Requiem dans la boue Log Out | Thèmes | Recherche
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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 11.01.2005 au 31.03.2005 » Requiem dans la boue « précédent Suivant »

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yh
Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 00h22:   

Beaucoup hésité à rendre public ce poème avec cette question : a-t-on le droit de faire de la littérature avec des événements dont on n'a pas souffert ?
*
Requiem dans la boue

Elle est là, je le sais, sous l’ordure,
quand cette mer éponge, d’un linge indifférent,
les menstrues rouges du soleil.

Elle est là, ma mère et je la sais
débris sous d’autres, tout passé trépassé
éparpillée peut-être
sous ce tapis qu’elle tissait la veille
comme un sourire,
ou bien sous ces filets qu’allait tendre le père.

« Qui perd son corps perd un peu d’âme », disait-il.
Où gît-il celui-là, dépouillé de son nom ?
Peut-être ici, ou nulle part au loin
son corps mêlé à ceux d’inconnus.

La vague effeuille lentement
ce grand cahier de sables chauds
où s’écrivaient les rêves d’une touriste nue.
Maintenant nue autant que nous, les pauvres,
nue sous le flot et l’algue et comme seul peut l’être
un poisson mort.

Elle est là sous l’ordure, ma mère
Et son odeur mêlée aux autres
dans les draps ignobles du vent.
« Rien ne reste et tout s’en ira »
Disait-elle. Mais pas ainsi, ma mère,
Pas ainsi d’une mer hier devenue folle
Tout comme je vais l’être !








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jml
Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 01h18:   

Je me suis posé la question. Ce sont les mots qui donnent la réponse. Ils se sont écrits.
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Christiane
Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 02h52:   

Moi j'ai aussi beaucoup hésité à rendre public un poème à la mort de ma mère. Mais avec la question inverse : a-t-on le droit de faire de la littérature avec des événements dont la souffrance est si intime? je l'ai fait quand même. Comme vous, avec la différence que "la mer rouge", on l'avait connue toutes les deux, elle et moi.

On peut ainsi écrire sur n'importe quoi
Mais pas n'importe comment, je suppose

Christiane
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Jordy
Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 20h49:   

Sur la pointe du cri

C’est quand l’envie me prend

De me laisser glisser sur la pente de l’âge
Et de m’anesthésier au morne quotidien
Quand le deuil m’a blessé, m’a plongé dans l’horreur,
M’a déchiré dedans et m’a éparpillé,

Orphelin de ma mère, orphelin de l’enfance,
Orphelin d’insouciance, tiens ? C’est ça la souffrance ?
C’est quand l’envie me prend de n’être plus moi même
Que je dois me dresser sur la pointe du cri.

Lointaine démesure, dérisoire oraison,
Je peux grimper encore à tes crêtes sauvages
Celles que la douleur ne peut escalader
Il y fait trop vibrant, il y fait trop vivant.

Sur le rythme binaire et les notes carrées
Que l’on m’a tant moqué, qui sont mon équation,
La somme de mes forces, le fagot de mes fibres
La flambée d’exister et le tison têtu,

Tourbillonner encore à vider mes poumons,
A secouer mon arbre, à oublier le pire,
Encore des brindilles à jeter sur la nuit
A prolonger le souffle, attiser le brandon.

Combien de temps encore à taper sur les cordes
Dans le frimas qui mord et la nuit refoulée ?
« Je fis un feu, l’azur m’ayant abandonné »

Georges Cuffi

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Alcaline
Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 21h54:   

"a-t-on le droit de faire de la littérature avec des événements dont on n'a pas souffert ? "

Perso, je ne suis pas senti capable d’écrire quoi que ce soit sur les derniers évènements d’Asie, sans doute parce que, non seulement la démarche me semble inutile de ma part, pour ne pas dire superflu, en tous les cas pour ceux qui subissent de plein fouet ce drame. C’est aussi, parce que je me sens totalement incapable, à la fois de traduite et de me rendre compte de l’immensité de la douleur provoquée par une telle tragédie…
Cependant rien n’empêche de faire appel à l’imagination, le cul entre de mers, les mots dans les désordres…
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yh
Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 23h50:   

Je répondais là à une demande du site agonia. Ecrire sur des événements qu'on n'a pas subis est difficile car on peut être soupçonné et parfois à juste titre d'utiliser la souffrance des autres pour en faire de la littérature.
Mais à l'inverse écrire sur des événements et une époque terrible qu'on a vécue est encore plus difficile. Il suffit de voir combien d'années les déportés de retour des camps d'extermination ont mis à en parler. Honte d'être revenus, impression que dire l'inimaginable ne sera jamais entendu et ouverture des plaies anciennes. (Plusieurs de ceux qui ont écrit leur expérience des camps se sont ensuite suicidés, comme le plus célèbre, Primo Levi.) Toute mon adolescence s'est passée sous ces régimes de terreur dont j'ai survécu par hasard et j'ai attendu plus de cinquante ans avant que ça sorte. Encore a-t-il fallu que je retrouve mon journal d'adolescent qui lui pouvait écrire sans complexe car il était dedans, n'écrivait que pour lui-même et regardait l'événement avec les yeux cruels et les colères de l'enfance, en même temps qu'une certaine inconscience.
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Christiane
Envoyé mercredi 19 janvier 2005 - 23h59:   

Merci YH de nous raconter cela.

Et, il est magnifique et troublant ce poème de Cuffi. Ai relu plusieurs fois

Merci Jordy.
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Fouroulou
Envoyé jeudi 20 janvier 2005 - 00h49:   

"Je répondais là à une demande du site agonia. Ecrire sur des événements qu'on n'a pas subis est difficile car on peut être soupçonné et parfois à juste titre d'utiliser la souffrance des autres pour en faire de la littérature."
c'est très juste ça !!
ça me rappelle le tollé qu'avait soulevé l'un des romans de Tahar Ben Jelloun ici au maroc et en france;le romancier est accusé d'avoir abusé des douleurs et peines des autres ;en l'occurence des detenus du bagne miltaire de TAZMAMART"-pour écrire sur des choses qu'il ne peut et ne pourra jamais toute sa vie imaginer..ça ne serait que de la "littérature " c'est comme s'il se moquait des sentiments des aautres ou se faisait dans "la mode" surtout qu'il n'avait jamais levé le petit doigt,-je parle de tahar ben jelloun!- en tant que romancier de renomée pour condamner les abus du pouvoir du temps du regne de Hassan II , parler et écrire sur les multiples camps de detention dans des conditions inhumaines de milliers de personnes..Y a bcp de vérité dans ça !même si nous n'avons pas de baromètre pour mesurer les degrés de douleurs..


C’est quand l’envie me prend de n’être plus moi même
Que je dois me dresser sur la pointe du cri.

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fouroulou
Envoyé jeudi 20 janvier 2005 - 00h52:   

Merci Jordy ..


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albemaran
Envoyé jeudi 20 janvier 2005 - 06h01:   

pas franchement de scrupules à avoir
( hors histoires de frics et charity business de l'image pub en tous genres )
émotionnellement ça ne peut "fonctionner"
que s'il y a chez l'auteur et le lecteur
qqs traces de souffrance perso
plus ou moins bien enfouie
et là la matière ne manque pas
sous des angles souvent inattendus
au fond il suffit de lire et relire

Le laboureur et ses enfants

travailler son chant
jusqu'à ce qu'il sonne pleinement

merci Jordy...et les autres
bon jour, B+...alain
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so-so
Envoyé jeudi 20 janvier 2005 - 14h34:   

perso-so, je trouve ces interrogations absolument dérisoires.

en réalité, yves, ton texte ne traduit rien d'autre que ta seule "souffrance", et je crains qu'il ne s'agisse guère que de préoccupations purement intellectuelles, confortables et passablement oiseuses.

en fait, c'est ton "hésitation à rendre public" qui dévoile ta forfanterie.

la compassion - qui est une saine réaction à la "souffrance des autres" - n'est pas la démarche rationnelle que tu engages, celle qui commence à s'interroger sur elle-même, sa valeur, ses mérites, etc.

du coup, ta littérature me semble plutôt très complaisante, d'abord avec toi-même.

enfin, globalement, je trouve plutôt triste que des "auteurs" puissent s'interroger sur le(ur) "droit" à écrire (ou "à faire de la littérature" !).

ça sent la censure,
ça c'est sûr.

(au fait, yves, un d'ces jours, faudra que tu nous racontes ta vie, pour changer...)
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lafourmi
Envoyé jeudi 20 janvier 2005 - 14h52:   

voilà le pourquoi des textes écrits à propos du tsunami .
vous pouvez en envoyer de cette façon et en lire d'autres auteurs.
*****************************************
URL d'Agonia où on parle des textes

http://francais.agonia.net/index.php/article/100063/index.html


et voici comment procéder semble-t-il

= Textes à m'envoyer.

Pour me communiquer vos textes, voici l'adresse e-mail:
nicole.pottier@agonia.net
Je les ajouterai au fur et à mesure.
Merci à toutes et à tous.
Nicole Pottier

**********************************************

Je précise qu'Agonia est un site qui s'est associé à francopolis pour des échanges d'articles





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Christiane
Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 14h14:   

"Écrire un poème après Auschwitz est barbare"

Th. W. Adorno (1955)
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so-so
Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 15h30:   

"les artistes authentiques du présent sont ceux dont l'œuvre fait écho à l'horreur extrême"

(du même Adorno)
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Jordy
Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 16h30:   

"Et, il est magnifique et troublant ce poème de Cuffi. Ai relu plusieurs fois
Merci Jordy."
merci à toi, Chritiane (Georges Cuffi, c'est moi)
Et merci aussi, Fouroulou!
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PhiliPPe
Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 16h32:   

Autant vous dire que je ne partage pas ces deux citations.
La poésie est une tentative d'élévation vers l'esprit du terre à terre animal passé et présent.
Elle est également une tentative pour changer la vie de l'intérieur de ceux et celles qui sont en état de lire.
La vie extérieure n'est que le reflet de la vie intérieure vécue et ressentie.
Enfin, c'est mon point de vue et ce que peuvent penser les autres, poètes, romanciers et autres n'a aucune importance.

Philippe
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Jordy
Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 16h33:   

...et merci Alain!
(que de merci! C'est normal:j'ai toujours pensé que c'est à l'auteur de remercier quand il rencontre un lecteur qui a aimé, et pas l'inverse!)
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Christiane
Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 16h54:   

Puisque nous sommes dans les mercis
des mercis à SoSo.

Mais j'aime bien ces deux citations d'Ardono et je crois au paradoxe en poésie. Aux excès et à l'artifice aussi.
Au vrai.

C.

Au bref et à la timidité également
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yh
Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 18h30:   





"Quand on est con, on est con " (Brassens)


La maladie la plus difficile à traiter quand on est médecin, car elle est pratiquement incurable, celle à laquelle il est pourtant quotidiennement confronté, cette maladie qui touche tous les âges et toutes les classes sociales y compris bien entendu les médecins eux-mêmes, c'est la connerie ordinaire.
Ses manifestations aiguës peuvent assaillir le soignant à l'improviste, car les cons, s'ils sont préservés du doute sur leur intelligence, ne sont pas hélas indemnes de vraies maladies. L'hypothèse la plus désastreuse restera, bien entendu, celle d'un médecin con soignant un con malade. D'autant que, fait notable et vérifié, il est rare qu'ils se séparent, qu'un malade con fasse la connerie de larguer son con de médecin et réciproquement. Il y a entre eux une sorte de con-plicité, une intimité pouvant aller jusqu'à fraterniser au bistrot du coin pour échanger les mêmes sottises sur le monde entier.
Le médecin con, en effet, a au moins une vertu, celle de ne jamais tenter de persuader le malade de sa connerie, tant elle lui est utile. Car pour persuader un con qu'il est con, il faut une intelligence supérieure, et de toute manière, ce serait toujours à refaire. Le médecin con cherchera plutôt à avoir avec son malade des conversations où ils se retrouveront entre cons pour proclamer haut et fort, par exemple, qu'il n'y a que des cons à la Sécurité sociale.
A supposer que je ne fasse pas partie de cette catégorie, ( des amis diplômés me l'affirment et j’espère que vous le penserez aussi ), il m'est arrivé de trouver dans la connerie absolue d'un malade une bouffée d'air frais. On vient de passer sa journée à discuter avec des gens vaguement intelligents pour leur démontrer la nécessité de prendre tel ou tel médicament et quand la lassitude mortelle va s'installer, surgit le régal d'un vrai con qui vous décoince et vous dilate. Au point qu'il m'est arrivé d'être déçu, avec le sentiment d'avoir été volé, quand sortant de chez un con notoire, il ne m'avait pas tenu toutes les promesses de sa connerie.

*
Ceci bien entendu n'a rien à voir avec les discussions de notre forum tellement harmonieux et pacifique
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Alcaline
Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 21h47:   

Ecrire ce que l'auteur lui-même a vécu ou même entant qu’observateur d'une époque ou d’un évènement pénible, voir malheureux, est une chose tout à fait honorable. Quant à le faire à propos d’un drame même aux causes naturelles, bien que ce type de tragédie retracée, soit moins choquante qu’un génocide, tel que l’holocauste, n’est pas très sain…. A fortiori lorsque l’auteur laisse indûment entendre avoir été l’une des victimes ou en tout cas l'un des acteurs du moment…
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so-so
Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 23h03:   

yves, tu passes de l'autocomplaisance à l'autocritique avec une légèreté déconcertante.

mais tu vas sûrement nous dire que tu as très bien connu Brassens qui t'a dédié cette chanson, parce que tu as soigné ses hémmoroïdes - ce qui évidemment donnera toute sa valeur au piquant de ta contribution..



(évidemment d'accord avec Alcaline)

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jml
Envoyé vendredi 21 janvier 2005 - 23h45:   

un ptit livre très intéressant:

"De la Connerie" de Georges Picard chez José Corti
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yh
Envoyé samedi 22 janvier 2005 - 00h16:   

Merci, alcaline de poser une vraie question, à laquelle je vais tenter de répondre. Dans mon poème dont je ne sais toujours pas si je vais le donner à Agonia, je me mets à la place d'un homme devant les ruines et la boue, essayant de dire son horreur et son désespoir. Il est bien évident, du moins je l'espère que c'est un texte où l'auteur n'est ni acteur ni témoin. J'ai posé clairement la question de savoir si moralement on avait le droit de se substituer à des victimes d'un drame pareil pour faire ce qui, qu'on le veuille ou non, est un acte littéraire. Ceci nous mène à la question : qu'est un acte littéraire ? Et plus généralement même un acte artistique. Les tableaux terrifiants de Gérôme Bosch sont ils moins des oeuvres de génie sur les horreurs de son temps parce qu'il était un bourgeois notable et riche de sa ville? Et Victot Hugo écrivant Les Misérables alors qu'il n'en faisait pas partie en a-t-il moins été reconnu par le petit peuple ? Et Tolstoï ? La liste serait interminable des écrivains et artistes qui ont aidé de façon assez déterminante à ouvrir les yeux sur un milieu écrasé dont ils ne faisaient partie à aucun titre ? Et shakespeare? Ecrivain de théâtre j'ai fait parler des misérables napolitains, des gens torturés dans des prisons politiques et ainsi de suite. Là où est le mensonge, c'est de se présenter comme l'acteur d'un fait avec lequel on n'a rien à voir ou si peu, de jouer au faux héros, au faux aventurier, ou comme Bush au faux sauveur christianisant dans ses discours. La distance doit être marquée, même si ce qu'on dit a été puisé dans sa propre vie, dès le moment où on n'a pas participé ou supporté ce qu'on transpose. Dans Journal de nuit, même si j'ai romancé, je parle en mon nom de ce que j'ai vécu dans mon adolescence et je l'annonce dans la préface. Ceci dit, il me semble que j'ai le droit de recréer l'ambiance avec les moyens de la littérature comme un photographe a le droit de choisir de tous les points de vue celui qui lui semble le meilleur dès le moment où il ne s'agit pas simplement d'informer mais de partager. La vérité littéraire transcende souvent la réalité, du moins ce me semble...Quant à ce qu'écrit Jean Marc, ses soi disant *bons sentiments* seraient -ils moins honorables que d'en étaler des mauvais ?
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lafourmi
Envoyé samedi 22 janvier 2005 - 00h28:   

Yves arrête de te poser des questions. envoie ton poème à agonia ce sont eux qui en ont demandé.
tu leur dis éventuellement tes hésitations et ils jugeront. chaque site, chaque revue , chaque lecteur même peut avoir des avis différents
heureusement sinon le monde serait d'une monotonie!
et les poèmes ne deviennent ils pas la mémoire du monde

trace tes mots dans le sable ils deviendront pierre.


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lilas
Envoyé lundi 21 mars 2005 - 17h01:   

Encore un poème qui frappe au coeur, Jordy, très fort.
Yh, je crois que l'on a le "droit" -le mot ne convient pas, c'est pour cela qu'il gêne, je préfèrerais la "permission" (morale, s'entend), d'écrire sur n'importe quoi. Parfois, c'est seulement pour soi, puis l'on a envie de partager. Si le coeur et l'art ont parlé, l'on prend le risque de faire mal parce que l'on a trouvé l'unique note capable de faire vibrer à nouveau la douleur chez ceux qui l'ont vécue.
j'ai eu souvent cette impression, et je ne citerai que deux exemples : certaines phrases de Lambeaux , de Charles Juliet, ou tel poème de Denise Jallais qui imposait au lecteur sa douleur pour un enfant mort avec une impudique et insoutenable détresse qui sonnait comme un défi.Je n'avais pas vécu ce que Denise Jallais évoquait, mais je crois vraiment que je n'aurais pu supporter la lecture de son poème.
Pour moi, là se trouverait la seule (auto-)censure à s'imposer .

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