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JG
| Envoyé lundi 18 avril 2005 - 20h03: | |
Je sais les heures basses où le rêve se hisse Je sais tous les visages à la nuit consumés Des femmes pratiquantes et de mauve et de parme Fleuries de lit en lit d’infidèles pensées Je sais un peu d’aurores et je sais des poussières Je sais vingt ans déjà… Je sais bien mille années Je sais aussi d'autres matins D’une étoile et d’un siècle un tissé de lumières Un champ haut comme un ciel vide d’éternité Avec les mots touchant Avec comme une offense Avec comme un chagrin Avec comme une idée Des lèvres et puis des mains bavardes d’indolence Avec un chant d’hier au cœur assassiné Suivant parfois d'autres chemins Je sais comme tu sais, un jour, comme une alarme Du rouge mit aux lèvres et des airs maquillés Un crayon fleurissant d’artifice la larme A son bleu soulignant la place d’un passé Avec tant d'autres vies... Tant d'autres lendemains Les regards dissipés de nos paroles vaines L’amour t’en souviens-tu... Tout est bien loin déjà L’alliance aux mille feux tant d’années qui nous mènent Aux Roses annuelles où le rose s’en va Ces rides qui trahissent l’infini sous l’étoile L’agonie dans son ciel où ton âme se voile D’un silence haletant chaque nuit d’infortune Et mon pas de géant qui n’atteint pas la lune Sous le phare des néons chaque jour finissant Au tissé de nos draps à recoudre le temps Où se couchent les anges... Où se glisse ta peine Dans ton ventre en sursit du maillon qui t’enchaîne Mille années de lumière au brillant de tes doigts L’imparfait de ton rêve étranger à nos lèvres Tant de lustres et sans yeux Tant de froides lueurs Tant de gestes effacés dans nos lits sans le cœur… Tant de nords et de vides aux aurores opalines Tant d’hivers… Et puis toi… Dans mes mains orphelines Où ton ombre s’étire Un fantôme à l’étroit Où sa ronde se mire au miroir de toi… Avec ces yeux voyants de nos joyaux perdus Avec comme une trace comme un vague refus Avec le temps d’un autre au bout de ta patience Dans les mains de Cassandre indexés à l'alliance Avec un cœur si haut sans gestes de secours Des langues assoiffées et des comptes à rebours Cette autre destinée d’invisibles tendresses Avec tous tes baisers venus les ramasser Avec une tiédeur et le temps qui se venge Avec une paresse et des servilités Des matins en retard et des soirs où se range Au fond de nos placards toute une éternité Avec des lits tranquilles… Un fantôme qui passe Avec ses humeurs en phrases éternuées A peine des silences et puis des mots de passe Avec bien mille choses… Aux heures à pas comptés Je sais comme tu sais ... Mais il se fait tard Avec tous mes je t’aime Il est déjà demain
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lilas
| Envoyé lundi 18 avril 2005 - 20h29: | |
J'aime beaucoup ce poème dont l'inventaire s'approfondit et devient plus émouvant de vers en vers. |
ali
| Envoyé mardi 19 avril 2005 - 15h30: | |
Plume de maître!! mes genoux flèchissent de..!! c'est comme si tout est dit!! merci JG |
mohand
| Envoyé mardi 19 avril 2005 - 16h38: | |
Le temps y devient de plus en plus lourd à supporter. Chaque jour qui passe est déjà un passé qui s'entasse à devenir un fardeau. un trés beau poème, j'ai beaucoup aimé et relu plusieurs fois. |