Brèves de comptoir à Neuilly-sur Sein... Log Out | Thèmes | Recherche
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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 11.01.2005 au 31.03.2005 » Brèves de comptoir à Neuilly-sur Seine, ville d'aujourd'hui. « précédent Suivant »

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PhiliPPe
Envoyé mardi 01 février 2005 - 22h42:   

Brèves de comptoir sur le zinc, J'entends le brouhaha des allers et retours. La vie semble endormie à la rue, les passants passent, quelques passantes roulent du cul ; je botte en touche les rondelles de citron des bières pressions.
Debout, des hommes habitués aux boissons chaudes et froides des saisons, parlent de tout, de rien, se lamentent, se consolent et trinquent à l'unisson. Quelques femmes, accompagnées de leur animaux domestiques, s'amusent à la parlote en terrasse.
Brèves de comptoir sur le zinc ; Il m'arrive de jouer au pilier de bar, quand le poisson n'est pas au café de Paris.

philippe.bray

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Hélène
Envoyé mardi 01 février 2005 - 23h00:   

ça te va vraiment bien Philippe ces textes descriptifs dans un décor urbain on s'y croit on entend les bruits et on respire même les odeurs.
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jml
Envoyé mardi 01 février 2005 - 23h23:   

tu sembles avoir trouver un angle par lequel regarder. on suit ton regard.
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PhiliPPe
Envoyé mercredi 02 février 2005 - 13h07:   

Merci.
ça m'encourage à continuer. Faut pas penser que je doute pas parfois, aussi, si je fais des progrès, c'est grâce à vos encouragements que je rencontre de temps en temps et à vos commentaires.
Jml, j'aime bien ce que vous écrivez en général,mais je sais pas critiquer, la poésie. Je la ressens plus ou moins.
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Jordy
Envoyé mercredi 02 février 2005 - 14h51:   

Et j'écris dans ce bar


Et j'écris dans ce bar devant ma bière morte
Aux volutes bleutées de mes bouffées brouillard
Voyeur des mots des autres attablés anonymes
Fragments bribes brisées mosaïque de bruits

Et j'écris sur la page arrachée d'un bouquin
Griffant le gris grenu du papier série noire
La fille du patron joue avec l'amitié
D'un épagneul brun triste à l'œil de fin du monde

Sillages sur l'asphalte à perte de regard
L'aventure de l'heure au travelling des rues
Le film est permanent passent des autobus
Trimballeurs de destins aux arrêts arbitraires

Je me fonds au décor de ces respirations
De ces pas anarchiques et de ses croisements
De vies quelconques sauf pour qui les met en gestes
Que de rêves enfouis dans tout ce mouvement

Une canne qui porte un infirme à lunettes
Une fille qui traîne un effluve d'orient
Un gamin orgueilleux comme un commencement
Un vieillard étonné de ce pas devant l'autre

Puis le crépitement d'une autre cigarette
Enveloppe de brume un bout du temps vacant
C'est un moment perdu que je fige au stylo
Et que je chanterai les soirs où l'on m'écoute.

Georges Cuffi
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aglaé
Envoyé mercredi 02 février 2005 - 16h29:   

"""Une canne qui porte un infirme à lunettes
Une fille qui traîne un effluve d'orient
Un gamin orgueilleux comme un commencement
Un vieillard étonné de ce pas devant l'autre """
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Jordy
Envoyé mercredi 02 février 2005 - 17h23:   

Salut,Aglaé,bisous!
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yv
Envoyé mercredi 02 février 2005 - 23h15:   

Philippe et Jordy, je les vois bien devant le même zinc partageant la même bière et se passant de l'un à l'autre le même crayon sensible à pointer les mots ...
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azem
Envoyé mercredi 02 février 2005 - 23h46:   

encoramadame!!!
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aar
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 07h32:   

tiens, un poème de Jordy. Si je me rappelle bien je l'ai vu pour la première fois au comité d'EV, il y a quelques années (je ne savais pas que c'était Jordy). Je l'avais bien aimé à l'époque.
Maintenant aussi, ce petit côté blues de bistrop, écrit sans doute directement sur le le dessous du verre de bière ou quelque chose comme ca.
Il a toujours gardé ce coté sacrement sympatique ce poème, et sans prétention.
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aglaé
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 07h58:   

les autres sont pas mauvais non plus...
J'ai cherché les boites oblongues que j'aime beaucoup, mais, bordel chez aglaé...Perdu!!

La salive a séché
par Georges CUFFI


La salive a séché sur les plaies du jeune âge
Coup de langue râpeux d'amour en chiennerie
Dans les traces d'hier pousse un chiendent jauni
Le toboggan dévale au décor du saccage

Deux fois l'an l'hôpital ravaude le regard
On repart dans son cercle on rejoue son ringard
La voix déploie sa plainte aux nouvelle dérives
Au plein accord des cordes approximatives

Quand l'immobilité est un rêve d'ivrogne
Que des relents d'hiver défeuillent la saison
On s'accroche au ressac dedans du cœur qui cogne
Et pour vivre le temps on se met à chanson

On se met à la proue on s'envole à la voile
On ouvre le plein chant on voyage sa voix
Vers la mer vers le vent vers le phare et l'étoile
La guitare brandon brandie contre le froid

Agla avec bisous


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Jordy
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 10h33:   

Putain, Aglaé! tu as gardé ça? Je te jure que je ne me souvenais plus de ce texte à part "la salive a séché"!
Et Aaron,Azem,Yves,merci pour votre lecture. (tu as de la mémoire, Aaron! c'est vrai que j'avais soumis ce texte au comité d'EV, à l'époque!)

Les "boites oblongues",comme tu dis, Aglaé, c'est
en fait "ma terre", mon premier texte publié sur le net,sur le "carnet interdit" d'Isabelle Nouvel!
ça ne nous rajeunit pas!

MA TERRE

On en revient toujours là-bas où tout commence
Aux espadrilles folles volant sur les pavés
Les vieux pavés disjoints du port de mon enfance
Enjambant les filets et les poissons crevés

Les paquebots ventrus vautraient leur corps baleine
Et les remous faisaient danser les chalutiers
L'horloge louchait l'heure égrenait ses neuvaines
Et cadençait le temps pas encore compté

O ma terre
Cette fois l'ancre casse
Tu perds déjà mes traces
Et la saison est longue

O mater
Là bas saigne ma vie
Un peu de moi qui gît
Parmi ses boites oblongues

Et puis les espadrilles attaquaient l'autre quai
Et passaient les tunnels par la trouée de bleu
Et la mer démontée du bout de la jetée
Ouvrait ses embrasures au grand vent lumineux

Le vent tonitruait ses violons de violence
Et l'été du plein sud exacerbait ses ors
Et l'enfant planté là dans son pays d'outrance
Avalait ciel et mer ne savait pas la mort


O ma terre
Cette fois l'ancre casse
Tu perds déjà mes traces
Et la saison est longue

O mater
Là bas saigne ma vie
Un peu de moi qui gît
Parmi ses boites oblongues



Georges Cuffi


re-bisous!
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Hélène
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 10h38:   

c'est vrai, qu'on n'a pas souvent l'occasion de lire tes textes Jordy !
je suggèrerais bien qu'on t'installe dans les fauteuils du salon un de ces jours .
il me semble que ça ferait des heureux .
Je me souviens qu'Isabelle Nouvel t'avait publié sur le site comme tu dis ça ne nous rajeunit pas !! 1998 ou 1999?
mais il y a encore beaucoup de plaisirs poétiques à prendre sur le net
profitons-en

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Jordy
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 10h58:   

Merci, Hélène.Tiens, je crois bien,d'après certains échos,que je vais avoir un texte à moi dans votre salon, bientôt! :-))

Ce qui est certain,c'est qu'on s'intéresse beaucoup plus au genre poétique et chansonnier ici que...disons chez moi! :-))
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Hélène
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 11h36:   

et voilà donc transmission de pensées je claque dans mes doigts et mon désir se réalise!!

tu viens parler poésie et nous faire lire tes poèmes et chansons quand tu veux Jordy
nous on adore ça.
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aglaé
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 13h45:   

Jordy,
Fais gaffe!
Quand Hélène susssure:"Viens chez moi y a du feu" tu es fait comme un rat...
Tembrasse
Aglaé

PS J'adore ma Terre
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lafourmi
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 13h49:   

poukoi kétu dis ça aglagla ,
tout poète a droit à ma cheminée
même les tapirs et je donne des miettes aux rats de bibliothèque bien entendu
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aglaé
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 14h36:   

t'es une fourmi qu'est une drôle de souris!
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karl
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 17h57:   

Jordy a fait aussi "Au bout de la jetée". Excellent aussi.

karl
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aglaé
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 18h01:   

me souviens aussi de ce trè bo...
Qui le poste?
Aglaé
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Rob
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 18h04:   

C'est moi qui le poste.


Au bout de la jetée

Tu rêves en pointillé les algues de la plage
Et ce bateau de liège au grès des vagues rouges
Le vélo bleu descend la pente vers l'église
Les pavés gris du port colmatent le sommeil

Toujours ce soleil long au bout de la jetée
Cette épine d'oursin toujours plantée au cœur

Vieil enfant dérivant sous le masque aux stigmates
Tu te joues l'immobile au bord de la falaise
Tu surplombes l' à pic et le fracas des vagues
Et ce phare là-bas appelant les noyés

Toujours ce soleil long au bout de la jetée
Cette épine d'oursin toujours plantée au cœur

Ta vie s'est convulsée dans les rires grimace
Dans le verbe sonnant toujours trop fort trop faux
Saltimbanque braillard sur l'estrade du temps
Tes tréteaux disloqués craquent au dernier vent

Toujours ce soleil long au bout de la jetée
Cette épine d'oursin toujours plantée au cœur

Sur le peu qui te reste à simuler la vie
A surjouer le geste à surchanter le Chant
Tu fermes le regard tu ne veux pas savoir

Tu n'as jamais plongé au bout de la jetée…


Jordy
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karl
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 18h16:   

J'aimais bien l'explication que Jordy en donnait de ce texte. Toi Rob, t'aimais pas qu'on explique... je me souviens de ça.

salut les Cuffi

karl
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aglaé
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 18h17:   

"Toujours ce soleil long au bout de la jetée
Cette épine d'oursin toujours plantée au cœur

Sur le peu qui te reste à simuler la vie
A surjouer le geste à surchanter le Chant
Tu fermes le regard tu ne veux pas savoir

Tu n'as jamais plongé au bout de la jetée… "

I nous f'rai pleurer ce con!
Glaé



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Jordy
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 18h41:   

Putain! c'est ma fête, en ce moment!
Merci Rob, merci à tous!

(Rob n'aime pas qu'on explique, Karl,...mais je le fais quand même! :-))
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JG
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 19h15:   

Et de Rob

Le quai


Tremblée comme une feuille
L'écriture se creuse
Quand les bars sont fermés
Sur les quais de la nuit
Mon livre de marin
Oublie sa couverture
Et le ciel est si lourd
Que le port rentre au port

Mes talons citadins
Claquent sur les pavés
Les eaux noires en réponse
Claquent des bruits de gorge
Au fond les tamarins
Font du noir à la nuit
Les filets ventres mous
dessèchent des étoiles

Est-ce un dernier voyage
Vers la tanière droite
Le volet écaillé
S'entrouvre sur la peur
Tu ralentis ton pas
Là-bas le train s'éloigne
Il passe le tunnel
Tu vas droit vers le tien

Tu vas le reconnaître
Comme les autres fois
Penché à la fenêtre
C'est un oiseau blessé
Qui roule dans ses yeux
Les années entaillées
Il te dira ces mots
Ces mots toujours les mêmes

Il ne fait pas si froid
Le premier bar s'allume
Mais c'est derrière toi
Tu vas gagner du temps
Dans la chambre du haut
Ton désespoir est blanc
Tu es coupable de tout
Tu saignes tu es dur


Tremblée comme une feuille
L'écriture se creuse
Quand le ciel est barré
Sur le bord de la nuit
Mon vieux sac de marin
Est bourré de bouquins
Et le ciel est si lourd
Que le port rentre au port


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hélène
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 19h26:   

C'est extra comme dirait Ferré !
mais si vous publiez les oeuvres complètes que mettra-t-on dans le salon?
à moins que tu aies des révélations Jordy ?
ce serait chouette on complèterait la collection
moi je t'ai toujours dit que tu écrivais bien
mais tu ne vois que ton frère !
Isa aussi le disait elle a du te supplier pour que tu publies.
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Rob
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 19h34:   

Ou tu es allé le dénicher celui-là? je l'avais oublié, il doit avoir un paquet d'années, je me souviens pas l'avoir déjà glissé, je devais être bourré le jour du postage, j'ai la mémoire qui flanche, j'me souviens plus très bien...
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k
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 19h43:   

Oui Jordy écrit bien aussi.

Bonne fête Jordy! Ah!

karl
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aglaé
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 19h44:   

ce qu'ils ont les poèmes de Jordy...je ne vois pas comment le dire autrement...c'est qu'ils sont très très émouvants...aglaé
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Jordy
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 20h05:   

Merci, Aglaé! Ceux de Rob aussi! (mais ils sont plus forts en écriture)
Tiens, un truc intéressant.Voici une chanson à moi EXACTEMENT sur le même thème que le texte de Rob posté par Jacques:c'est quand ,notre mère étant décédée,nous allions, chacun notre tour,voir le papa à Port Vendres, dans la maison familiale sur le port. Le train arrivait à Port Vendres vers les 5heures et demi du matin.A pieds,on quittait la gare,on descendait vers Port Vendres, on traversait la place Castellane,on longeait tout le port silencieux et vide, on arrivait 12 rue du soleil.
(là, je viens d'expliquer le texte de Rob! et le mien aussi, du coup!)

Retour

Parfois l’aube endormie de la petite gare
Vient me prendre au profond et me voilà crispant
Cette rampe tordue à la volute noire
De toute éternité plantée là dans le temps

Et puis la place vide et les odeurs salées
Et le clapotement des bateaux amarrés
Et le corps balancé au grès de la valise
Vers la haute maison où Port-Vendres agonise

Encore les filets encore les pavés
Rejouer le passé dans le décor truqué
Le père qui sourit sa grimace d’angoisse
Jouer le « tout va bien » animer la vacance


Et s’accouder encore à la fenêtre usée
Plonger dans le chromo sans fois recommencé
Splendeur de tous les bleus les reflets se surpassent
Tous les bleus qui me bluffent encore au temps de glace

Dans ce théâtre d’eau de roc de transparence
Cet espace fermé de longue adolescence
Je revois les étés la guitare et le sable
Et la ronde sans fin des soleils immuables

Le temps tournait en rond on taisait nos fêlures
Les mots et les chansons occultaient la blessure
Au fond on fut heureux peut être va savoir
Mais peut-être qu’au fond hurlait le désespoir

Ne pas gratter trop loin ni creuser trop profond
Garder les apparences et le vin et les rires
La dérive des nuits aux logorrhées délire
L’insouciance mîmée le vivre sans question

Parfois l’aube endormie de la petite gare
Me jette sur le port dans un passé inquiet
Mais le présent est là je ferme la mémoire
Je ferme les reflets et les odeurs salées

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aglaé
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 20h43:   

port vendres, vos étés, ta maman ou la nôtre...vous taisiez vos fêlures...merci Jordy...aglaé
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Jordy
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 21h49:   

Oui, Aglaé...Je me souviens très bien de tes évocations de ton enfance.
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JG
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 22h12:   

Rob je l'avais enregistré avec un autre texte « retour »... Par contre je me demande si ce second texte n'est pas de ton frangin

Retour

Parfois l’aube endormie de la petite gare
Vient me prendre au profond et me voilà crispant
Cette rampe tordue à la volute noire
De toute éternité plantée là dans le temps

Et puis la place vide et les odeurs salées
Et le clapotement des bateaux amarrés
Et le corps balancé au grès de la valise
Vers la haute maison où Port-Vendres agonise

Encore les filets encore les pavés
Rejouer le passé dans le décor truqué
Le père qui sourit sa grimace d’angoisse
Jouer le « tout va bien » animer la vacance


Et s’accouder encore à la fenêtre usée
Plonger dans le chromo sans fois recommencé
Splendeur de tous les bleus les reflets se surpassent
Tous les bleus qui me bluffent encore au temps de glace

Dans ce théâtre d’eau de roc de transparence
Cet espace fermé de longue adolescence
Je revois les étés la guitare et le sable
Et la ronde sans fin des soleils immuables

Le temps tournait en rond on taisait nos fêlures
Les mots et les chansons occultaient la blessure
Au fond on fut heureux peut être va savoir
Mais peut-être qu’au fond hurlait le désespoir

Ne pas gratter trop loin ni creuser trop profond
Garder les apparences et le vin et les rires
La dérive des nuits aux logorrhées délire
L’insouciance mîmée le vivre sans question

Parfois l’aube endormie de la petite gare
Me jette sur le port dans un passé inquiet
Mais le présent est là je ferme la mémoire
Je ferme les reflets et les odeurs salées

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JG
Envoyé jeudi 03 février 2005 - 22h14:   

Zut même pas fait gaffe que Jordy venait de le reposter celui là

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