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jml
| Envoyé mercredi 13 avril 2005 - 07h13: | |
QUELQUE PART OU ICI Je suis au beau milieu. Je tourne avec les étoiles au cœur des galaxies. Une auto me happe en pleine jeunesse. Je nais dans un ventre au Chili. Je meurs dans un chien. Je suis un orignal, un cheval, un chameau. Je suis un vieux poème oublié dans un meuble, une lampe électrique qui n’éclaire plus rien, un ivrogne assoiffé qui perd sa bouteille, un philosophe qui perd la tête, un clown qui perd la face. Je suis l’éclair dans le ciel. Je me sens responsable du monde. Quelque part ou ici. Ailleurs peut-être. Je suis une bille rouge qui roule sous vos pieds. Je suis dans l’eau jusqu’aux genoux, dans un lit, en prison, dans mes petits souliers, dans le printemps qui crache ses premières dents de fleurs. Je suis nu sur la scène et cherche mon costume. Je suis un vieux routard cloué dans un fauteuil. Je suis mon fils et ses enfants. Je suis ma fille et son ami. Je suis ma blonde morte et même ses parents. Je me sens responsable des arbres, des oiseaux, des rivières. Quelque part ou ici. Ailleurs ou autrement. Je suis un homme de terre et une femme d’éclair. Les mots qui nous détruisent. Les mots qui nous construisent. Je suis la flûte qu’on fait taire, les fleurs du tilleul, les gros yeux d’un canon. Je suis le sac de la nuit qui enveloppe le rêve, un meuble en bois de femme, un cri en forme d’homme. Je me sens responsable du monde et je ne suis qu’un mot. 13 avril 2005
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phl
| Envoyé mercredi 13 avril 2005 - 10h24: | |
mise l’horizon sous tes pas aux dés creuse l’espace naissent envies pas dit d’enfance peaufine l’instant glisse lumière pleure le bleu de nos désirs flamme sans fin sans souffrir l’idée d’une nuit n’efface pas le désir de renaître sur le sable trace des rêves nos marées imprévisibles effacent joyeusement stigmates sur le ciel monde et le blanc remplit les interstices il neigeait effleure la réalité ride transparente est le brouillard oublie les étoiles le bruit du vent agite le silence aux nostalgies nos bascules demain prévoit il n’est pas de temps pour les jamais si maintenant n’existe pas les pierres rondes se froissent ritournelle bruyante des nausées secoue d’un vol tire la dépouille sur le bord nos carcasses échafaudent l’inévitable sur la dune impatiente le grain attend le vent le temps s’enroule racines plongées aux sources liquides |
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