   
florence
| Envoyé jeudi 17 juillet 2003 - 16h30: | |
Traversée en bordure d'un chemin J’ai traversé un territoire de neige à peine plus grand que mon ventre tu sais pas plus grand que la main suppliant le givre de délivrer le mot sacré gravé sous la langue de tout homme Alors des flocons seraient restés amarrés à mi-chute parmi eux, je compterais encore les oiseaux suspendus sans balancements d’ailes et le cri monocorde des enfants plus jamais essoufflés pureté d’un diamant trouant la gorge d’un oiseau Ce froid s’arrimait à mes hanches long serpent de soie blanche séduisait mon visage pour encrer sa stupeur au revers de mes pupilles J’ai traversé le torse d’une montagne transportant sur mon dos ces phylactères criards les auréoles brisées de saints cacophoniques, et ces quelques dessins consumés par des soleils riants où un enfant avait cru utile de m’inviter comme unique fête après la fête J’ai traversé un pays aux lendemains immenses un jour pour tout espace et pas assez de tentes pour qu’y repose toute l’espérance prophétisée derrière mes pas dans la transparence des glaciers des femmes remplissaient des paniers de cerises à chaque goutte de sang cueilli leurs bouches se formaient sur leurs faces pétrifiées d’amour J’ai traversé une femme aux longs sillons de chair son cœur poinçonné de l’absence de mon corps des abeilles travaillaient à son enluminure et ma nage si lente guérissait son giron déserté par les anges et l’or des matins et rendue la jouissance du plein j’ai traversé ma naissance
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