   
AR_d_N
| Envoyé samedi 05 mars 2005 - 00h19: | |
Le psy-man -comme un regard dans le souffle des "pourquoi" et l'élan des "comment"- S'inspirant autant des compte-épargne-temps que des plan-épargne-vacances, il s'était inventé un plan-épargne-psy. Il investissait toutes ses économies en Lui. A force de bio-énergie, de primal, de rebirth rolfé, de sophro rebercée, de P.N.L. et de P.L.M., de re-trucs et de bio-machins, il affina notablement sa conscience de soi...donc du monde, sécu FD. Il arrivait par exemple assez facilement à percevoir lequel de ses deux hémisphères cérébraux était au travail...soit l'hémisphère droit du principe de plaisir, le plus souvent dans l'imagi-nerf...soit l'hémisphère gauche du principe de réalité, le plus souvent dans les budgets et les factures... belle performance qui lui faisait une belle jambe... Effet secondaire indésirable - ou peu désiré, car pas évident d'assumer au quotidien - il lui arrivait fréquemment de voir au travers des gens, non pas pour les déshabiller dans une sorte d'effeuillage mental ou corporel - dommage...bien tentant parfois !- non, plus simplement, ils les voyaient comme au-delà d'eux, littéralement au polaroïd, ces gens tels qu'ils auraient pu être...au lieu de les prendre en compte et en considération tels qu'ils étaient...d'où une impression bizarre de retour vers le futur, de différé anticipé...petit à petit, il réapprit à considèrer l'Autre y compris son devenir, comme Lui-m'aime. Avec son psy, ou plutôt ses innombrables avatars de psy, il apprit aussi pourquoi il en était ainsi, pourquoi il cherchait toujours la troisième voie, obscurément, intensément, obstinaimant, au lieu de choisir plus con-fort-tablement son camp, comme la Vie, la force des choses, ses ennemis, et même ses amis l'en conjuraient instamment. Tiraillé entre son père et sa mère...ou sa grand-mère...comme d'hab, pas original...peut-être un peu plus fort que les stats et la moyenne nationale... Père dans le relief en creux de la colère rentrée amoncelée, des frustrations accumulées, massacrant car massacré en pleine adolescence par des tubercules dans les néné-phares...avec rechute triple galop-pente en début de mariage et de procréation. Mère moulin à parole autant qu'à prière...catastrophe naturelle ambulante et quasi-permanente...une inconditionnelle de l'amour passionnel en bien plus vrai qu'au ciné...montagne de traumas névrotiques catholiques alcooliques fille unique...toujours prête à rentrer chez sa mère...mais jamais passée à l'acte...vu que sa mère faisait une belle-mère au foyer fort convenable pour torpiller l'autorité paternelle auprès des gosses...en amortissant toutefois leur parcours entre ces deux montagnes russes de colère froide et de frustration bien chaude... De mère en père impairs, de fil en talon aiguille, par monts et surtout par vaux, il apprit à gèrer son parcours en digérant force coups de pieds au cul et quelques mains tendues ou crispées par la Vie; il devint un atypique grand tain à forte résilience dans quelques domaines professionnels et sociétaux fixes relativement honorables mais sans honoraires... Il s'engagea très résolument dans un retour à la Terre - sans paratonnerre - après son retour d'Afrique et d'outre-mère ( certifié d'écoute intra-utérine ), retour rustique bientôt suivi d'un retour à la ville tout aussi dfficile que la peinture à l'huile. Il n'avait plus de problèmes avec "les femmes" depuis qu'il avait décidé de ne plus en avoir, ce qui avait empli sa vie d'un grand vide libérateur.Il avait découvert assez tard le plaisir d'oser aimer une femme en vrai; ce fut le commencement de la fin de son adolescence. Comme Elle avait dix ans de plus que Lui, dix ans de trop aussi, il ne pouvait imaginer réel d'enfant avec Elle.Ce fut une rupture un peu bête et chirurgicale, comme d'hab...Vers la cinquantaine croquemitaine, cette accumulation de débuts prolongés lui parut nécessaire et suffisante. Il donna dans l'écobiologie et s'adonna à la spiritualité. Il ne perdit cependant jamais tout à fait de vue son projet initial. Au fil des années et des progrès de son plan-épargne-psy, toujours entre le devenir et l'être, bien plus qu'entre l'être et l'avoir ( dans le baba pas cool ), ayant épuisé l'effet de tous les narcotiques et stupéfiants ordinaires, depuis la pêche à la ligne jusqu'à la télévision, en passant par la lecture et l'écriture, il s'aperçut qu'il était devenu peu à peu un vrai chercheur en recherche fonda-mentale, un chercheur de paix intérieure... AR_d_N Paroles de LibéLOL En goule M mars 2005 |