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stel*
| Envoyé mercredi 16 juillet 2003 - 21h56: | |
(ne vous inquiétez pas, ça ne va pas durer, bientôt les vacances)(donc pour vous aussi) "Aqui para nosotros" (Noir Désir, Tostaky) -- Humbles grattes-ciel -- les roses de l'incendie portées jusqu'au dernier étage du château de verre vers une simple diva de couleurs vives portées silencieusement par des bras gris et lourds qui soutiennent son éclat léger Le projectile rentré, comme des volets qui parlent seulement le matin et le soir, pendant la lecture d'une des nombreuses lois de la moindre douceur. un nombre impair de genoux qui s'écorchent sur les marches en gravant un repère au couteau rouge un nombre impair de genoux sur chaque mois chaque année une nombre impair de genoux un pour chaque cycle lesté de plumes un pour chaque instant à nous La forme des roses qui courent portées par ma main s'applique exactement à une oreille, une seule au monde, à part l'autre qui lui correspond. Flore verrouillée, elle garde la forêt, seule amie commune à tous les enfants du monde. la même feuille où que chacun de nous soit né la même feuille entrée de la jungle la même feuille réceptacle des rêves la même feuille viens derrière mes yeux la même feuille nous allons danser Et nul ne savait ce qui courait devant la voiture sur l'autoroute, moustiques, arbres, enfants, robes de mariées, moments passés à nous regarder dans les yeux, ustensiles fréquents, poignées de mains vides, pleins d'essence fumants d'âmes. Le tout sous la chaleur des hautes ombres. humbles gratte-ciels ces êtres immenses et compréhensifs se dressaient à notre approche il nous semblait alors vivre une grande histoire être debouts sur un cheval et sauter par dessus les guérites qui gardaient la ville Pourtant, je marchais à pied, plus vite que tout autre être vivant, plus vite que les ailes, plus vite que les sabots, plus vite que le souffle. Je marchais comme si je rentrais chez moi, comme si je revenais dans un lieu qui m'avait toujours appartenu, soudé à mon ventre, au corps surèlevé quand je pensais à lui, d'aussi loin que je sois en train d'exister ou non. Mes lèvres sur la trace des pneus, ma silhouette accroupie devant le seul qui tourne encore, roue accroupie et ouverte, ombre criblée de bras, de jambes et de sexes comme pour faire l'amour par surprise à l'ombre humide et heureuse d'un carosse. Si un soir de pluie il venait à faire jour après minuit. le doigt sur la carte nous inclinons nos têtes le paysage se renverse le doigt sur la carte je me penche à la fenêtre il fait beau ailleurs le doigt sur la carte la vie pèse d'un poids délicieux le doigt sur la carte à voir s'animer de plaisir le monde entier À l'entrée de la ville, les gratte-ciel rêvent de petits hommes comme nous, exactement de la même manière dont nous, nous rêvons d'eux. Ils ouvrent leurs étages comme des jambes qui ont envie d'écouter l'air qui souffle. Pays des incisions douces mais épaisses, êtres larges, abondants, mobiles, édifices autres que soi mais proches de soi, maisons munis de bouches aux lèvres latines d'où pourraient sortir des civilisations fondatrices de mondes entiers. Si seulement les continents savaient parler. sous la cambrure humaine des humbles gratte-ciel je porte de profondeur en profondeur l'incendie des roses jusqu'aux bras de la simple diva des flammêches qui plaisantera au sujet de la dénivellation pour ne pas montrer qu'elle est émue et j'essuie le temps qu'il fait sur celui qu'il ne fait pas. 16-07-2003 |
   
JG
| Envoyé vendredi 18 juillet 2003 - 01h10: | |
Ce qui m'embête, outre mon éternelle incapacité à comprendre le fond de ton écriture, et du fait de constater, que non seulement, tous tes textes sont de la même trempe, et reconnus par des personnes mille fois plus lettrées que mon petit moi ... Ce qui m'embête donc ! C'est que j'ai à chaque fois, le sentiment, à te lire, (3 fois pour celui-ci) que je resterai l'andouille de chez andouille et à 80% durant encore pas mal de temps... Et ça, ça m'énerve de ne pas comprendre ! A noter, que si je ne comprends pas tout, c'est que ça doit être vraiment génial (si je comprends bien !)... Et si je me mettais, moi aussi, à écrire des textes, que je ne puisse en comprendre moi-même tout leur sens... Mais des trucs bien à moi, immondes, de chez immonde, comme une andouille, qu’on sert sur un plateau en or massif galvanisé, le genre de truc, à faire sortir les tripes, à la mode des cons, un truc haut en couleur, comme un ciel à l’index … Peut-être que ça marcherait, juste en effleurant le cul des vraisemblances, la mine taillée en pointe, en vue d’annales bétons… Faut que je réfléchisse… Je plaisante un peu…Par contre ton dernier « Pieds sans fond effleurant le sol » et c’est un peu mon cas, je le trouve génial ( je l’ai bien compris celui-là pourtant)
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florence
| Envoyé vendredi 18 juillet 2003 - 09h31: | |
je suis d'accord avec toi, JG: chez stél, il y a en poésie, en schématisant très fort, deux grandes familles de styles: ceux plus simples dans leur forme comme "Pieds sans fond..." qui parlent d'eux-même et sont d'une ligne claire et d'une grande force immédiate, et ceux plus longs, avec des variations de rythme, quasi prosaïques parfois, beaucoup plus symboliques et beaucoup plus dans la veine d'un chant, d'une psalmodie, qui sont plus difficile à capter sur le sens. Ceci dit, je crois qu'ils sont plus dans un mouvement de sentiment, que les images se déploient créant une sorte d'atmosphère parlante et qu'ils ne doivent pas être compris à la lettre, mais que leur puissance vient de leur chant, qui a un sens plus intime, plus intérieur sans doute, ainsi qu'une direction, et ils sont plus dans le coeur d'une vision comme dans l'oeil d'un cyclone, même s'ils se répercutent différemment en chacun , ou pas du tout, comme chez toi. Yapasd'soucis, selon moi, c'est une question de le sentir ou pas. |
   
stél*
| Envoyé vendredi 18 juillet 2003 - 12h10: | |
Salut Jacques, c'est vrai qu'on ne peut pas faire plus contrastés et différents entre eux que les deux derniers. C'est ça qui me régale : écrire dans des tons très différents. Si tu n'aimes pas ou si tu reste à la porte du premier, c'est... que je n'ai pas su te parler, tout simplement, on ne n'est pas rencontrés sur ce texte-là..Ça vient peut-être aussi du speed de la chanson que j'écoutais (Tostaky, justement), j'écrivais au rythme de la chanson et ça tombait un peu de partout. Bonap. ps : suis ni "lettré" ni "génial", suis un instinctif qui travaille avec un accélérateur d'alphabet. |
   
jml
| Envoyé mercredi 30 juillet 2003 - 05h06: | |
j'écris à la vitesse des roches mais j'aime bien ton accélérateur d'alphabet. j'habite à la campagne mais quand je vais en ville j'écris plus vite. j'applaudis des deux mains et plus. |
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