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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.06.2003 au 30.09.2003 » Pluie de slam « précédent Suivant »

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Florence
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 11h19:   

Trouvé ceci et d'autres belles choses sur le net:


La Pluie

Quelle pensée
Ancienne
Surprend
L'Hôte

Sise la pluie
En larmes
Répandues

Sur les moulures
De la corniche

Nous sommes nomades de la pluie
Sur la crète des feuillages
Parapluistes en quête d'amour


D'Eric Dubois, slameur (poésie urbaine, clamée, rythmée et assez marginale), découvert il y a peu(il viendra peut-être nous rejoindre sur ce forum)


http://barbatux.dyndns.org
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Wolvess - Louve
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 19h57:   

J'espère qu'il viendra nous rendre visite. C'est un genre que je ne connais pas, je l'avoue. Qu'on pardonne mon ignardise crââsse, mais est-ce que ça s'écoute en musique ?
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florence
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 20h11:   

non, d'après ce que j'ai pu en voir une fois à Paris, c'est un genre parlé, presque scandé, qui joue donc sur les sonnorités, sur le rythme, amis il n'y a pas de règle, chacun peut dire le texte qu'il veut. C'est centré sur l'oralité, donc, sur la communication directe, c'est un genre populaire, qui s'inspire souvent du monde de la rue, du ressentit parfois marginal, il y a souvent de l'humour aussi.

mais il pourra en parler mieux que moi!
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Wovess - Louve
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 20h53:   

Merci pour cette précision, Florence. Je ne sais pas pourquoi, ça m'a fait tout de suite penser au Rap, ce style. Mais je me mets sans doute encore le doigt dans l'oeil (qui est déjà hérissé de doigts)...
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dubois eric
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 21h05:   

bonjour
en ce qui me concerne bien qu'influencé il y a quelques années par le slam que je pratiquais alors, mon écriture est d'essence poétique...
Cela dit, je ne suis un rappeur mais quelqu'un plutôt au phrasé "beat" (cf les poètes beatniks nord-américains kerouac ou ginsberg) dont les textes ont la structure semblable à un morceau de be-bop ou de free (jazz)
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eric dubois
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 21h10:   

PASSE COMPOSE


Où les pigeons bleus
Dans l’encoignure de la fenêtre

Rue du Canal
Les démons se pressent

Se bataillent au dos des ruelles
Et s’expriment les chiens

Tu as les genoux écorchés
C’est un été blanc avec peu de bruits

Volent comme des grillons
Rôtis par un soleil de poudre

Tu déchiffres les plaques
D’immatriculation

Ce sont des signes comme des
( )
en pleine cité rouge

comme le sang
comme l’attente

l’attente

Et s’échangent des quolibets
Des noms d’oiseau

Rue du Viaduc
Les chiens sont au bord
De la soif

Tu as dans les yeux des lunes lumineuses
Sieste de début d’après-midi atonal
Rien à dire à se dire

AOUT 2003
INEDIT
ERIC DUBOIS


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eric dubois
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 21h13:   

TUTOYER L’INVISIBLE





en auguste mois dans l’été à son milieu à bout de rime je tutoie l’invisible je tutoie ça ne se fait pas ça ne se sait pas l’invisible

ça m’a pris sur cette terre bétonnée de citadelles glacées et lumineuses que j’aime cependant l’invisible je le pressens l’invisible qui m’attend déjà

est tapi bien caché aux aguets et j’ose le tutoyer cet invisible aux rondeurs maternelles et aux dents acérées succube qui me terrorise la nuit de grande dérive

je la tutoie la faucheuse fauchée pauvre et solitaire ça ne se fait pas l’invisible aux jupes d’orage et aux seins de tourbillon sur cette terre bétonnée de citadelles maternelles et aux nuits acérées

elle veut mon existence ma pitance me dévorer mes bouts de rime et mes emplettes mes mets de choix tout le falbala sur cette dérive lumineuse et auguste

je sais tout d’elle ses passe-passe et je la tutoie la fauchée maquillée comme un pitre glacé et
acéré

et je tutoie l’invisible à ce moment-là par exorcisme et par lyrisme et par cynisme et pour
laisser des traces

je tutoie l’invisible et ça ne se fait pas


AOUT 2003
INEDIT
ERIC DUBOIS
© ERIC DUBOIS-BARBATUX

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Wolvess - Louve
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 21h16:   

Ouaaaaah ! Ça c'est du service rapide. Bienvenu ici, Eric, si je puis me permettre de te recevoir (alors que je ne suis pas hôtesse).

Mes yeux ont fait TIIILT ! devant ces yeux éclairés de lunes lumineuses.
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eric dubois
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 21h22:   

bien évidemment je ne "donne" qu'un échantillon de ma poésie- j'ai parcouru le site de florence,lu ses textes-enfin je correspond à une poétesse hors des frontières de la france!
ce qui importe c'est d'établir un réseau de "auteurs-lecteurs" !
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florence
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 21h23:   

Ah!! heureuse que tu nous ai rejont. j'aime le premier, en portrait de rues au quotidien, une promenade de son et d'images;

et le second pourson rythme, obsessionnel, sa cadence...

Bienvenue ici donc!

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eric dubois
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 21h24:   

wolvless bienvenue à toi !
tu viens d'où?
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eric dubois
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 21h26:   

MON PREMIER TEXTE c'est une évocation de ma petite enfance il y a plus de trente ans !
MON SECOND TEXTE le sempiternel thème de la condition humaine !
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eric dubois
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 21h38:   

CHEMIN CREUX



Saison sec de sifflements secs
D’un vent omniscient
Tu

Balaies le pas de ta porte
Une serviette éponge ton front
Tu

Chantes dans la cuisine doucement
Et le transistor chante aussi
Tu

Mets dans le bain l’enfant
Qui chante
Tu

Dis quelle belle journée
La loco tremble sur ses bases
Cahote doucement

Les voyageurs de la Bastille
Sont comme des bannières
De cendre dans le soleil blanc

Masques mortuaires d’un bel
Eté
Tu

Caresses les cuivres
Et vides les cendriers
Tu

As pour compagnie
Les cris de l’enfant
Et la danse des arbres

Plantés dans l’asphalte
Et les couleurs
Du potager


AOUT 2003
INEDIT
ERIC DUBOIS
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Leezie
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 21h55:   

Ah super , Eric Dubois vient nous voir... Bienvenue à toi, slammeur. Je te lis peu à peu, c'est très intéressant !
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Leezie
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 22h07:   

une précision, Eric, sur un point qui m'intéresse beaucoup : que veux-tu dire exactement lorsque tu parles d'imitation (ou évocation?) par le slam de phrasé be bop? techniquement, ça se fait comment, je veux dire?

et pour l'allusion au free jazz, dans la structure, pareil :parce que c'est libre, fluide, sans trop de structure justement? ou bien...?


par exemple, toi est-ce que tu te fondes sur des airs particuliers ou musiciens particuliers lorsque tu écris?

pardon pour le tir groupé de questions !!
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eric dubois
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 22h23:   

comme pour le jazz tu pars d'une ligne mélodique qui sera le fil rouge du poème puis tu fais de constantes improvisations

j'écoute très souvent du jazz quand j'écris le nez sur un carnet ou sur l'ordinateur

j'écris donc très souvent la nuit !
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eric dubois
Envoyé mercredi 06 août 2003 - 22h30:   

le free n'est pas contrairement à ce que pensent les gens désordonnée : le free s'affranchit de l'harmonie c'est tout
c'est une musique tout en ruptures,dislocations, arythmie....

bien évidemment je joue solo et je n'écris pas encore avec d'autres poètes ou slameurs mais un premier texte peut répondre à un second d'un autre comme dans une joute verbale une fois le thème lancé...
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eric
Envoyé jeudi 07 août 2003 - 00h04:   

enfin je n'écris pas seulement en référence à la musique - il y a dans ma poésie, de l'oralité, de l'improvisation et un travail d'écriture fait de doute et de recherche au niveau du langage, de la langue (assonnances,allitérations, jeux de mots...)et une recherche vers l'unicité des thèmes, ce qui signifie que j'écris "toujours la même chose" mais avec des variations, des nuances... ON DIT toujours qu'un écrivain écrit le même livre !
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florence
Envoyé jeudi 07 août 2003 - 09h48:   

J'étais sûre et certaine que cette alliance entre mots et rythme plairait à Leezie!!

Heureuse d'avoir permis cette rencontre et ces questions !

C'est très intéressant. J'apprécie beaucoup cette écriture, qui joue beaucoup sur les effets phonétiques sans évider le sens.

PS: Eric, si tu veux, tu peux poster tes textes, chaque fois dans une nouvelle discussion, ansi chacun pourra être commenté en particulier et non groupé.
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Wolvess - Louve
Envoyé jeudi 07 août 2003 - 11h31:   

Je me régale aussi. Merci Florence et Eric.

Je crois qu'il va me falloir laisser décanter un peu cette nouvelle musicalité.
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JG
Envoyé jeudi 07 août 2003 - 17h38:   

De Jacques Reda

"Ecoutez-moi. N'ayez pas peur. Je dois vous parler à travers quelque chose qui n'a pas de nom dans la langue que j'ai connue, sinon justement quelque chose, sans étendue, sans profondeur, et qui ne fait jamais obstacle (mais tout s'est affaibli).
Ecoutez-moi. N'ayez pas peur. Essayez, si je crie, de comprendre : celui qui parle entend sa voix dans sa tête fermée; or comment je pourrais, moi qu'on vient de jeter dans l'ouverture et qui suis décousu?
Il reste, vous voyez, encore la possibilité d'un peu de comique, mais vraiment peu: je voudrais que vous m'écoutiez -sans savoir si je parle.
Aucune certitude. Aucun contrôle. Il me semble que j'articule avec une véhémence grotesque et sans doute inutile -et bientôt la fatigue, ou ce qu'il faut nommer ainsi pour que vous compreniez.
Mais si je parle (admettons que je parle), m'entendez-vous; et si vous m'entendez, si cette voix déracinée entre chez vous avec un souffle sous la porte, n'allez-vous pas être effrayée?
C'est pourquoi je vous dis : n'ayez pas peur, écoutez-moi, puisque déjà ce n'est presque plus moi qui parle, qui vous appelle du fond d'une exténuation dont vous n'avez aucune idée, et n'ayant pour vous que ces mots qui sont ma dernière enveloppe en train de se dissoudre."

Jacques Réda
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Hélène (Hélène)
Envoyé jeudi 07 août 2003 - 17h47:   

Quel beau texte! Et comme c'est vrai . le poète a ce besoin , cette inquiétude : " va-t-on comprendre ? , vais je effrayer ? ennuyer ? Et pourtant il lui faut écrire
quoi qu'il n'y a pas que les poètes pour penser de cette façon .
Jacques Reda ne risque rien en tout cas avec moi je l'ai très bien compris (:-)
merci JG
amitiés

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