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lilas
| Envoyé mercredi 23 mars 2005 - 22h50: | |
j’ai rêvé ce matin qu’une immense colonne de femmes décoiffées remontait l’avenue crosse en l’air mais armées et la fleur au fusil elles parlaient d’amour d’enfants et de lumière frappant de leurs mains nues le front des hommes las celui des hommes fous des notables des soldats qui voulaient s’en aller défendre leur prophète leur Christ leur Jehovha leur Mohammed leur roi ou leur chef harnaché de pensées meurtrières Femmes levez le front redressez votre dos le voici donc venu le temps de vous défaire du poids de lâcheté de peur et d’inertie qui vous courbe le front si bas vers cette terre si bien que ne pouvez défendre tous vos fils Ils vont mourir demain pour d’absurdes victoires qui ne seront jamais que celle de leur clan remplaçant un tyran par un autre tyran un veau d’or par un dieu de multinationale et leur peur par la peur de nouveaux innocents. Tant que vous n’aurez pas rendu à ce vieux monde l’enfance du regard et l’attente des mains tant que vous n’aurez pas appris à tous ces hommes l’appel des peupliers du vent et de la mer Tant que vous n’aurez pas unis vos forces tendres pour refuser la mort la haine et le rejet offrant vos fronts ouverts aux couteaux et aux balles en masse et sans recul sans haine et sans regret vous ne mettrez au monde au mieux que des mauviettes, au pire un assassin des futurs Champs de Mars vous ne pourrez jamais relever votre tête sans lire avec effroi au cœur de vos enfants leur futur de chaos peint en lettres de sang. Car il est temps enfin de donner à ce monde d’autres raisons de vivre d’aimer de mourir que l’argent le pouvoir la puissance et la gloire il est bien temps enfin d’essayer d’en finir non par l’arme et le feu ni la désespérance mais par l’amour vivant l’espoir et le désir de donner à chacun le plus bel avenir d’un cœur de poésie de musique et de danse dans la fraternité fleurissant à loisir .
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mohand
| Envoyé mercredi 23 mars 2005 - 23h35: | |
J'ai bien apprecié et le fond et la forme. un cri tendre pourtant contre la mort gratuite, pour un dogme ou pour un dollar, ou une goutte de petrole. Un poème militant mais sans ombage, sans surchage, sans enthousiasme idéologique mais avec beaucoup de sérénité et de pondérence. La modestie est vraiment signe de grandeur. Merci lilas pour ce texte. |
   
lilas
| Envoyé jeudi 24 mars 2005 - 00h26: | |
merci, Mohand. C'est un poème déjà vieux et très classique, écrit le temps de l'écrire ( cela se voit !) , et qui m'avait surprise, non pour le fond, mais pour son jaillissement soudain. j'ai eu envie de le partager pour "voir" les réactions. Naïf mais "ressenti" ! |
   
mohand
| Envoyé jeudi 24 mars 2005 - 00h37: | |
C'est cet naiveté qui a empêche ton texte de sombrer dans le militantisme ideologique. Cette naiveté humaine si je puis dire l'a laissé sortir, etre senti et par l'auteur et par le lecteur. |
   
fouroulou
| Envoyé jeudi 24 mars 2005 - 00h44: | |
Oui un fervent et doux texte!beauuuu!! un cadeau à toutes les mères!! |
   
Jordy
| Envoyé jeudi 24 mars 2005 - 11h09: | |
Oui, Lilas, c'est en effet très "classique" et un peu trop premier degré, quand même.Ca fait "militant", mais pourquoi pas? Et c'est bien foutu, dans l'ensemble. bisous |
   
Hélène
| Envoyé jeudi 24 mars 2005 - 23h28: | |
un veau d’or par un dieu de multinationale j'aime beaucoup cete façon de dire Lilas cest le noeud de ton poème. curieux pour les textes militants , de révolte , l'alexandrin s'impose naturellement la marque de Hugo ? |