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stél*
| Envoyé lundi 30 juin 2003 - 14h46: | |
"L"homme est le remède de l'homme" -- Youssou N'Dour (redif d'il y a 2 zans) -- Embouchures -- Posée sur la table de la cuisine la mer monte dans la tasse sur tes lèvres le sel remplace le sucre À ton réveil tu avais encore tes yeux d'hier la lumière arrivait par filaments par traînes de grands corps élancés avec des visages légèrement en avance sur leurs pas Tu agites la tasse ils apparaissent discutent de ta température et du frottement du sommeil sur la vie ils disent que tu as changé de couleur cette nuit En attendant l'heure du premier bateau tu poses doucement ta joue contre la tasse comme si elle était ma paume J'entends un bruit sous la nappe quelque chose doit communiquer un passage secret qui relierait les tables ou les matins ou toi et moi 30-06-2001
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Wolvess
| Envoyé mercredi 02 juillet 2003 - 19h18: | |
Ça sent bon le café chaud et les tartines de confiture. |
   
gert
| Envoyé jeudi 03 juillet 2003 - 00h48: | |
Délicieux ce café de mer ! (redif d'il y a 2 zans) gedit que ce n'est pas parce j'ai bu un café hier que je me priverais d'un pareil ce matin...
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Claire C.
| Envoyé vendredi 04 juillet 2003 - 16h06: | |
ESTUAIRES Quelquefois on se retrouve devant une chose Aussi large, aussi blanche et aussi aveuglante Que la Gironde. On en a marre de cette limite qui ne viendra pas; Entre la rivière et la mer quelqu'un n'a rien écrit, pas même soi.....on est trop libre, On a négligé de marquer la limite. Et on n'a pas encore envie de se souvenir du fleuve, ni de la source qui pourtant suinte toujours Là où on l'avait trouvée. Ces matins-là, il est bon que quelqu'un se soit trompé, Ait pris le sel pour le sucre: On retrouve un rire caché En buvant ce café accordé au silence, A la cabine encore vide, Au balancement. On pense à cette main distraite, Que sûrement le regard n'accompagnait pas, A cet esprit occupé d'un autre fleuve, Ou d'un estuaire. On commence à aimer la mer Amère. |
   
stél*
| Envoyé vendredi 04 juillet 2003 - 22h34: | |
Bonjour Claire, Tu écris "bien", ce terme étant un peu générique et pas assez exact. Il y a une pensée, un propos derrière. Une qualité. Mais souvent, dans tes textes, on dirait que tu regardes le monde comme si tu avais cent ans, et tu déploie une sorte de panoramique oblique comme si la distance créée par sa diagonale était la voile même qui te permet d'avancer sans couler. Et parfois on aimerait avoir un regard plus frontal, immédiat. Ne vois pas ça spécialement comme une critique, mais je ressens souvent à te lire cette pellicule translucide, une sorte d'écran total de l'âme qui donne souvent un ton très particulier à tes textes. Bonne soirée et merci de me pas me tenir rigueur de ce commentaire qui marque finalement un intérêt et une lecture. |
   
flo
| Envoyé lundi 07 juillet 2003 - 11h47: | |
Je trouve beaucoup de résonnance dans l'écriture de Claire en moi, en tout cas dans ce texte. J'aime l'idée qu'il soit bon que quelqu'un se trompe, et qu'on prenne le sel pour le sucre. j'aime cette tonalité un peu nostalgiante, mais à la fois un peu amère, mais pas d'une amertume qui tue la vie, mais d'une qui donne envie de la faire resugir. Très beau texte, vraiment. |
   
stél*
| Envoyé lundi 07 juillet 2003 - 12h50: | |
Coucou Flo, je ne parlais pas de ce texte en particulier, ni ai dit que je n'aime pas les textes de Claire, souvent j'aime et admire beaucoup. On comprend tout de suite qu'on a affaire à quelque chose de consistant. C'est bien précisément pour cela que ces réflexions me venaient : je ressens très souvent, dans les textes de Claire, cet oblique, cette sorte de pellicule, qui n'enlève rien à la qualité du fond et de la forme, mais qui m'inconforte, me donne une sensation d'abat-jour posé sur une ampoule. |
   
flo
| Envoyé lundi 07 juillet 2003 - 15h03: | |
oui, mais je ne critiquais pas ta critique ;-)) Je donnais juste mon impression mienne sur le texte. Il est vrai que ce que j'aime dans ses textes, c'est justement cette oblique. mais je dois avouer que ce sentiment nostalgiant, s'il me touche à coup sûr à chaque fois, ne me nourrit pas non plus complètement, car il réveille des manques plutôt que des pleins, et ce sont des pleins dont j'ai le plus envie pour vivre. Il faut dire aussi qu'écrire dans la nostalgie je pourrais le faire souvent, d'istinct, presque, mais que j'évite de donner dans ce ton, justement parce que j'ai décidé d'écrire pour avancer vers plus d'avenir et plus d'espoir. et de bannir plus ou moins le reste. c'est un choix difficile, car finalement c'ets sans doute pour cela que je n'écris quasi plus...
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Claire C.
| Envoyé lundi 07 juillet 2003 - 17h18: | |
Bonjour à tous les deux, J'ai l'impression, Stel , de poursuivre avec toi un dialogue très lent et faussement discontinu; le sentiment que tu me dis de façon différente, un peu toujours la même chose, que j'aime bien parce qu'elle est vraie. Je crois profondément que le style renvoie à ce qu'on est. A ce qu'on a de mieux: vision, pensée, émotion, mais aussi à la façon habituelle qu'on a de tricher avec la vie. C'est pourquoi il est si intéressant d'avoir affaire à de vrais lecteurs, qui peuvent vous renvoyer le tout. J'ai eu envie de répondre à "Embouchures" parce qu'il me faisait penser à "Huilés", qui répondait déja, sur le forum bleu, à un texte de Guillaume....comme une envie de rajouter un cube à la tour. Si on met côte à côte "Embouchure" et "Estuaire", il me semble qu'on voit quelque chose de ce que tu es, ce que je suis. Je crois que cette nostalgie dont parle Flo, si finement, renvoie justement à ma façon habituelle de me débrouiller de la tristesse, de ce qui me manque....et ça, depuis cent ans. J'écris souvent dans des moments un peu tristes, ou des moments contemplatifs. Choisir de ne pas écrire dans ces moments-là, me semble très surprenant, parce qu'écrire ressemble à un bain pour moi: on se lave, on laisse aller tout ça dans l'eau, on est revigoré après, si on a vraiment utilisé l'écriture dans sa plénitude: une méditation, des sortes de retrouvailles avec soi-même, avec un noyau de force intime, peut-être le courage..la recherche d'une issue. mais sans doute ai-je tendance à trouver un peu toujours la même tricherie: dénier le manque. Et en ça je crois que tu as raison, Stel, quand tu parles d'"écran total de l'âme". En même temps, je suis profondément convaincue que le manque ne peut être comblé, n'a pas à être comblé, qu'il faut accepter le vide, ou au moins l'espace entre soi et l'autre, la séparation, les ratés. Alors, et vous, comment trichez-vous? :-) Amitiés Claire |
   
stél*
| Envoyé lundi 07 juillet 2003 - 20h49: | |
Moi ? Je fais semblant de ne pas avoir quelque chose à écrire entre deux textes. Et je meurs moins vite et moins bien que prévu, aussi.
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flo
| Envoyé mardi 08 juillet 2003 - 11h59: | |
Moi? je ne sais pas, c'est une question très intéressante à approfondir.. Tu sais, Claire, le choix de ne pas écrire dans une tonalité te semble surprenant, sans doute car c'est un choix vraiment très personnel, une forme de choix de vie. j'affirme par là, pour moi, mais surtout au-delà de moi, que l'écriture a une portée qui me dépasse. Ca ne me lave plus de sortir de moi ces instants nostalgiques, un peu tristes, "contemplatifs" mais ici face à l'interrogation d'un manque. Tu as raison, le manque ne peut pas toujours à être comblé, "la part du manque" de Bobin, cette quête du silence parlant face à nos mystères quotidiens, les fluctuations de l'âme, n'ont pas toujorus besoin d'être exhausés, élucidés. On peut simplement les citer. Mais je n'écris plus pour cela, ca ne me satisfait plus, j'écris comme une quête, comme une manière d'élucider des choses qui me touchent, pour changer, même infinitésimalement le monde. je veux dire par là que je ne me contente plus du constat, mais que je veux introduire un mouvement, une suite, une fugue, un rebond, une relevaille, je ne sais vraiment le mot, c'est difficile à dire. L'écriture ne me satisfait plus comme exultoire ni comme moyen d'expression personnel, il s'agit d'une affaire entre la vie, les autres et moi. C'est ainsi que le poids de l'écriture est de plus en plus lourd sur mes épaules, car je veux la sortir de moi vers les autres, sortir la lampe de dessous le boisseau si tu veux, et répandre un peu de sel dans la vie. Ca n'a rien d'orgueilleux, hein, juste une envie de dépasser la simple chanson intime pour explorer des terres inhabituelles et peut-être rencontrer des expériences inhabituelles. je m'exprime tès mal, sans doute car je n'y ai jamais vraiment réfléchi, juste glissé vers cela, peu à peu, comme une évidence. Et que je n'ai pas encore ourdi les mots pour l'expiquer. Alors, avec quoi je triche? Sans doute avec moi-même puisque je postule que seules certaines de mes humeurs sont acceptables dans l'écriture, et que seules celles qui donnent à vivre, même ne fut-ce que moi, un jour de plus, sont matière à écriture. C'ets une forme de triche aussi, de vouloir toujours que les choses s'accroissent et aillent vers un meilleur et que les textes gardent en eux la semence intacte de l'espoir. Mais quant à faire, je préfère me leurrer sur l'espoir que de me leurrer sur son contraire. ;-) |
   
Leezie
| Envoyé mardi 08 juillet 2003 - 13h22: | |
(pardon Steph d'écrire encore à la suite de ton si beau texte, et Claire et Flo de m'immiscer, pour une simple remarque) Ce terme de "tricher" me choque, est-ce que tu as l'impression, Claire, de tricher? et avec quoi ou qui, exactement? en fait je ne vois pas trop l'intérêt, au contraire c'est ce qui me semble intéressant de faire dans l'écriture, regarder un peu avec exactitude ce qu'il y a, en soi, autour de soi, dans l'autre, entre moi et l'autre, entre moi et le monde, dans le monde. Et je veux dire aussi sans complaisance, en tentant de tout assumer de ce qu'il y a vraiment, sans se dissimuler qu'il y a ceci ou cela. L'écriture étant une sorte de monde en soi auquel, à certains instants j'arriverais à me connecter et à d'autres non...Les mots étant le langage d'interface avec ce monde (il y a d'autres interfaces : un instrument de musique, ou des instruments visuels). Et le fait que le matériau ne soit chez moi que du présent immédiatement immédiat et non, comme ce que je semble comprendre de vous deux, passé nostagique ou avenir lumineux et confiant, ne change rien à la détermination de ne pas tricher. Peut-être parce que le présent est plus facile à voir, tout simplement. Mais ce terme de tricher, s'il est appliqué, me paraît, disons, une perte de temps...
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flo
| Envoyé mardi 08 juillet 2003 - 14h22: | |
Non non, leezie, je ne parlais pas d'"avenir lumineux et confiant"... C'est un peu plus complexe que cela ;-) )Je vois que je me suis mal exprimée, car c'est un sujet difficile pour moi, je n'ai pas tes certitudes et ta manière claire d'analyser les processus d'écriture. Evidemment le matériau que j'utilise est toujours issu d'un ressenti présent. Et puise soit dans notre vécu, soit, souvent chez moi dans une mémoire de l'avenir, soit dans un cheminement très actuel. Le mot tricherie est évidemment excessif, mais je le comprends aussi dans le sens de "procédés systématiques" et aussi dans le sens où il me semble impossible à quiconque d'être totalement conscient de son ressenti présent et je ne crois pas qu'il soit le plus facile à voir pour tout le monde. Peut-être qu'en tant qu'historienne, je pense sincèrement que le présent, même subjectif, surtout même subjectif, ne peut être éclairé que par les trois faisceaux combinés d'un passé prospectif, du ressentit immédiat et de ses effets futurs. Nous nous situons toujours dans un temps plus large. La manière dont les choix de temps, de lieux, de sujets, de tonalités, etc.. que nous faisons influent sur notre écriture est une forme, non pas de tricherie, mais de parti pris, si tu veux. Donc inévitalement incomplet, et si systématiquement reproduit, ca peut être une forme de tricherie... C'est ainsi que je comprenais Claire. Et puis, même si "tu ne vois pas l'intérêt" et que ca te semble "une perte de temps", c'est aussi peut-être simplement ce qui fait la différence entre ta superbe écriture, et chacune des notres. Chacun nourrit son espace intérieur de manière différente, aborde temps, humeur et sujet, finalité de l'écriture de manière différente, et donne donc un résulat différent, qui n'est, pour moi, jamais critiquable quant à ses présupossés. il me semble que dans ce que j'ai dit, le plus important pour moi, est "finalité de l'écriture" et la base intime et personnelle de savoir ce qu'on veut écrire, et pourquoi. Tout le fond de ma réflexion part en fait de là. |
   
Leezie
| Envoyé mardi 08 juillet 2003 - 15h13: | |
Non, bien sûr il est problable Flo que je ne saisis pas complètement toutes les nuances de ce que tu as expliqué comme "choix de situations sur lesquelles écrire", mais il me semblait quand même que tu disais choisir celles qui portaient vie, celles qui changaient même un peu le monde, et donc j'ai traduit comme cela, je suis convaincue que c'est pour le rendre lumineux que tu aimerais changer le monde, en effet. Tu dis que c'est un sujet difficile pour toi, donc tu n'as peut-être pas le temps de développer, mais si tu le fais, j'aimerais bien que tu me dises l'état de tes réflexions. Quelles certitudes ai-je montré? J en'ai pas le sentiment de montrer des certitudes, sauf sur la nécessité d'avancer et de travailler sur moi-même, et ça effecitvement c'est une certitude très forte, mais à part ça je n'en vois pas : je ne sais pas si je fais bien mon boulot ni s'il me convient, je ne sais pas comment nouer avec l'autre des relations satisfaisantes, je ne sais pas comment être une mère efficace, je n'ai aucune idée sur la manière dont sont reçus mes textes, bref les doutes sont plus constitutifs de ma vie, je trouve, que les certitudes. Ensuite tu parles de "mémoire de l'avenir"... qu'est-ce que cela pour toi? Ensuite sur la tricherie, tu dis qu'il est difficile d'éviter d'être au moins pour une part inconscient de ce que l'on est ce qu'on ressent, ce qu'on désire etc... mais ça ce n'est pas de la tricherie, pour moi le mot tricherie implique une dose d'ostension, de volonté de : (selon ce que Claire entend par là) dissimuler, se dissimuler ou, je ne sais pas, se servir d'un texte pour autre chose que le faire lire à la communauté des lecteurs en tant que partage d'oeuvre. Si je suis inconsciente, mais que je fais ce que je peux pour ne plus l'être, eh bien je ne peux pas dire que je triche ensuite, aussi tu dis "Chacun nourrit son espace intérieur de manière différente, aborde temps, humeur et sujet, finalité de l'écriture de manière différente, et donne donc un résulat différent, qui n'est, pour moi, jamais critiquable quant à ses présupossés." oui, bien sûr, je disais que pour moi c'était une perte de temps de tricher, et que je n'en voyais pas l'intérêt, et que ça me choquait, mais je ne ferais tout de même pas une croisade pour cela, chacun fait comme il veut. Pour le résultat, quand même je ne suis pas sûre, je pense que deux textes également beaux peuvent être produits, l'un en trichant, l'autre en ne trichant pas. et enfin tu dis : " la base intime et personnelle de savoir ce qu'on veut écrire, et pourquoi" encore quelque chose que j'ai du mal à comprendre dans mone xpérience personnelle, parce que je ne sais pas réellement pourquoi j'écris, je sais que cela produit un travail sur moi-même et une connexion à un espace de création, un "monde en soi" qui me dépasse, mais je nepeux pas dire que je "veux" écrire, cela ne se passe ainsi pour moi. La connexion se fait, ou pas. Une fois que je sens possible cette connexion, j'en sens le pourquoi et ce que cela peut faire sur moi, mais c'est tout
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flo
| Envoyé mardi 08 juillet 2003 - 16h22: | |
oufti, ( comme on dit à Liège) que de questions, que de voies tu ouvres ;-)) heu, une après l'autre alors... Une des clés, chez moi, est certainement la "mémoire de l'avenir" qui est une phrase un peu sybilline, je l'avoue. Comment dire.. une part de moi se projette et se projettera sans cesse, dans un avenir non pas comme si j'étais en attente, mais comme s'il était déjà vécu et que j'avais du recul sur lui. (ici je parle de ma manière quotidienne d'envisager les choses) Sans doute la conscience de ma disparition tojours possible à tout moment, la conscience aigüe de ma si petite vie dans l'univers fait que beaucoup de ma manière d'envisager le monde et ma place dans ce monde se réalise grâce à cette "mémoire de l'avenir". dans mes textes tu peux souvent considérer qu'un passé est en fait une projection, qu'un futur est en fait une sorte de résurgence du passé. Quand on raconte le passé au furtur, on enlève sa connotation nostalgique, passéiste, le apssé devient acteur, soudain. Quand on projette notre futur au passé, on acquière un ressenti plus intense sur des choses qui ne nous sont pas encore arrivées. il s'agit d'une manière, chez moi, naturelle d'envisager le temps. ca ressurgit dans mes textes. mais au delà des simples conjugaisons, tous mes textes ont une portée un peu plus "spirituelle" ( je ne sais si le terme est exact) en ce sens, qu'il raconte aussi ma relation avec les mystères de la vie, de son court, de son avant, de son après. En expliquant cela, je réponds à la dernière question qui est "la finalité de l'écriture", du moins j'ébauche une réponse qui est un dialogue entre moi et ce qui m'aspire au delà de mon petit moi. je n'ai jamais su écrire dans un état d'innoscience complète comme tu le dis ( innoscience: cette connexion innocente à un espace de création qui est en quelque sorte préparée par une "science", réflexion sur soi, sur la forme, sur le thème)Mais évidemment je m'en suis déjà fortement approchée. j'admire ceux qui ont comme toi, ou Stél , cette connexion, très inspirante, très productrice aussi. Chez moi, il y a énormément de travail, de construction, de temps passé sur chaque texte. je suis incapable d'en fournir un par jour, et je le revois très souvent, même après l'avoir diffusé. c'est ainsi. c'est ma nature je pense. La source de l'écriture ne relève pas autant de l'inconnu pour moi, sans doute car justement je ne peux écrire sans raison. Je n'ai jamais su, ca a toujours été motivé, même inconsciemment, par autre chose. En plus, je suis incapable d'écrire rien que pour moi. d'ailleurs, je suis incapable de journaux intimes, même de tenir un simple agenda, cette simple idée m'ennuie. ecrire des textes qui ne seraient que l'expression de mon ressenti, sans but autre que cela, ca n'a pas réellement de sens pour moi, je ne sais pas expliquer pourquoi. ca me semble vain, et exempt de sens. j'adore ( mais toi aussi je crois) écrire en écho, en réponse; j'aime en cela les réactions spontanées de jean-pierre aux textes qui sont matières à rencontres. Toi aussi je crois. Là, la finalité dépasse l'expression de sa propre expérience, mais témoigne aussi d'une rencontre. dès qu'il y a tierce partie dans l'écriture d'un texte, il commence pour moi, à prendre sens. Quant aux certitudes, je partage entièrement tes doutes sur le travail, la vie, etc.. ce sont des questions que je me pose sans cesse... mais je voulais dire par là, qu'en terme d'écriture, souvent, quand tu interviens tu t'exprimes de manière une peu définitive, comme si les choses pour toi était certaines. Mais c'est sans doute une impression que tu donnes. car d'autre part, c'est toujours toi qui demande d'en savoir davantage. Mais est-ce pour alimenter ta réflexion sur ton écriture? Ou pour comprendre comment se situent celles des autres? Ou par envie de recherche, tout simplement? D'où vient ta curiosité? En tout cas elle est fructifiante, je trouve. |
   
Rob
| Envoyé mardi 08 juillet 2003 - 16h44: | |
Tricheries Comme au supplice j’interstice Tout ce qui vient de mes temps lourds Mes ailes noires mes précipices Musique rare et le chant court Pour faire croire que je vais Poétiser l’heure qui passe Je fais chansons de mes portraits De mes amours dites à voix basse Pour le couleur de mes classeurs Je mets des titre de brûlures Les voix cassées de mes chanteurs La page en garde de ratures Pour la musique qui s’absente Je joue le grave du tricheur Le sens contrôlé de la pente Le faux ami des jours meilleurs Pour l’étalage des mémoires Je joue le port à chaque donne La tramontane à chaque histoire A chaque vers le temps déconne Pour l’insolence de principe Je jongle avec détachement Et dans la voix comme une grippe J’installe un sens avec l’enfant Pour la dégaine du poète Je fais l’ailleurs moi qui suis clair Comme un lampion des jours de fêtes En tringle sur un vent de mer Pour l’invective je suis rouge Compte rendu de mes faiblesses Je coupe sur tout ce qui bouge Comme un sursaut d’avant vieillesse Pour la colère je suis là Dans l’amour fou vociférant Je suis mouillé comme un vieux drap Je sèche à tous les vents passants Je guette à tous les temps passants. Bisous aux tricheuses, aux non tricheuses, aux tricheurs et aux non tricheurs Rob
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Leezie
| Envoyé mardi 08 juillet 2003 - 18h24: | |
"en passion d'obsession sur le temps obstrué je vais en fourmillant, un peu plus bas sans doute au ras de la texture, consumé, rutilant tout est respiration et goût de s'inventer" (Rob) ah, salut Rob, contente de te lire ici!! ça me rappelle une très ancienne discussion avec Juliette, c'était même avant que je n'aie risqué le moindre hexamètre sur un quelconque forum je t 'embrasse
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Claire C.
| Envoyé mardi 08 juillet 2003 - 18h25: | |
Quand je parlais de tricherie, je parlais de tricherie inconsciente, de tricher avec soi-même, évidemment.....tricher volontairement pour tromper l'autre quand on écrit, ce serait bien étrange. Ce que je voulais dire c'est que la création artistique est( entre autre) une façon d'affronter certaines choses difficiles de la vie; le manque, le malentendu, la perte, la mort, en cherchant à en dire quelque chose de "vrai". "Tricher", c'est utiliser des faux-fuyants, souvent toujours les mêmes. Par exemple ma tricherie favorite c'est de faire comme si j'avais emmagasiné à l'intérieur tout ce dont j'ai besoin. Je peux alors me mettre en retrait, dans une sorte d'autarcie, ce qui est doublement protecteur. Je pense que c'est ce dont parle Steph. Comme je ne triche pas complètement, le manque est quand même perceptible dans la tonalité nostalgique, et aussi le sentiment de la dette et du lien avec les autres, mais un peu lointain. Il y a de nombreuses autres façons de tricher (et il est sûrement indispensable de savoir le faire, on n'est pas des héros, on est des humains).Mais c'est mieux quand on est souple, qu'on explore de nombreuses chemins, nombreuses façons d'être, sinon on devient ennuyeux, dans la vie et dans l'écriture. C'est alors utile que quelqu'un nous dise: "je vois que tu triches un peu". Je crois que plus on est honnête, plus on regarde la réalité et plus on est utile aux autres: on ouvre de "vrais" chemins nouveaux, utilisables. C'est bien que Sade ait écrit ce qu'il a écrit, parce que le sadisme est présent en nous, et le regarder en face, le penser, en faire une oeuvre, c'est désamorcer sa puissance destructice. Et c'est bien que Bach ait composé "Jésus que ma joie demeure" parce que la joie existe et, comme je l'ai écrit ailleurs un jour, notre pays c'est la joie. J'essaie pour ma part de voir les deux en même temps: le sadisme et la joie.Peut-être ça explique aussi l'impression de distance dans ce que j'écris, et de mélancolie, parce que je ne crois pas à la joie pure, ou dans des moments très brefs. La plupart du temps il faut s'en passer, ou plutôt supporter qu'ele soit mêlée d'autres choses, ça n'empêche pas bien vivre. J'essaie de le faire dans la nostalgie ET la gratitude ( et un peu d'humour aussi, ça ne gâte rien, merci Rob). Amitiés Claire |
   
Leezie
| Envoyé mardi 08 juillet 2003 - 19h21: | |
Pour Flo : Je lis soigneusement et essaie de comprendre ce qu’est la « mémoire de l’avenir ». Ce n’est pas facile du tout. Dans tes deux paragraphes, le deuxième « quand on raconte le passé au futur », ou bien le contraire, raconter le futur au passé, ne me paraît pas relever de quelque chose de complètement original. Passé, présent, futur, ne sont que des éléments de construction, finalement, pour construire nos représentations de ce que nous vivons. Nos perceptions même sont des interprétations de notre cerveau. Donc ces deux instruments-là, raconter le futur au passé pour lui donner plus de force et de profondeur (effectivement cela marche !), raconter le passé au futur pour faire sentir son activité, son mouvement, ce ne sont que des procédés utiles de la pensée pour donner vie à la communication. Plus mystérieux est pour moi « une part de moi se projette et se projettera sans cesse, dans un avenir non pas comme si j'étais en attente, mais comme s'il était déjà vécu et que j'avais du recul sur lui. ». Je comprends que tu me dis là une sensation/expérience originale, que cela doit signifier une volonté de considérer une globalité de l’expérience humaine, prise en même temps dans les trois dimensions plus celle du temps, mais je ne peux pas dire que, à l’instant présent, je comprends bien de quoi tu veux parler. Par contre il est certain que cela me donne envie de lire autrement tes textes. Je pense que mon incompréhension est normale, vu nos différences de culture spirituelle, et qu’il n’est pas forcé que, même si tu l’expliquais mieux, je puisse comprendre. Par contre je me demande en quoi cette mémoire de l’avenir est opératoire chez toi, en quoi elle gouverne ta manière de créer. Ce n’est pas forcément une question, tu n’es évidemment pas obligée de répondre sur un sujet si original et personnel. Et si j’ai bien compris ensuite, tes écrits on aussi à faire avec le récit d’une relation entre ce que tu es, être humain, et ce que tu conçois comme une présence supra humaine… A propos de l’ « innoscience » (ah oui je me rappelle ce terme!), je me demande vraiment CE QUI va causer la connexion dont je parlais, bien sûr ça paraîtrait évident qu’une recherche sur soi, une science, devrait favoriser le disons raccordement, seulement je n’en suis pas sûre du tout. Là encore l’ostension de recherche, tout ce qui a trait à la volonté, ne me paraît pas forcément le bon moyen. La recherche sur soi-même me paraît un bon moyen de… se connaître soi-même, pas d’autre chose. De même rechercher constamment l’ouverture, la remise en cause de soi etc… me paraît le bon moyen de… se remettre en cause, de s’ouvrir. Mais pas de créer forcément. Il y a un lien de cause à effet que tu fais et que je ne fais pas. Le processus de création, disons, me paraît plus mystérieux que cela. Disons alors qu’il y a une sorte de « lâcher prise », à la manière bouddhiste, qui permet de créer, à mon avis. Par rapport à ce que tu as dit à la fin de ton message, ce sont de vraies questions pour moi, je ne sais pas vraiment et je me pose vraiment ces questions. Je ne t’impose pas ma vue. Je prends une comparaison musicale. Un hautboïste, par exemple, joue d’un instrument particulièrement délicat. Aucun hautboïste au monde ne peut jurer que lorsqu’il va pincer l’anche double entre ses lèvres, le son va sortir. Alors, il peut avoir travaillé des heures et des heures, des années et des années, avoir cultivé sa sensibilité etc… etc… il n’empêche qu’au dernier moment, quelquefois, le son peut ne pas sortir, l’anche ne pas vibrer. « j'admire ceux qui ont comme toi, ou Stél , cette connexion, très inspirante, très productrice aussi. » euh, très sincèrement, je n’aime pas être comparée à Stéphane, parce que je me sens à la fois mille fois plus jeune et inexpérimentée dans l’écriture, et très différente, beaucoup moins immergée totalement dans la création via les mots. « Chez moi, il y a énormément de travail, de construction, de temps passé sur chaque texte. je suis incapable d'en fournir un par jour, et je le revois très souvent, même après l'avoir diffusé. c'est ainsi. c'est ma nature je pense » oui ! je suis moi-même incapable de peindre à la manière « verticale » de Steph, qui semble creuser la nature des choses vers l'intérieur, inlassablement, s'approchant toujours plus près du centre asymptotiquement (je la ressens ainsi) Par contre, je passe beaucoup de temps sur un texte, contrairement à ce que tu penses, je le corrige beaucoup, en essayant de l’améliorer dans le sens de l’exactitude et dans le sens du déroulement rythmique. Je ne le « lâche » que lorsque le rythme me convient. Maintenant je ne sais pas exactement à quelles règles j’obéis pour cela… « La source de l'écriture ne relève pas autant de l'inconnu pour moi, sans doute car justement je ne peux écrire sans raison. » Ah, mais je ne crois pas avoir dit que j’écrivais sans raison …ou alors nous n’avons pas le même sens du mot. Je n’écris pas rien que pour moi, et j’écris pour décrire, comprendre, partager des mouvements extrêmement forts et mystérieux et fondamentaux pour moi dans ma propre expérience, pour partager des choses littéralement de vie et de mort, et pardon si cela semble prétentieux, je ne dis pas du tout que ce que j’écris puisse être de vie et de mort pour d’autres, je dis simplement que ça l’est pour moi. Enfin, pour mes « certitudes », que tu ressens parfois comme péremptoires, je pense que c’est parce que, naturellement, je suis très abrupte. Je ne suis pas certaine de ce que je dis ou demande, mais je l’exprime abruptement et de la manière la plus courte et la plus directe possible « D'où vient ta curiosité? » eh bien simplement du fait que seul l’autre avec le moyen imparfait des mots peut me donner sa vision de sa nature humaine, le reste n’est que stricte conjecture de ma part. Autrement dit, pour comprendre qui que ce soit, et l’être humain en général, le seul moyen paraît de le lui demander. J’ai remarqué que très souvent les gens disaient des choses d’eux… qui étaient vraies tout simplement, et qui nous permettaient de les comprendre à la source. De ce point de vue ma curiosité est insatiable, si j’ai l’impression que quelqu’un parle vraiment. Sinon, ça ne m’intéresse pas. Mille excuses à tous d’avoir été si longue…
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Leezie
| Envoyé mardi 08 juillet 2003 - 19h29: | |
ah tiens j'aurais pu prendre l'exemple du cor d'harmonie, aussi, au lieu du hautbois... et au moins, c'est une embouchure (ouarf)
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Leezie
| Envoyé mardi 08 juillet 2003 - 21h18: | |
Claire : "Quand je parlais de tricherie, je parlais de tricherie inconsciente, de tricher avec soi-même, évidemment....." ah bon d'accord c'est se tromper sur soi-même, alors, mais pas volontairement, par erreur "tricher volontairement pour tromper l'autre quand on écrit, ce serait bien étrange." et pourtant de très nombreuses personnes le font constamment, ce qui ne préjuge d'ailleurs pas de la qualité de leurs oeuvres, (bizarrement, serais-je tentée d'ajouter) "Il y a de nombreuses autres façons de tricher (et il est sûrement indispensable de savoir le faire, on n'est pas des héros, on est des humains)." tu vois, c'est drôle tu présentes de nouveau tricher comme un savoir, donc comme quelque chose de conscient, de construit, de volontaire. Tu comprends donc que j'aie pu trouver ton explication de la tricherie ambigue. "Mais c'est mieux quand on est souple" oui mais être souple et riche ne veut pas dire tromper "qu'on explore de nombreuses chemins, nombreuses façons d'être, sinon on devient ennuyeux, dans la vie et dans l'écriture." tu sembles présenter le fait d'éviter d'être ennuyeux comme quelque chose de primordial dans la vie, comme s'il fallait absolument adhérer à des normes et surtout ne pas courir le risque de ne pas plaîre je crois que c'est triste d'être ennuyeux, effectivement, surtout pour les autres, mais on s'en fout un peu, quand même, l'important est d'être soi et comme on y arrive, non? et peut-être que c'est bien et inévitable de vouloir plaire, oui, dans le sens "j'aime les autres et je voudrais au milieu d'eux trouver ma place en partageant ce que je suis et qu'ils m'apprécient à ma juste valeur", mais sinon avoir peur d'être ennuyeux cela me paraît une déviation de ce désir de plaire-là |
   
jean-Pierre
| Envoyé mercredi 09 juillet 2003 - 01h41: | |
_j'écris comme je donne à manger à mon lapin nain , je ne sais pas si cela lui fait plaisir,et je ne connais pas l'utilité des lapins nains j'écris comme on donne à manger , mais est-ce comestible ?( peu s'en nourissent , la masse de cadavres à ma porte est minime) ou encore(vision optimiste,) mes lecteurs ont l'estomac solide , ou mieux , (vision idéaliste) certains utilisent mes mots comme épices |
   
Malaïka
| Envoyé mercredi 09 juillet 2003 - 03h41: | |
Comme j'ai aimée vous lire tous et essayer de comprendre chacun de vous du noins une minime partie. Je ne possède en rien ces notions que vous exprimez. Mais j'aime la valse des mots dansée au château de vos émotions . Pour moi chacun de vous porte en lui un peu du fou du roi un peu du roi un peu du chevalier et beaucoup de la fougue de son cheval. Le passé pour moi se moye en mon présent et mon présent sommenbule rencontre mon avenir . Lorsque tous devenus passés, en lui enfin je comprend la lois de la valse, des pas de trois. passé présent avenir et un et deux et trois , et un et deux et trois puis-je danser avec vous ? |
   
Claire C.
| Envoyé mercredi 09 juillet 2003 - 08h38: | |
Bien sûr, bienvenue Malaïka. Et pour Leezie: bien souvent, l'ennui est un sentiment signal. Ce qu'on ressent quand on est en dehors de la vie, ou devant ce qui est en dehors de la vie, qui tourne en rond, ou ce qui est dans un évitement. Et bien sûr que se demander si ce qu'on écrit va plaire, ou comment plaire est la meilleure façon d'être à côté d'une vraie recherche artistique. |
   
flo
| Envoyé mercredi 09 juillet 2003 - 11h34: | |
A Leezie, Pour la mémoire de l'avenir, ;-), ce qui est premier évidemment c'est qu« une part de moi se projette et se projettera sans cesse, dans un avenir non pas comme si j'étais en attente, mais comme s'il était déjà vécu et que j'avais du recul sur lui. ». Je ne pourrais en l'instant l'exprimer mieux. L'utilisation des conjugaisons, n'est comme tu l'as dit, pas du tout original, sinon qu'elle ne provient pas d'un "procédé", mais d'un symptome inconscient de cette conception du temps qui est mienne. Je suis quelqu'un qui est portée depuis toujours vers cela. Une autre comparaison que je peux faire, que je faisais parfois, est d'imaginer que je converse à l'intérieur de moi, sans cesse, avec les florence de tous les âges, moi petit enfant, moi écolière, moi adolescente, moi étudiante, moi jeune adulte, moi moi ;-), moi mère de grands enfants, moi la cinquantaine, etc.. moi très vieille ;-) Tout en ayant conscience que je pourrais ne jamais atteindre réellement un de ces âges et donc qu'il ne devienne jamais effectif. Mais qu'il est déjà réeel et présent en moi. je crois que tout cela a toujours été en moi une tendance très forte. Je me consulte à tous âges, c'est ainsi. Mais ca a été certainement renforcé à charnière de l'enfance-adolescence, lorsque j'ai vu la mort de très près et durant un temps suffisamment long pour me marquer ad vitam. ca a plusieurs conséquences: souvent je me sens beaucoup plus mûre que mon âge ( encore qu'avec les années ca s'amoindrit...) mais aussi je me sens toujours aussi proche de mes âges passés que quand j'y étais. J'ai peu de regrets ou de honte de moments passés, je ne considère pas que je passerais mon adolescence avec l'âge moins bête qu'alors par exemple ;-) ca veut dire aussi que je puise avec la même fraîcheur à tous mes âges. ca a un inconvénient majeur: ca me coupe d'une réelle connexion au temps présent, à l'instantanéïté, et donc à une des sources de l'inspiration qui est l'abandon. Il y a toujours un de mes âges qui me me regarde de l'avant ou vers l'après de moi-même, souvent malicieusement. Je m'entends bien avec tous mes moi-mêmes ;-) ca peut paraître schizophrène, je m'en doute. mais ce n'est qu'une image amusante de ma manière de fonctionner mentalement. je suppose que d'autres personnes vivent cela aussi, je n'en sais rien. Je ne dois pas être non plus très originale là dessus :-) Concernant la connexion avec une conception "supra humaine" comme tu dis, disons que c'est nettement plus large que cela. C'est un dialogue avec les mystères en général, dont celui de l'avant vie (qui me fascine : où étions-nous avant? Si nulle part, d'où surgit notre esprit? notre "moi", si il y a un après pourquoi pas un avant? etc..), celui de la force immense que la beauté du monde suscite en moi, celui de la nature humaine, ainsi que tu le dis toi-même en expliquant ta curiosité, de cette envie de mieux connaître l'autre, les mystères de altérités et de magie qu'elle peut produire quelques fois, les mystères aussi de ce qui fondent les émotions et les sentiments, l'amour particulièrement, les mystères du changement, de nos transformations, le mystère abyssal des désirs, et aussi évidemment, celui de la mort. bref, rien non plus de très original. Cependant, dans mes textes, j'accepte l'idée au départ, et ensuite encore plus, que l'écriture est le reflet de l'ensemble de ces dimensions. Qu'un texte peut être lu au travers de ces différentes lentilles et que je n'ai pas toutes les clés. Bref, qu'il n'y a pas qu'un langage utilisé, et pas qu'un code pour le lire: que tous mes âges s'y retrouvent et que tous les mystères peuvent s'y refléter. bon, bon, je ne sais si ce que je raconte est plus clair, en plus je m'écarte du sujet de départ... Je me retire sur la pointe des pieds.
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flo
| Envoyé mercredi 09 juillet 2003 - 12h12: | |
Pour l'"inncoscience", il faut demander aussi à Stél comment il le conçoit, puisqu'il l'utilise aussi. je peux juste dire qu'en terme de "science", il faut voir à la fois tout l'apprentissage qui rend possible le surgissement du texte dans cette forme là ( exemple : lorsque tu écris des textes en reprenant le rythme musical propre à un auteur, les insolubles, ou quand tu t'inspire de photos de Claude, il y a une science, mais l'inspiration est le fait d'une connexion personnelle), l'utilisation de la langue de telle ou telle manière, mais aussi, le cheminement qui est tien, dans la vie en général, et qui fait que ton texte surgit certes "innocemment", mais influencé par tout ce que tu es, tu apprends, tu reçois, tu choisis, tu appréhendes dans ta vie, ta culture, etc... C'est une manière de dire qu'en écrivant on combine abandon dans l'instant avec un "background" qui lui est plus conscient, on ne sait donc pas toujours "d'où vient un texte et pourquoi il est comme cela" mais il est le résultat d'un tas de présupposés nôtres liés à notre vie et nos choix. le terme "science " ici ne voulant pas parler de ce qui cause la connexion, ainsi que tu semblais le percevoir, mais ce qui en quelque sorte modèle le résultat de celle-ci. (bon maintenant j'arrête hein! ;-) |
   
Leezie
| Envoyé mercredi 09 juillet 2003 - 13h21: | |
très belles et claires réflexions, Flo, je te lis... |
   
Leezie
| Envoyé mercredi 09 juillet 2003 - 13h41: | |
et j'ai oublié de souhaiter la bienvenue à Malaïka sur notre place des francophones, bonjour ! |
   
Malaïka
| Envoyé mercredi 09 juillet 2003 - 16h42: | |
Pour Flo Au pied de la vie Doucement je me suis endormie au pied de la vie .J'étais si fatiguée et elle m'apparaissait si calme, chantant doucement l'amour pour taire la dureté de ses jours . Je m"y suis endormie juste un moment , et j'ai rêver de lui . J'ai rêvé au bonheur et à ses jours meilleurs . la vie me regardait sourire , comme sourit l'enfant timidement fière d'un nouveau présent . Comme si là sécurité m'avait adoptée qu'enfin je libère ma tête de toutes ces pensées . Comme si j'étais loin de tout chagrin sans la peur de demain . Sans que l'on ne retienne ma main. Comme si …… Et j'ai vue cette petite fille aux cheveux couleur de neige me regarder de ses yeux étoilés venir sur ma joue déposer un baiser , et à l'oreille me chuchoter. Viens avec moi t'amuser . Et j'y ai vu mille merveilles ! Comme elle était belle ! Je la regardais m'a t'elle dit , comme jamais encore on ne l'avait regardée, avec tendresse et compréhension bonheur et passion . Pour enfin découvrir qu'elle portait mon nom. Moi aussi je voyage à travers mes moi . |
   
Malaïka
| Envoyé mercredi 09 juillet 2003 - 18h27: | |
Clair C Et Leezie Merci ! Et bonjour à vous. Un jour comme tant d'autre ma plume s'est emparée de ma main et sans même que j'en comprenne le pourquoi m'a tracée le chemin. Le chemin de tous ces mots prisonniers du cachot de mon cerveau. Dans l'antre de mes pensée. Et voilà qu'une clef devant les barreaux m'attendait d'où était t'elle venue? Jamais, je ne le su . Lorsque j'ouvris la porte, le cœur libéré, je les regardais défiler criant liberté! liberté! Bousculés, j'ai du sûrement en voir périre sous le poids des plus forts et en trouver de faibles, figés de terreur trop longtemps prisonnier de la grande noirceur, mais portant tout de même une lueur d'espoirs,celle de s'aligner enfin sur ces lignes finement tracées. Ou sur l'un de ses vulgaire papier froissé. Et peut-être même tout simplement crier , doucement chanter. Qui sait ce que la vie nous offre et ce même si nous ne sommes que de simples mots portant la richesse de tant d'écho venue de l'être . Mais maintenant je sais qu'en moi ce cache sûrement des tas de cachot aux milliard de mots prisonnier n' attendant que la chance de pouvoir eux aussi s'aligner afin de vous parler. L'antre de l'être, là où se cache de nombreuse brides oubliée de grande peine emmurée et sûrement une partie de ce chemin encore trop loin . Merci!
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flo
| Envoyé jeudi 10 juillet 2003 - 09h18: | |
Bonjur et bienvenue à toi Malaïka ! Quel joli nom, d'où vient-il? Merci pour la mise en écho de ce que je racontais plus haut. Lu comme cela, ca me ramène aussi à des mythes ou des légendes, où les gens se rencontrent eux-mêmes.
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Malaïka
| Envoyé jeudi 10 juillet 2003 - 17h05: | |
Bonjour flo! Malaika veut dire (les anges ) au pluriel ce n'est pas un nom en fait . C'est un ami à moi qui me l'a offert si je peu dire ainsi. Il est Marocain ce nick . Je ne suis pas moi marocaine je suis québécoise. Et toi ?? Je trouve que vous avez une belle façon de vous interpréter et de dicuter ici j'aime à vous lire Et j'espère apprendre de votre écriture . N'est-ce pas le but que d'apprendre et de grandir dans la vie ? Merci à toi de me répondre
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Malaïka
| Envoyé jeudi 10 juillet 2003 - 19h38: | |
Flo,Leezie,Claire C. Bonjour ! Je ne sais pas si j'ai le droit d'oser vous demander certain renseignements à propos de l'écriture et ses lois. Je n'ai aucune étude voilà de ça 4 ans, je n'arrivais même pas à composer un petit mot de joyeux anniversaire. Depuis 4 ans des mots, des phrase , des textes me sont venus sans que je comprenne moi même d'où ils arrivaient,et se jetant sur ma plume. À vous lire je ne crois pas que ce soit ma place mais d'un autre côté je n'ai personne avec qui partager cet amour des mots . Et personne pour me les critiquer . Voilà pourquoi j'aimerais bien que vous me donniez votre opignon . Et même si elle doit être cruel . Je ne crois pas que vous ayez envie de jouer les profs mais si jamais le coeur vous en dis . Pourriez-vous me rendre ce service . Merci xx
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flo
| Envoyé vendredi 11 juillet 2003 - 09h26: | |
Oulala! Malaïka!! :-)) ce n'est certainement pas à nous de te dire où est ta place, mais à toi à choisir els endroits où tu te sens bien :-)) Nous t'avons dit que tu étais la bienvenue, ca ne veut pas rien dire pour nous!!! A nous lire.. que veux-tu dire? Tu sais notre conversation ne relève ne rien d'une vision révélée de l'art d'écrire, bien au contraire!!! Nous mêmes nous ne savons rien, nous cherchons tout le temps, on doute tout le temps aussi, et si on en parle longuement, c'est parce qu'on s'est tues longuement sur le sujet aussi :-)) Alors, que te dire? tu veux qu'on critique tes textes? Si tu veux, mais sache aussi qu'aucune opinion n'est jamais le reflet de la vérité d'un texte. Evidemment si tu as un faisceau d'opinions tu peux déjà y voir plus clair... mais de toute façon, un texte n'ets pas l'autre, demain tu écriras autre chose, différemment, aucun jugement n'est définitif; Et si tu aimes écrire, rien ne pourra te faire arrêter, sinon, ca veut dire que ca n'a pas tellement d'importance pour toi... je te promets d'être plus attentive à tes textes et de te donner, non pas mon opinion brute, mais de mettre en évidence les chsoes qui me plaisent et celle qui me touchent moins. mais ce ne sera jamais que mon opinion. Pas définitif, pas universel...
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Malaïka
| Envoyé vendredi 11 juillet 2003 - 13h58: | |
Merci flo Oui bien ta réponse me satisfais car moi biensûre je me sens bien ici parmis vous. Ce que je ne savais pas c'est si il fallait être plus qualifiée pour rester parmis vous. Rien ne pourrait m'empêcher d'écrire ça fait parti de moi maintenant. Mais comme tu le dis les opignons des autres peuvent m'aider . Je crois que c'est bon . Lorsque je parle de vous lire c'est que votre façon de dire les choses me plait . Moi J'ai un peu de problème à bien rendre les mots que j'aimerais dire . Je sais qu'une opignon reste toujours qu'une opignon et que j'ai le droit de la prendre ou de la rejeter . Je te remercie car pour moi l'opignon compte . |
   
Anonyme
| Envoyé vendredi 11 juillet 2003 - 17h13: | |
embouchures.... "Debout, depuis quand ? debout dans cette pauvreté, les oreilles comme des embouchures de trompettes sous le ruissellement féroce des tonnerres et des foudres, et creusée cependant, pas à pas dépouillée davantage, comme s'il fallait que le corps soit labouré pour qu'il fleurisse, trop de dimanches se succédant sous un ciel vide, tant de regards du ciel et pas un oeil voyant, debout absurdement, sans racine, sans couronne, et tout cela se creuse et se dénude, ma pauvreté, cette vacillante obscurité, cette régressive tentation d'ordre Ceci la Chair Ceci l'Esprit, Voici la Pierre et l'Eau, le Pain, ce retour ombrageux à la première faim quand encore il suffisait d'entendre les yeux fermés les mots de ceux dont je croyais qu'ils savent quand ils ne savaient pas. " (Monique Laederach) |
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