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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 11.01.2005 au 31.03.2005 » Le petit train des jours « précédent Suivant »

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aar
Envoyé vendredi 04 mars 2005 - 18h46:   

(textes que j'ai retrouvé sur une vieille disquette, et qui me fait poiler).

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Le petit train des jours


7 :14

Non non non et non, mon vieux Galilée !
je te l’ai déjà dit
ce matin je ne sortirai pas du lit.
Tu auras beau me faire les gros yeux
faire rouler la terre sous mes pieds
je ne bougerai pas.


7 :59

Une fille passe dans la rue
en talons rouges et robe griotte
Si j’avais une Harley
je le mettrais sur le porte-bagages
et l’emporterai telle quelle, déliée
le bout des seins phosphorescents.

8:24

Les murs parlent autour de moi
mâchoires ouvertes
alignés sur des chaises
les mots résonent comme des bourdons
sans me toucher
Je rêve de café
dans une cafetière bleue émaillée...

9 :12…

Ouvrir, fermer...
Toujours la même chose
Ouvrir, fermer...
et croyez-moi, ce n’est pas facile d’ouvrir ces vieux étuis rouillés
même avec une pince-monseigneur.
Pour y trouver quoi dedans ?
de tout: os de seiches, coiffes bretonnes, crapaudines, grains de sable…
Quel capharnaüm !
On se croirait dans les cales d’un cap-hornier.
Les gens sont vraiment négligents:
un demi-siècle sans jamais nettoyer leur atelier, sans même aérer.
Imaginez dans quel état peuvent être les sentiments:
usés jusqu’à la réalité.
Alors qu’il suffirait d’un coquelicot de temps en temps...


17 :59

Le soleil m’attend à la sortie
fringant comme un roi de jeu de tarots
Il se promène en vélomoteur dans le cœur des filles
nu comme l’été dans le lac.

19 :30

Le ciel à l’épaule
j’écris une lettre à une fiancée électronique
en arial, puis en verdana
puis à la corbeille


23 :12

Enfin te voilà! Mais où étais-tu !
Jonathan s’arrête devant l’écuelle,
s’essuie la bouche, range ses piquants
mordille la mozzarelle à pleines dents
puis repart,
pour un nouveau tour du monde du jardin
de ver luisant en ver luisant


23 :31

Assise sur une marche de l’escalier
la nuit s’habille lentement de propre et d’obscurité.
Le temps, lui, s’arrête à chaque pas
hésite une seconde
puis saute
comme l’aiguille des secondes
emportant à chaque fois un morceau d’imaginaire
dérobé à l’éternité.

Je regarde ma montre.
Dis-moi, ma vieille, où peux-tu bien ranger toutes ces secondes
qui sautent dans les marches de l’escalier ?
tout ce temps perdu ?

“- A la gare de Chattanooga !”

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jml
Envoyé vendredi 04 mars 2005 - 21h46:   

Superbe vraiment. En passant Aar contrairement à ce que tu sembles penser j'adore les fruits, particulièrement les pommes. Et j'ai un talent fou pour le bonheur. J'envie cependant la légèreté de ton écriture. Je n'ai jamais compris qu'on prenne le malheur plus au sérieux que le bonheur, qu'on croit la vie moins importante que la mort. Je te fais tchin avec un peu d'eau de pluie dans un verre de soleil.
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jml
Envoyé vendredi 04 mars 2005 - 21h52:   

p.s. j'ai à peine lu reverdy et encore, dans des anthologies. il y a deux poètes dont je me sens très près, guillevic et cadou.

tourski et vaclav holan.

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