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s*
| Envoyé jeudi 13 janvier 2005 - 17h53: | |
-- Quai des cheveux qui touchent le ciel-- quel bout du monde ? peu importe marcher ça le détend les pas le délivrent et le ramènent peu à peu à lui une jambe puis l'autre il marche un verre vide à la main un nuage très bas semble vouloir le toucher boire ou être bu il marche et s'approche du bord quel bout du monde ? saisir son fil et se laisser tirer par la grand-voile qui mène aux flaques quelques mouettes blanches dans la nuit somme toute un quai noir comme celui d'en haut les murs les rues les maisons le frôlent et glissent sur lui -quai des cheveux qui changent de couleur- il en recueille un peu dans son verre soies habitables avec leur portes en forme d'hommes soies des autres silhouettes à découper dans le tissu boire ou être bu il recueille la douce serrure de chair quai des cheveux qui le caressent qui d'autre que lui au monde distingue autant de nuances de noir ? quel bout du monde peu importe le cri des mouettes ouvre la mer quelques bateaux ont des noms qui font plier les jambes déséquilibrent le rythme - quai des cheveux précipités des falaises- il plonge dans l'odeur des algues tango de lumières brouillées -une jambe puis l'autre le claquement des mâts au même pas que lui- la mer tout près et très loin celle qu'on peut toucher et celle qui n'existe qu'en rêve un mât dans son verre pour mélanger ce qu'il a recueilli marcher ça le détend compter les mouettes les bateaux les jambes qui nous restent à peine de quoi s'acheter l'horizon nécessaire pour diviser l'infini en souffles acceptables et quelques ailes en plus -quai des cheveux qui s'envolent et jouent dans le faisceau du phare- quelques plumes pour vivre à la lisière d'une flaque et accrocher des ailes aux gouttes un oiseau semble le suivre il engage la conversation lui montre une petite mare une flaque dans la mer et non sur le quai rien ne la distingue du reste de l'eau et pourtant il la voit elle ressemble à une vitrine sur laquelle se pencher pour voir le ciel appuyer son nez sur le verre rire comme un enfant qui découvre noël et danser dans les algues -quai des cheveux qui touchent le ciel- l'oiseau sautille d'avoir trop bu de mer il est devenu savant dans la flaque il forme un carré parfait puis un losange puis un ovale puis un cercle quel bout du monde peu importe quelques heures après l'oiseau lui a tout appris 13-01-2005 |
   
Valérie
| Envoyé vendredi 14 janvier 2005 - 01h58: | |
Il est bon et loin d'être perdu le temps à le suivre ce marcheur du bout du monde, à se mettre dans ses godasses qui flottent plus qu'elles n'usent le bitume, au bout du bout du monde, ne faisant plus qu'un avec lui on se sent grandit. Merci
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jml
| Envoyé vendredi 14 janvier 2005 - 03h27: | |
tu as aussi chaussé les sept bottes de méliade. |
   
gt
| Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 16h21: | |
... quand on ouvre la marche j'embarque ... quand on ouvre la mer je nage le bout du monde me rend plus savant! Merci Steph.
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Jordy
| Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 18h06: | |
Splendide, Steph! Tu te doutes combien ça me touche,moi qui suis si sensible au thème maritime! |
   
Jordy
| Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 18h09: | |
La mouette de Port Vendres D’une arabesque au plongeant de la vague Une mouette a griffé le ressac Dans son œil rond où les lueurs mordorent J’ai vu danser les reflets de mon port Hier je sais elle criait à Port-Vendres Dans le sillage blanc d’un lamparo Quelle nouvelle auras-tu à m’apprendre Comment fouiller ta mémoire d’oiseau ? Comment ça va là-bas dans mon enfance ? Dans le soleil les femmes au cabas Claudiquent-elles encore leur noria Dans la montée de la rue des vacances ? La bière mousse-t-elle encore aux lèvres Des noctambules à minuit moins le quart Et ceux du port ont-ils une relève Pour les soirées perdues brouilli-brouillard ? Et d’autres morts que l’on guette aux fenêtres Et d’autres boites au catafalque noir Brinquebalées dans les escaliers traîtres Où ça titube avant le corbillard ? Quand la splendeur du port joue ses lumières Ses mosaïques à couleurs tremblotées Y a-t-il quelqu’un pour plonger dans les clairs Et les obscurs de cette immensité ? Et la mouette a repris vent au large Et m’a laissé sur mon sable échoué Jordy
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jml
| Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 18h48: | |
Toutes ces vagues transforment la neige en mer et les bonhommes en vigie de soleil. Même mon loup semble nager sur des congères fous. Merci Steph et Jordy |
   
Jordy
| Envoyé samedi 15 janvier 2005 - 20h00: | |
Merci de ta lecture, jml |