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jml
| Envoyé dimanche 16 janvier 2005 - 16h39: | |
À L’HÔTEL DES MOTS À l’hôtel des mots le ciel habite à chaque étage. Il suffit d’éclairer le bon côté des phrases. L’horizon vient dormir entre les draps du rêve. Le soleil prend ses aises et ouvre les rideaux. Il pousse des chansons dans le cerveau des meubles. Une lettre d’amour arrive à chaque porte. L’enfance court dans les corridors sur les jambes du verbe. Le temps se laisse glisser sur les rampes d’escalier sans prendre l’ascenseur. Il a fuit de sa cage vers le septième ciel. Il monte ou il descend avec la marée. Les robes dansent au fond des garde-robes et les habits s’enlacent. Les souliers jouent à la marelle et les chapeaux s’envolent sous l’aile des idées. À l’hôtel des mots on y croise des fous, des rivières, des cailloux. Une montagne habite dans la chambre 108, celle qui donne sur la mer et lui fait des avances. On y sert des caresses au petit déjeuner, des baisers, des fous rires. La chorale de l’eau fait chanter les tuyaux. Un vieux cheval fourbu fait des rimes d’avoine. Un clown fait des pirouettes entre deux parenthèses. L’abc fait l’école aux fleurs analphabètes pendant que deux voyelles se font l’amour anal. À l’hôtel des mots la pluie tombe à l’envers. La terre se reflète sur le buvard des nuages. Un arc-en-ciel sur le dos en recueille les fleurs dans son berceau d’enfant. Les tournesols tendent le cou. Leurs yeux noirs pétillent devant tant de chaleur. Le réel s’éveille dans les bras de l’azur. Sa peau devenue douce a besoin de caresses. À l’hôtel des mots une grammaire dort dans le lit des rivières. Le petit chaperon rouge déguste avec un loup une soupe de rêve. Des sauterelles affolées se déguisent en virgules. Un proverbe sirote un whisky bien tassé au bar des métaphores. Il souffre d’être seul au milieu des images. Il se voudrait poème mais il manque de fleurs, de rhétorique et d’encre. À l’hôtel des mots des chiens fous sous la table viennent lécher les mains de poèmes inconnus et les pieds de vers boitent sans se soucier des rires. La fable est mise pour le rêve avec sa nappe de mots ponctuée d’orthographe. Il suffit d’une image transformée en musique pour dessiner le monde sur l’œil d’un aveugle, d’un seul son transformé en image pour sculpter l’absolu dans l’oreille d’un sourd. À l’hôtel des mots les soupentes soupirent en regardant la lune. Tous les pays lointains apportent leurs oiseaux et la forêt galope de miroir en miroir. La langue des révoltes sur les seins de l’espoir fait dresser les mamelons d’une rosée sauvage. L’amour dans chaque langue se traduit en baiser. À l’hôtel des mots on nous donne le droit d’ouvrir les fenêtres et de planter le rêve au cœur des galaxies. 16 janvier 2005
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YV
| Envoyé lundi 17 janvier 2005 - 15h55: | |
Cette prose est bâtie sur les rythmes de l'alexandrin , mêm si partout on ne retrouve pas les 12 pieds classiques. Moi, j'aurais utilisé alors le système de ruptures consistant à aller à la ligne. On aurait mieux respiré dans ce texte presque trop riche en images et en musique ? |
   
jml
| Envoyé lundi 17 janvier 2005 - 18h38: | |
j'ai suivi ton conseil À L’HÔTEL DES MOTS À l’hôtel des mots le ciel habite à chaque étage. Il suffit d’éclairer le bon côté des phrases. L’horizon vient dormir entre les draps du rêve. Le soleil prend ses aises et ouvre les rideaux. Il pousse des chansons dans le cerveau des meubles. Une lettre d’amour arrive à chaque porte. L’enfance court dans les corridors sur les jambes du verbe. Le temps se laisse glisser sur les rampes d’escalier L’ascenseur s’évade vers le septième ciel. Il monte ou il descend avec la marée. Les robes dansent au fond des garde-robes. Les habits s’enlacent du bout des manches. Les souliers jouent à la marelle. Et les chapeaux s’envolent sous l’aile des idées. À l’hôtel des mots on y croise des fous, Des rivières, des cailloux. Une montagne habite dans la chambre 108. Elle donne sur la mer et lui fait des avances. On y sert des caresses au petit déjeuner, Des baisers, des fous rires à l’heure du souper. La chorale de l’eau fait chanter les tuyaux. Un vieux cheval fourbu fait des rimes d’avoine. Un clown fait des pirouettes entre deux parenthèses. L’abc fait l’école aux fleurs analphabètes Pendant que deux voyelles se font l’amour anal. À l’hôtel des mots la pluie tombe à l’envers. La terre se reflète sur le buvard des nuages. Un arc-en-ciel sur le dos en recueille les fleurs Dans son berceau d’enfant qui craque d’espérance. Les tournesols tendent le cou. Leurs yeux noirs pétillent devant tant de chaleur. Le réel s’éveille dans les bras de l’azur. Sa peau devenue douce a besoin de caresses. À l’hôtel des mots une grammaire dort Dans le grand lit d’une rivière. Le petit chaperon rouge déguste avec un loup Une soupe de rêve aux lettres d’alphabet. Des sauterelles affolées se déguisent en virgules. Un proverbe sirote un whisky bien tassé Au bar nickelé des métaphores. Il souffre d’être seul au milieu des images. Il se voudrait poème mais il manque de fleurs, De rhétorique et d’encre dans son habit trop court. À l’hôtel des mots des chiens fous sous la table Viennent lécher les mains de poèmes inconnus. Les pieds de vers boitent sans se soucier des rires. La fable est mise pour le rêve Avec sa nappe de mots ponctuée d’orthographe. Il suffit d’une image transformée en musique Pour dessiner le monde sur l’œil d’un aveugle, D’un seul son transformé en image Pour sculpter l’absolu dans l’oreille d’un sourd. À l’hôtel des mots les soupentes soupirent En regardant la lune se faire des biceps. Tous les pays lointains apportent leurs oiseaux Et la forêt galope de miroir en miroir. La langue des révoltes sur les seins de l’espoir Fait dresser les mamelons d’une rosée sauvage. L’amour dans chaque langue se traduit en baiser. À l’hôtel des mots on ouvre les fenêtres Pour y planter le rêve au cœur des galaxies. 16 janvier 2005 remanié le 17
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lafourmi
| Envoyé lundi 17 janvier 2005 - 18h47: | |
Tu as eu raison Jean marc. c'est plua facile pour le lecteur et certains passages sont mieux mis en valeur . " les soupentes soupirent " j'aime bien la répétition de cete sonorité et "s" et "p évoquent un battement de coeur , un soupir "Il suffit d’une image transformée en musique " dis tu et tu le fais
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Amadou
| Envoyé lundi 30 janvier 2006 - 12h19: | |
Trés trés bien et en plus j'adore le titre. |
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