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aar
| Envoyé vendredi 04 mars 2005 - 18h46: | |
(textes que j'ai retrouvé sur une vieille disquette, et qui me fait poiler). ----- Le petit train des jours 7 :14 Non non non et non, mon vieux Galilée ! je te l’ai déjà dit ce matin je ne sortirai pas du lit. Tu auras beau me faire les gros yeux faire rouler la terre sous mes pieds je ne bougerai pas. 7 :59 Une fille passe dans la rue en talons rouges et robe griotte Si j’avais une Harley je le mettrais sur le porte-bagages et l’emporterai telle quelle, déliée le bout des seins phosphorescents. 8:24 Les murs parlent autour de moi mâchoires ouvertes alignés sur des chaises les mots résonent comme des bourdons sans me toucher Je rêve de café dans une cafetière bleue émaillée... 9 :12… Ouvrir, fermer... Toujours la même chose Ouvrir, fermer... et croyez-moi, ce n’est pas facile d’ouvrir ces vieux étuis rouillés même avec une pince-monseigneur. Pour y trouver quoi dedans ? de tout: os de seiches, coiffes bretonnes, crapaudines, grains de sable… Quel capharnaüm ! On se croirait dans les cales d’un cap-hornier. Les gens sont vraiment négligents: un demi-siècle sans jamais nettoyer leur atelier, sans même aérer. Imaginez dans quel état peuvent être les sentiments: usés jusqu’à la réalité. Alors qu’il suffirait d’un coquelicot de temps en temps... 17 :59 Le soleil m’attend à la sortie fringant comme un roi de jeu de tarots Il se promène en vélomoteur dans le cœur des filles nu comme l’été dans le lac. 19 :30 Le ciel à l’épaule j’écris une lettre à une fiancée électronique en arial, puis en verdana puis à la corbeille 23 :12 Enfin te voilà! Mais où étais-tu ! Jonathan s’arrête devant l’écuelle, s’essuie la bouche, range ses piquants mordille la mozzarelle à pleines dents puis repart, pour un nouveau tour du monde du jardin de ver luisant en ver luisant 23 :31 Assise sur une marche de l’escalier la nuit s’habille lentement de propre et d’obscurité. Le temps, lui, s’arrête à chaque pas hésite une seconde puis saute comme l’aiguille des secondes emportant à chaque fois un morceau d’imaginaire dérobé à l’éternité. Je regarde ma montre. Dis-moi, ma vieille, où peux-tu bien ranger toutes ces secondes qui sautent dans les marches de l’escalier ? tout ce temps perdu ? “- A la gare de Chattanooga !” --- |
   
jml
| Envoyé vendredi 04 mars 2005 - 21h46: | |
Superbe vraiment. En passant Aar contrairement à ce que tu sembles penser j'adore les fruits, particulièrement les pommes. Et j'ai un talent fou pour le bonheur. J'envie cependant la légèreté de ton écriture. Je n'ai jamais compris qu'on prenne le malheur plus au sérieux que le bonheur, qu'on croit la vie moins importante que la mort. Je te fais tchin avec un peu d'eau de pluie dans un verre de soleil. |
   
jml
| Envoyé vendredi 04 mars 2005 - 21h52: | |
p.s. j'ai à peine lu reverdy et encore, dans des anthologies. il y a deux poètes dont je me sens très près, guillevic et cadou. tourski et vaclav holan. |
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