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jml anonyme
| Envoyé samedi 02 août 2003 - 05h17: | |
PLUS LOIN Comme une main tendue Sur le temps inutile Je ne quémande plus, je donne ce que je rêve. Je dresse dans mes mots Des pierres végétales, Des nuages d'humus Pour les ailes en attente. Je caresse le ciel Dans le vol des oiseaux. Je recueille le sel Dans le poil des bêtes. Je mords à plein mots Dans la chair du silence. J'écoute d'une rue à l'autre Le passage des pas, Le fleuve qui se dresse Entre les bras des rives, Les oeufs qui se répondent D'un nid d'oiseau à l'autre, Le battement des aiguilles Dans les montres ou les pins, La nage des cailloux, Le rire des poissons, Le sommeil des rochers Dans le lit des ruisseaux. Je touche les épaves Avec le doigt du sable Et regarde le monde Avec les yeux d'un faon. Je touche les épines Dans l'odeur des roses. Je parle avec le miel, Les fourmis et les choses. J'accompagne la graine Jusqu'à la floraison, La jeunesse de l'eau Jusqu'aux rides de la mer, La levure qui monte Dans le pain des colères. J'émiette la tendresse Dans la soupe et la faim. Dans la pierre ou la terre, L'odeur du fumier Ou celle des caresses, Dans l'âme des damnés Qui se cherchent une chaise, Je continuerai seul À parler aux racines. Dans la lumière du poème Dont je ne suis que l'ombre Les cicatrices du coeur Pèsent moins que l'espoir. |
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