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PhiliPPe
| Envoyé mardi 01 février 2005 - 22h42: | |
Brèves de comptoir sur le zinc, J'entends le brouhaha des allers et retours. La vie semble endormie à la rue, les passants passent, quelques passantes roulent du cul ; je botte en touche les rondelles de citron des bières pressions. Debout, des hommes habitués aux boissons chaudes et froides des saisons, parlent de tout, de rien, se lamentent, se consolent et trinquent à l'unisson. Quelques femmes, accompagnées de leur animaux domestiques, s'amusent à la parlote en terrasse. Brèves de comptoir sur le zinc ; Il m'arrive de jouer au pilier de bar, quand le poisson n'est pas au café de Paris. philippe.bray
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Hélène
| Envoyé mardi 01 février 2005 - 23h00: | |
ça te va vraiment bien Philippe ces textes descriptifs dans un décor urbain on s'y croit on entend les bruits et on respire même les odeurs. |
   
jml
| Envoyé mardi 01 février 2005 - 23h23: | |
tu sembles avoir trouver un angle par lequel regarder. on suit ton regard. |
   
PhiliPPe
| Envoyé mercredi 02 février 2005 - 13h07: | |
Merci. ça m'encourage à continuer. Faut pas penser que je doute pas parfois, aussi, si je fais des progrès, c'est grâce à vos encouragements que je rencontre de temps en temps et à vos commentaires. Jml, j'aime bien ce que vous écrivez en général,mais je sais pas critiquer, la poésie. Je la ressens plus ou moins. |
   
Jordy
| Envoyé mercredi 02 février 2005 - 14h51: | |
Et j'écris dans ce bar Et j'écris dans ce bar devant ma bière morte Aux volutes bleutées de mes bouffées brouillard Voyeur des mots des autres attablés anonymes Fragments bribes brisées mosaïque de bruits Et j'écris sur la page arrachée d'un bouquin Griffant le gris grenu du papier série noire La fille du patron joue avec l'amitié D'un épagneul brun triste à l'œil de fin du monde Sillages sur l'asphalte à perte de regard L'aventure de l'heure au travelling des rues Le film est permanent passent des autobus Trimballeurs de destins aux arrêts arbitraires Je me fonds au décor de ces respirations De ces pas anarchiques et de ses croisements De vies quelconques sauf pour qui les met en gestes Que de rêves enfouis dans tout ce mouvement Une canne qui porte un infirme à lunettes Une fille qui traîne un effluve d'orient Un gamin orgueilleux comme un commencement Un vieillard étonné de ce pas devant l'autre Puis le crépitement d'une autre cigarette Enveloppe de brume un bout du temps vacant C'est un moment perdu que je fige au stylo Et que je chanterai les soirs où l'on m'écoute. Georges Cuffi
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aglaé
| Envoyé mercredi 02 février 2005 - 16h29: | |
"""Une canne qui porte un infirme à lunettes Une fille qui traîne un effluve d'orient Un gamin orgueilleux comme un commencement Un vieillard étonné de ce pas devant l'autre """
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Jordy
| Envoyé mercredi 02 février 2005 - 17h23: | |
Salut,Aglaé,bisous! |
   
yv
| Envoyé mercredi 02 février 2005 - 23h15: | |
Philippe et Jordy, je les vois bien devant le même zinc partageant la même bière et se passant de l'un à l'autre le même crayon sensible à pointer les mots ... |
   
azem
| Envoyé mercredi 02 février 2005 - 23h46: | |
encoramadame!!! |
   
aar
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 07h32: | |
tiens, un poème de Jordy. Si je me rappelle bien je l'ai vu pour la première fois au comité d'EV, il y a quelques années (je ne savais pas que c'était Jordy). Je l'avais bien aimé à l'époque. Maintenant aussi, ce petit côté blues de bistrop, écrit sans doute directement sur le le dessous du verre de bière ou quelque chose comme ca. Il a toujours gardé ce coté sacrement sympatique ce poème, et sans prétention. |
   
aglaé
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 07h58: | |
les autres sont pas mauvais non plus... J'ai cherché les boites oblongues que j'aime beaucoup, mais, bordel chez aglaé...Perdu!! La salive a séché par Georges CUFFI La salive a séché sur les plaies du jeune âge Coup de langue râpeux d'amour en chiennerie Dans les traces d'hier pousse un chiendent jauni Le toboggan dévale au décor du saccage Deux fois l'an l'hôpital ravaude le regard On repart dans son cercle on rejoue son ringard La voix déploie sa plainte aux nouvelle dérives Au plein accord des cordes approximatives Quand l'immobilité est un rêve d'ivrogne Que des relents d'hiver défeuillent la saison On s'accroche au ressac dedans du cœur qui cogne Et pour vivre le temps on se met à chanson On se met à la proue on s'envole à la voile On ouvre le plein chant on voyage sa voix Vers la mer vers le vent vers le phare et l'étoile La guitare brandon brandie contre le froid Agla avec bisous
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Jordy
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 10h33: | |
Putain, Aglaé! tu as gardé ça? Je te jure que je ne me souvenais plus de ce texte à part "la salive a séché"! Et Aaron,Azem,Yves,merci pour votre lecture. (tu as de la mémoire, Aaron! c'est vrai que j'avais soumis ce texte au comité d'EV, à l'époque!) Les "boites oblongues",comme tu dis, Aglaé, c'est en fait "ma terre", mon premier texte publié sur le net,sur le "carnet interdit" d'Isabelle Nouvel! ça ne nous rajeunit pas! MA TERRE On en revient toujours là-bas où tout commence Aux espadrilles folles volant sur les pavés Les vieux pavés disjoints du port de mon enfance Enjambant les filets et les poissons crevés Les paquebots ventrus vautraient leur corps baleine Et les remous faisaient danser les chalutiers L'horloge louchait l'heure égrenait ses neuvaines Et cadençait le temps pas encore compté O ma terre Cette fois l'ancre casse Tu perds déjà mes traces Et la saison est longue O mater Là bas saigne ma vie Un peu de moi qui gît Parmi ses boites oblongues Et puis les espadrilles attaquaient l'autre quai Et passaient les tunnels par la trouée de bleu Et la mer démontée du bout de la jetée Ouvrait ses embrasures au grand vent lumineux Le vent tonitruait ses violons de violence Et l'été du plein sud exacerbait ses ors Et l'enfant planté là dans son pays d'outrance Avalait ciel et mer ne savait pas la mort O ma terre Cette fois l'ancre casse Tu perds déjà mes traces Et la saison est longue O mater Là bas saigne ma vie Un peu de moi qui gît Parmi ses boites oblongues Georges Cuffi re-bisous! |
   
Hélène
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 10h38: | |
c'est vrai, qu'on n'a pas souvent l'occasion de lire tes textes Jordy ! je suggèrerais bien qu'on t'installe dans les fauteuils du salon un de ces jours . il me semble que ça ferait des heureux . Je me souviens qu'Isabelle Nouvel t'avait publié sur le site comme tu dis ça ne nous rajeunit pas !! 1998 ou 1999? mais il y a encore beaucoup de plaisirs poétiques à prendre sur le net profitons-en
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Jordy
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 10h58: | |
Merci, Hélène.Tiens, je crois bien,d'après certains échos,que je vais avoir un texte à moi dans votre salon, bientôt! :-)) Ce qui est certain,c'est qu'on s'intéresse beaucoup plus au genre poétique et chansonnier ici que...disons chez moi! :-)) |
   
Hélène
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 11h36: | |
et voilà donc transmission de pensées je claque dans mes doigts et mon désir se réalise!! tu viens parler poésie et nous faire lire tes poèmes et chansons quand tu veux Jordy nous on adore ça. |
   
aglaé
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 13h45: | |
Jordy, Fais gaffe! Quand Hélène susssure:"Viens chez moi y a du feu" tu es fait comme un rat... Tembrasse Aglaé PS J'adore ma Terre |
   
lafourmi
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 13h49: | |
poukoi kétu dis ça aglagla , tout poète a droit à ma cheminée même les tapirs et je donne des miettes aux rats de bibliothèque bien entendu |
   
aglaé
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 14h36: | |
t'es une fourmi qu'est une drôle de souris! |
   
karl
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 17h57: | |
Jordy a fait aussi "Au bout de la jetée". Excellent aussi. karl |
   
aglaé
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 18h01: | |
me souviens aussi de ce trè bo... Qui le poste? Aglaé |
   
Rob
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 18h04: | |
C'est moi qui le poste. Au bout de la jetée Tu rêves en pointillé les algues de la plage Et ce bateau de liège au grès des vagues rouges Le vélo bleu descend la pente vers l'église Les pavés gris du port colmatent le sommeil Toujours ce soleil long au bout de la jetée Cette épine d'oursin toujours plantée au cœur Vieil enfant dérivant sous le masque aux stigmates Tu te joues l'immobile au bord de la falaise Tu surplombes l' à pic et le fracas des vagues Et ce phare là-bas appelant les noyés Toujours ce soleil long au bout de la jetée Cette épine d'oursin toujours plantée au cœur Ta vie s'est convulsée dans les rires grimace Dans le verbe sonnant toujours trop fort trop faux Saltimbanque braillard sur l'estrade du temps Tes tréteaux disloqués craquent au dernier vent Toujours ce soleil long au bout de la jetée Cette épine d'oursin toujours plantée au cœur Sur le peu qui te reste à simuler la vie A surjouer le geste à surchanter le Chant Tu fermes le regard tu ne veux pas savoir Tu n'as jamais plongé au bout de la jetée… Jordy
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karl
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 18h16: | |
J'aimais bien l'explication que Jordy en donnait de ce texte. Toi Rob, t'aimais pas qu'on explique... je me souviens de ça. salut les Cuffi karl |
   
aglaé
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 18h17: | |
"Toujours ce soleil long au bout de la jetée Cette épine d'oursin toujours plantée au cœur Sur le peu qui te reste à simuler la vie A surjouer le geste à surchanter le Chant Tu fermes le regard tu ne veux pas savoir Tu n'as jamais plongé au bout de la jetée… " I nous f'rai pleurer ce con! Glaé
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Jordy
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 18h41: | |
Putain! c'est ma fête, en ce moment! Merci Rob, merci à tous! (Rob n'aime pas qu'on explique, Karl,...mais je le fais quand même! :-)) |
   
JG
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 19h15: | |
Et de Rob Le quai Tremblée comme une feuille L'écriture se creuse Quand les bars sont fermés Sur les quais de la nuit Mon livre de marin Oublie sa couverture Et le ciel est si lourd Que le port rentre au port Mes talons citadins Claquent sur les pavés Les eaux noires en réponse Claquent des bruits de gorge Au fond les tamarins Font du noir à la nuit Les filets ventres mous dessèchent des étoiles Est-ce un dernier voyage Vers la tanière droite Le volet écaillé S'entrouvre sur la peur Tu ralentis ton pas Là-bas le train s'éloigne Il passe le tunnel Tu vas droit vers le tien Tu vas le reconnaître Comme les autres fois Penché à la fenêtre C'est un oiseau blessé Qui roule dans ses yeux Les années entaillées Il te dira ces mots Ces mots toujours les mêmes Il ne fait pas si froid Le premier bar s'allume Mais c'est derrière toi Tu vas gagner du temps Dans la chambre du haut Ton désespoir est blanc Tu es coupable de tout Tu saignes tu es dur Tremblée comme une feuille L'écriture se creuse Quand le ciel est barré Sur le bord de la nuit Mon vieux sac de marin Est bourré de bouquins Et le ciel est si lourd Que le port rentre au port
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hélène
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 19h26: | |
C'est extra comme dirait Ferré ! mais si vous publiez les oeuvres complètes que mettra-t-on dans le salon? à moins que tu aies des révélations Jordy ? ce serait chouette on complèterait la collection moi je t'ai toujours dit que tu écrivais bien mais tu ne vois que ton frère ! Isa aussi le disait elle a du te supplier pour que tu publies.
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Rob
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 19h34: | |
Ou tu es allé le dénicher celui-là? je l'avais oublié, il doit avoir un paquet d'années, je me souviens pas l'avoir déjà glissé, je devais être bourré le jour du postage, j'ai la mémoire qui flanche, j'me souviens plus très bien... |
   
k
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 19h43: | |
Oui Jordy écrit bien aussi. Bonne fête Jordy! Ah! karl |
   
aglaé
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 19h44: | |
ce qu'ils ont les poèmes de Jordy...je ne vois pas comment le dire autrement...c'est qu'ils sont très très émouvants...aglaé |
   
Jordy
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 20h05: | |
Merci, Aglaé! Ceux de Rob aussi! (mais ils sont plus forts en écriture) Tiens, un truc intéressant.Voici une chanson à moi EXACTEMENT sur le même thème que le texte de Rob posté par Jacques:c'est quand ,notre mère étant décédée,nous allions, chacun notre tour,voir le papa à Port Vendres, dans la maison familiale sur le port. Le train arrivait à Port Vendres vers les 5heures et demi du matin.A pieds,on quittait la gare,on descendait vers Port Vendres, on traversait la place Castellane,on longeait tout le port silencieux et vide, on arrivait 12 rue du soleil. (là, je viens d'expliquer le texte de Rob! et le mien aussi, du coup!) Retour Parfois l’aube endormie de la petite gare Vient me prendre au profond et me voilà crispant Cette rampe tordue à la volute noire De toute éternité plantée là dans le temps Et puis la place vide et les odeurs salées Et le clapotement des bateaux amarrés Et le corps balancé au grès de la valise Vers la haute maison où Port-Vendres agonise Encore les filets encore les pavés Rejouer le passé dans le décor truqué Le père qui sourit sa grimace d’angoisse Jouer le « tout va bien » animer la vacance Et s’accouder encore à la fenêtre usée Plonger dans le chromo sans fois recommencé Splendeur de tous les bleus les reflets se surpassent Tous les bleus qui me bluffent encore au temps de glace Dans ce théâtre d’eau de roc de transparence Cet espace fermé de longue adolescence Je revois les étés la guitare et le sable Et la ronde sans fin des soleils immuables Le temps tournait en rond on taisait nos fêlures Les mots et les chansons occultaient la blessure Au fond on fut heureux peut être va savoir Mais peut-être qu’au fond hurlait le désespoir Ne pas gratter trop loin ni creuser trop profond Garder les apparences et le vin et les rires La dérive des nuits aux logorrhées délire L’insouciance mîmée le vivre sans question Parfois l’aube endormie de la petite gare Me jette sur le port dans un passé inquiet Mais le présent est là je ferme la mémoire Je ferme les reflets et les odeurs salées
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aglaé
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 20h43: | |
port vendres, vos étés, ta maman ou la nôtre...vous taisiez vos fêlures...merci Jordy...aglaé |
   
Jordy
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 21h49: | |
Oui, Aglaé...Je me souviens très bien de tes évocations de ton enfance. |
   
JG
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 22h12: | |
Rob je l'avais enregistré avec un autre texte « retour »... Par contre je me demande si ce second texte n'est pas de ton frangin Retour Parfois l’aube endormie de la petite gare Vient me prendre au profond et me voilà crispant Cette rampe tordue à la volute noire De toute éternité plantée là dans le temps Et puis la place vide et les odeurs salées Et le clapotement des bateaux amarrés Et le corps balancé au grès de la valise Vers la haute maison où Port-Vendres agonise Encore les filets encore les pavés Rejouer le passé dans le décor truqué Le père qui sourit sa grimace d’angoisse Jouer le « tout va bien » animer la vacance Et s’accouder encore à la fenêtre usée Plonger dans le chromo sans fois recommencé Splendeur de tous les bleus les reflets se surpassent Tous les bleus qui me bluffent encore au temps de glace Dans ce théâtre d’eau de roc de transparence Cet espace fermé de longue adolescence Je revois les étés la guitare et le sable Et la ronde sans fin des soleils immuables Le temps tournait en rond on taisait nos fêlures Les mots et les chansons occultaient la blessure Au fond on fut heureux peut être va savoir Mais peut-être qu’au fond hurlait le désespoir Ne pas gratter trop loin ni creuser trop profond Garder les apparences et le vin et les rires La dérive des nuits aux logorrhées délire L’insouciance mîmée le vivre sans question Parfois l’aube endormie de la petite gare Me jette sur le port dans un passé inquiet Mais le présent est là je ferme la mémoire Je ferme les reflets et les odeurs salées
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JG
| Envoyé jeudi 03 février 2005 - 22h14: | |
Zut même pas fait gaffe que Jordy venait de le reposter celui là |