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Valérie
| Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 11h38: | |
Une page indolore comme une bouteille en marge Vide Qui n’attend que nous pour qu’en son creux vive Le vin nouveau Riposte de Dieu qui ranime au mieux ressuscite Celui qui gît dans sa vie comme au lit Alcool de mots à siffler pour l’éveil En mer tout se perd Spécialement les haros qu’on libère au gré des tempêtes Le verre qui poli renvoie la lumière Mes vers ont la verve et la voix cassée Mais leur truisme leur donne la couleur d’un prisme Un filtre pour deviner les coloris passés Effacés même Tellement le temps s’est raclé les pieds dessus Paillasson de pensées floues ou qui font peurs Je me dénuderais bien sans concession Quitte à me décharner Pour m’habiller d’une peau inédite Mais je n’ai que ce corps où habiter Le restant de ma vie De fuite en cohabitation osée Je suis Seule en dedans et au dehors Parce que j’ai placé des verrous partout Dont j’ai perdu la clé Me voilà à présent penchée Tel le penseur de Rodin L’œil dans les trous des meurtrières A cligner des yeux A chercher la lumière A renoncer à faire la guerre Pour espérer trouver la paix Mais que sait on de nous Nous à qui personne jamais ne raconta Le bien et le mal Que savons nous des mailles qui se délient plus tard Du sac des souvenirs Du regard que l’on posera sur nos actes fous et spontanés Pris dans le feu d’un incendie qui nous soumet Il y des mythes dans le bahut de la mémoire Des antiques et des mites ouvrières qui nous secondent Dévorent tout ce qui a un goût de mort réel ou supposée Mangent la fange dont on ne veut pas Celle dont personne ne voudrait Nous le recracherons plus tard Quand tout cela sera devenu indigeste Quand un geste ou un mot ou une perte de trop Nous le fera remonter dans l’estomac Et là nous verrons De ces pléthores nous détacheront le bien le mal Ce qui nous incombe Ce qui revient à ceux qui ont fait de nous des tombes Nous casserons nos dalles Nous respirerons Délestés nous serons Enfin à arme égale Devant le bien et le mal. V-G |
   
yh
| Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 14h03: | |
J'aime ce texte pour sa densité. |
   
lafourmi
| Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 15h11: | |
tellement vraie ta description Valérie j'avais commencé à copier coller ici les phrases aimées mais il y en a tant qui résonnent en moi. amitiés hélène
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lafourmi
| Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 15h23: | |
tu m'as rappelé ce texte écrit il y a une quinzaine d'années . Bien moins abouti que le tien mais j'ai eu envie malgré tout de le partager . DESTRUCTION Je voudrais être un personnage en traits ne pas être en pied ne pas être du tout Je voudrais être une série de mots qui au lieu de dessiner une silhouette l’habilleraient, la protégeraient Je voudrais être une histoire invécue Je voudrais être un cri qui se détacherait de moi Je voudrais être une autre Je voudrais être surréelle ou immatérielle Dans l’île du silence où.tout se dit... je voudrais que la gomme efface lettre par lettre... les non-dits...... ..... Cette porte grande ouverte me fait peur Cette série de fausses notes va déchirer les oreilles éclater les bulles incendier les maisons ....Me laisser droite, seule, égarée au milieu des décombres
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Valérie
| Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 16h27: | |
Hélène Il n'est pas moins abouti, il est, voilà. Il dit bien aussi... Merci pour le partage. Amitiés Merci à toi aussi YH
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jml
| Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 18h26: | |
Je n'arrive pas non plus à extraire une phrase. Il faudrait citer le texte en entier. C'est très rare une telle densité. |