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PascalDuf
| Envoyé jeudi 07 avril 2005 - 22h00: | |
Colères de Flandre 2. Ma compagne, au crépuscule. Ses couleurs si criardes à vouloir être aveugle, Son parfum de blé mûr, son vent, ses digues, Ses frénésies de bonheur, sarabandes, serpentins, Ses histoires de famille, sa mélancolie légère des dimanches après-midi… S’il existe un lieu frémissant comme un ventre de femme, nous y sommes, ami. La lumière d’ici se caresse du bout du pinceau comme la peau d’une blonde, d’une brune, d’une étape douillette. Les pierres se font dentelles dans le soir violine. C’est une contrée fiévreuse de trop de nuages bas, Aux bravades célèbres, à l’immuable automne Qui souvent, malgré elle, soulève son échine Pour rappeler au monde qu’ici l’on fût heureux. Aujourd’hui, les champs de lin ondulent comme nos vies Quand tu te lèves, matin, ma femme aux seins si lourds Viennent les jours heureux de vacances modestes Enfin les bras se posent aux cous d’hommes rassurés Passeront les jours, passeront les années… Toujours, je t’aimerai… Demain, pas de tumultes, nous sommes au-dessus des frayeurs, De cet abîme insondable des jours…. Aux peines infinies, aux joies de te revoir Chaque baiser donné, chaque baiser reçu Essuyons-nous les yeux, l’ouvrage nous attend… Nous mêlons nos sueurs en ce destin si âpre… Mais quand flamboie soudain ce soleil de juillet Auréolé de pourpre comme ta bouche miel Tu portes mes enfants comme ma mère m’a porté. L’histoire pour être simple n’en est pas moins belle …. Comme tes yeux, ma douce, au regard apaisant Dans le parfum léger des haies de l’été chaud Un oiseau bleu, furtif, passe sous le pommier Tu chantonnes, ma douce, tu es l’arbre de vie Peu importe les jours, laissons là les années… Toujours je t’aimerai…
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