mes camarades étaient déjà mariés rangé, engagé C’était la rupture, la rature. Aujourd’hui Je comprends seulement que c’est fini et, que, quoiqu’il arrive, avec les ans, la vie est toujours devant.
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Jordy
| Envoyé mardi 11 janvier 2005 - 20h31: | |
J’avais… J’avais du sang et de l’ardeur J’avais du vent et des odeurs Vague et varech rocaille rude J’avais des grappes de saisons A déverser à déraison Dans les comportes du plein Sud J’avais mes trois accords faciles Sur trois temps aux doigts malhabiles Où je prolongeais le prélude J’avais le chant des tramontanes Rimant toujours avec Sardane J’avais ma « catalanitude » J’avais la vie devant Ouverte comme un océan A la croisée des quatre vents Au delta de tous les possibles J’avais le temps béant Comme un ventre de femme offerte Où plonger à la découverte S’assouvir dans l’inaccessible Et puis voilà le vieil enfant Qui a bu le plus bleu de son temps Qui se penche sur sa jeunesse Voici venir la nostalgie Vrillant comme une névralgie Le temps des lendemains d ‘ivresse J’ai gardé trois accords faciles Au bout de mes doigts malhabiles Qui s ‘agitent par habitude Où est le chant des tramontanes Là-bas s’étiolent mes sardanes Avec ma « catalanitude » J’avais la vie devant Ouverte comme un océan A la croisée des quatre vents Au delta de tous les possibles J’avais le temps béant J ‘avais le temps… J 'avais vingt ans… Vingt ans…
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yh
| Envoyé mardi 11 janvier 2005 - 23h46: | |
Philippe et Jordy, deux textes qui me touchent parce qu'ils sonnent juste. Tout simplement. |
   
Jordy
| Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 22h08: | |
Merci Yves. La fuite du temps... Ce thème devient de plus en plus obsessionnel chez moi.Ca a toujours été le cas mais depuis mes 60 ans,ça a beaucoup empiré! |
   
so-so
| Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 22h26: | |
marrant ça, je suis assez sûr que tu as TOUJOURS eu 60 ans... :-/ |
   
plié de rire
| Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 22h29: | |
(;-))))))))) |
   
yh
| Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 23h21: | |
On a lu sur une tombe aux USA cet humour féroce et désabusé du mort qui avait demandé qu'on grave: Ci-git John, mort pour ses trente ans, enterré à soixante. |
   
Jordy
| Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 23h29: | |
dis,"plié de rire",je te rappelle que tu en as plus de 75, mais toi,vraiment! |
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