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jml
| Envoyé vendredi 04 février 2005 - 16h53: | |
LE TEMPS PASSE Peu à peu, les enfants s’enterrent dans des corps trop grands. Ils disparaissent en adultes. Les jouets restent seuls avec le chien du rêve. Plus tard, beaucoup tard, ils se rappellent du soleil. Les deux pieds dans la pluie ils attendent le beau temps. Ils veulent mordre à la vie mais le temps perd ses dents. Ils cherchent des jouets, des balançoires d’enfant mais leur chien est mort sans connaître la vie. 4 février 2005 |
   
Hélène
| Envoyé vendredi 04 février 2005 - 16h57: | |
un peu triste pour moi qui ne regrette pas mon enfance le temps perd ses dents amusante métaphore. on le croque ce fichu temps un regard très juste |
   
jml
| Envoyé vendredi 04 février 2005 - 16h58: | |
L’ESPOIR L’espoir sur un banc mange une pomme de tire. Des écureuils tout autour attendent les pépins. La terre attend la pluie. L’horloge attend le temps. L’espace attend le vent. La mort attend sur la tôle d’une auto. La tête éclate. Le sang gicle entre l’écorce et la ferraille. Les écureuils pleurent la blessure des branches. La pomme roule sur le sol. Quand l’ambulance arrive, il n’y a plus d’espoir. 4 février 2005
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jml
| Envoyé vendredi 04 février 2005 - 17h07: | |
LA MÊME HISTOIRE Le vent chante, l’eau coule. La vie court, la mort vient. Les années passent, les siècles, les millénaires. Le temps change tout le temps mais toujours la même histoire d’amour recommence le monde. 4 février 2005
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Christiane
| Envoyé vendredi 04 février 2005 - 17h27: | |
Le temps passe. Il ne panse pas |
   
Hélène
| Envoyé vendredi 04 février 2005 - 17h32: | |
je suppose que Aaron va adorer ça il y aurait matière à continuer son " le monde et moi " le troisième est si vrai si seulement les humains en prenaient conscience l'amour c'est la vie j'aime beaucoup ces textes courts.
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Bachy Pierre
| Envoyé vendredi 04 février 2005 - 18h11: | |
Quand on prend de l’âge, il arrive que l’on se dise : « ma vie est derrière moi. » A cette constatation, on peut ajouter un survol qui, si l’on est lucide, ne donne pas envie de pavoiser. Il y a d’ailleurs des moments où le regard porté sur le passé ne voit que du bien, d’autres moments où nous ne percevons que les échecs ou les insuffisances. Au fond, peu importe car, quel que soit notre âge ou notre état de santé, notre vie n’est pas derrière nous mais devant nous. Nous allons vers la vie et ce n’est pas toujours facile à croire. Nous voici, ici et maintenant, en un point précis de notre existence. Le passé est inscrit dans notre corps et dans notre esprit, comme des couches géologiques, mais actives pour le meilleur et pour le pire. Grande est la tentation d’imaginer que notre passé nous enferme dans une sorte de destin. Il n’en est rien car, où que nous en soyons, nous sommes sous l’emprise d’un appel du « pas-encore-là. » La plénitude de la vie est devant nous, au bout de la route. Et au fait, qui suis-je? Qui sommes-nous? Ces interrogations ont traversé l'histoire de la pensée. Héraclite voyait en elles la source de la philosophie: «Je me suis cherché moi-même», écrivait-il, avant que Socrate ne reprenne à son compte l’oracle de Delphes, le fameux «Connais-toi toi-même» et qu’Augustin, dans ses « Confessions », n’interpelle de façon inquiète l’Eternel de la Bible: «Que suis-je, mon Dieu?» Vivre, c’est jouer des rôles successifs. Je sais ce que je sais sur mon compte. Mais ce que je sais est d’un autre ordre que la certitude. Chacun de nous est plusieurs moi à soi tout seul, tous nous sommes pluriels, et le soi est une prolifération de soi-même. Nous trouvons des êtres d’espèces bien différentes dans la vaste colonie de notre intimité, qui pensent et sentent diversement. « Vivre, c'est habiter un autre. Et sentir n’est possible que si l’on sent aujourd’hui autrement que l’on a senti hier; sentir aujourd’hui la même chose qu’hier, ce n’est pas sentir, c’est se souvenir dans le présent de ce que l’on a ressenti un jour, c'est être aujourd’hui le vivant cadavre de ce qui fut une vie évanouie. » ( Joseph Macé-Scaron )
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Cécile
| Envoyé vendredi 04 février 2005 - 20h19: | |
Jml, j'aime bien ces petites pensées... Ces instants de la vie quotidienne. |
   
so-so
| Envoyé vendredi 04 février 2005 - 22h17: | |
"mais leur chien est mort sans connaître la vie" "La mort attend sur la tôle d’une auto. La tête éclate. Le sang gicle entre l’écorce et la ferraille." "la mort vient" t'as raison Cécile, rien que de ces petits instants qui font le charme de toute une vie... je comprends mieux le "succès" de jml dans ses aventures chez les dépressifs chroniques...
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Cécile
| Envoyé vendredi 04 février 2005 - 22h57: | |
On passe notre vie à se souvenir notre enfance,à chercher le soleil, l'espoir, le temps qui passe, à penser à ceux qui sont morts, ... |
   
jml
| Envoyé vendredi 04 février 2005 - 23h55: | |
Pourquoi la mort ou la vie entraîneraient-elles la dépression ? Je n'ai croisé qu'un dépressif chronique sur ce site, toujours le même. Il doit se sentir bien seul pour vouloir déprimer les autres. |
   
jml
| Envoyé vendredi 04 février 2005 - 23h57: | |
so-so j'aimerais avoir ton courriel personnel si c'est possible. |
   
albemaran
| Envoyé dimanche 06 février 2005 - 20h37: | |
quelque part ailleurs le petit chat est mort aussi jeux inter-dits (;-o) |
   
fouroulou
| Envoyé lundi 07 février 2005 - 01h16: | |
un chameau de mots ce jml!!! |
   
mohand
| Envoyé lundi 07 février 2005 - 01h30: | |
Que c'est lucide ces mots de Jml, j'ai l'impression qu'il me prend la main pour toucher ses idées.Ce ne sont pas des mots,c'est des idées en chair et en os |
   
ali
| Envoyé lundi 07 février 2005 - 01h37: | |
des images aux pattes devant les traces lumière des mots!
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kacem_loubay
| Envoyé jeudi 24 février 2005 - 11h08: | |
Bonjour ... Une très belle vision, une certaine nostalgie. (O temps, suspends ton vol ) comme disait Lamartine dans LE LAC . Re/tourner les pages du passé, re/muer les cendres froides et essayer d'attiser le brasier de la mémoire. Ni les enfants ne seront de re/tour, ni le chien re/prendra son siège ou sa niche. Les jouets ne sont que de simples objets inertes, ils vivent dans l'anonymat... Dans un de mes textes je disais " Le convoi du temps ressemble à un fleuve qui s'en va sans jamais re/tourner à sa source...) Mes amitiés poétiques de l'autre rive sous le manteau de brume |
   
Hélène
| Envoyé jeudi 24 février 2005 - 12h24: | |
il y a aussi des enfances qu'on préfère oublier et parfois la vie devient de plus en plus agréable. un jour on la quitte comme une vieille amie et on la remercie du voyage en souhaitant à tous le bébés du monde de trouver du bonheur quelque part |