Quai des cheveux qui touchent le ciel Log Out | Thèmes | Recherche
Modérateurs | Fiche Personnelle

66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.09.2004 au 10.01.2005 » Quai des cheveux qui touchent le ciel « précédent Suivant »

Auteur Message
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

s*
Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 17h53:   

-- Quai des cheveux qui touchent le ciel--


quel bout du monde ?
peu importe
marcher ça le détend
les pas le délivrent et le ramènent peu à peu à lui
une jambe puis l'autre
il marche un verre vide à la main
un nuage très bas semble vouloir le toucher

boire ou être bu
il marche et s'approche du bord
quel bout du monde ?
saisir son fil et se laisser tirer
par la grand-voile qui mène aux flaques

quelques mouettes blanches dans la nuit
somme toute un quai noir comme celui d'en haut
les murs les rues les maisons
le frôlent et glissent sur lui
-quai des cheveux qui changent de couleur-
il en recueille un peu dans son verre
soies habitables avec leur portes en forme d'hommes
soies des autres silhouettes à découper dans le tissu
boire ou être bu
il recueille la douce serrure de chair

quai des cheveux qui le caressent
qui d'autre que lui au monde
distingue autant de nuances de noir ?
quel bout du monde peu importe

le cri des mouettes ouvre la mer
quelques bateaux ont des noms qui font plier les jambes
déséquilibrent le rythme
- quai des cheveux précipités des falaises-
il plonge dans l'odeur des algues
tango de lumières brouillées
-une jambe puis l'autre
le claquement des mâts au même pas que lui-
la mer tout près et très loin
celle qu'on peut toucher et celle qui n'existe qu'en rêve

un mât dans son verre
pour mélanger ce qu'il a recueilli
marcher ça le détend
compter les mouettes les bateaux les jambes qui nous restent
à peine de quoi s'acheter l'horizon nécessaire
pour diviser l'infini en souffles acceptables
et quelques ailes en plus
-quai des cheveux qui s'envolent
et jouent dans le faisceau du phare-
quelques plumes pour vivre à la lisière d'une flaque
et accrocher des ailes aux gouttes

un oiseau semble le suivre
il engage la conversation
lui montre une petite mare
une flaque dans la mer et non sur le quai
rien ne la distingue du reste de l'eau
et pourtant il la voit

elle ressemble à une vitrine
sur laquelle se pencher pour voir le ciel
appuyer son nez sur le verre
rire comme un enfant qui découvre noël
et danser dans les algues
-quai des cheveux qui touchent le ciel-

l'oiseau sautille
d'avoir trop bu de mer il est devenu savant
dans la flaque il forme un carré parfait
puis un losange
puis un ovale
puis un cercle

quel bout du monde peu importe
quelques heures après l'oiseau lui a tout appris

13-01-2005

Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Valérie
Envoyé vendredi 14 janvier 2005 - 01h58:   

Il est bon et loin d'être perdu le temps à le suivre ce marcheur du bout du monde, à se mettre dans ses godasses qui flottent plus qu'elles n'usent le bitume, au bout du bout du monde, ne faisant plus qu'un avec lui on se sent grandit.
Merci
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

jml
Envoyé vendredi 14 janvier 2005 - 03h27:   

tu as aussi chaussé les sept bottes de méliade.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

gt
Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 16h21:   

... quand on ouvre la marche
j'embarque
... quand on ouvre la mer
je nage

le bout du monde me rend plus savant!

Merci Steph.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Jordy
Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 18h06:   

Splendide, Steph!
Tu te doutes combien ça me touche,moi qui suis si sensible au thème maritime!
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Jordy
Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 18h09:   

La mouette de Port Vendres

D’une arabesque au plongeant de la vague
Une mouette a griffé le ressac
Dans son œil rond où les lueurs mordorent
J’ai vu danser les reflets de mon port

Hier je sais elle criait à Port-Vendres
Dans le sillage blanc d’un lamparo
Quelle nouvelle auras-tu à m’apprendre
Comment fouiller ta mémoire d’oiseau ?

Comment ça va là-bas dans mon enfance ?
Dans le soleil les femmes au cabas
Claudiquent-elles encore leur noria
Dans la montée de la rue des vacances ?

La bière mousse-t-elle encore aux lèvres
Des noctambules à minuit moins le quart
Et ceux du port ont-ils une relève
Pour les soirées perdues brouilli-brouillard ?

Et d’autres morts que l’on guette aux fenêtres
Et d’autres boites au catafalque noir
Brinquebalées dans les escaliers traîtres
Où ça titube avant le corbillard ?

Quand la splendeur du port joue ses lumières
Ses mosaïques à couleurs tremblotées
Y a-t-il quelqu’un pour plonger dans les clairs
Et les obscurs de cette immensité ?

Et la mouette a repris vent au large
Et m’a laissé sur mon sable échoué

Jordy

Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

jml
Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 18h48:   

Toutes ces vagues transforment la neige en mer et les bonhommes en vigie de soleil. Même mon loup semble nager sur des congères fous.

Merci Steph et Jordy
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Jordy
Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 20h00:   

Merci de ta lecture, jml

Le postage de nouveaux messages est actuellement désactivé dans cette catégorie. Contactez votre modérateur pour plus d'informations.

Thèmes | Depuis hier | La semaine dernière | Vue d'ensemble | Recherche | Aide - Guide | Crédits programme Administration