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Rob
| Envoyé mardi 03 mai 2005 - 13h10: | |
Une histoire à pleurer On n'invente jamais qu'une histoire à pleurer Et ta main caressait un chat blond qui rêvait J'écris pour une nuit perdue, quand le veilleur Dramatise un chemin sous les feux de Saint Elme Je vois toujours sur l'eau couler la barque lente Quand tu veux par grands vents que les vagues s'emballent Un murmure de draps porte un mélodie La vie comme mon chant est toujours à l'étroit J'écris des mots fuyards sur des fatras de feuilles De l'ancolie qui saigne à l'herbe qui jaunit Ces nuits de tabac froid qu'une averse a lavé Vois-tu toujours briller mes mots d'amour chantés On n'invente jamais qu'une histoire à pleurer En ouvrant sur la mer des rires de corsaire A surveiller en douce et la voile et le vent Dégorgé comme on peut de l'oiseau maritime A tirer sur les nuits ourlées de vagues vertes J'ai joué du marin avec la pluie collée Les marées étoilées j'irai les oublier Sur la ville en dérive avec le ciel huilé L'étalage en bordel va se perdre aux diables J'avais pourtant juré sur l'étoile de mer Que mes nerfs mes écueils joueraient de l'apparat J'ai ployé sous le temps pourtant je le savais On n'invente jamais qu'une histoire à pleurer Et je reviens chanter en pitre démodé Repu dans le feuillage et le bal sans lumière La vie comme mon chant est toujours à l'étroit On n'invente jamais qu'une histoire à pleurer
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k
| Envoyé mardi 03 mai 2005 - 14h37: | |
Décidément aujourd'hui, tu nous reviens en trombe. Tes fameux vers chantants de 12 pieds. Cet appel à Ferré. salut karl |
Rob
| Envoyé mardi 03 mai 2005 - 15h27: | |
Je ne l'ai pas appelé le Léo, il est venu tout seul, comme une ancre dans mes vases, je ne peux me détacher de rien. Un autre type qui me serre les flancs, c'est Franquin en bande dessinée, tout ça c'est chevillé. Les douze pieds, c'est encore ce qui m'amuse un peu, c'est la rythmique qui chante, ça permet de dérouler ses vieilles lunes en ayant l'impression de psalmodier des poésies, c'est dérisoire mais ça meuble avec un petite couche de ripolin, ne changeons rien, le temps nous presse. Salut Karl Rob
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k
| Envoyé mardi 03 mai 2005 - 16h09: | |
bien dit, oui. ne changeons rien. ceci dit, ça chante vraiment le 12 pieds, Rob, et y'a pas que le 12 pieds qui caratérise tous tes textes, y'a des vieilles lunes qui parlent beau. karl |
mmgh
| Envoyé mercredi 04 mai 2005 - 13h03: | |
Tes paroles sont belles a pleurer, Rob. Je te lis avec plaisir, ici, comme sur le bleu. mmgh (lila) |
Jordy
| Envoyé mercredi 04 mai 2005 - 15h16: | |
Salut Lila! je te remercie au nom de mon frangin. C'est vrai que si tu t'appelais Lilas, ici, ça ferait confusion! |
Rob
| Envoyé mercredi 04 mai 2005 - 15h28: | |
A ne pas rater à Paris, l'expo Franquin à la villette
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lilas avec un s
| Envoyé mercredi 04 mai 2005 - 18h05: | |
Rob, tes mots ne mourront jamais. Non plus ceux de Jordy. (Et ce n'est pas pour vous éviter de fulgurantes jalousies (:-)), je le pense !) ESt-ce aussi une chanson ? C'est beau, également, de découvrir d'abord les mots nus quand ils ont une âme et qu'ils savent chanter. Il y a de sacrées voix sur ce forum ! merci encore de me l'avoir fait connaître. Est-ce que Marie Bataille y poste parfois ? A bientôt |
Jordy
| Envoyé mercredi 04 mai 2005 - 22h25: | |
Merci Liou! Oui, sur EV , Marie intervient parfois, rarement. Tiens, ces jours-ci, mais pas sur de la poésie, dans les threads sur le oui et le non. bisous! |
lafourmi
| Envoyé jeudi 05 mai 2005 - 14h49: | |
Rob tu as toujours le rythme des vagues. tu dois entendre tes poèmes de la mer. voilà que je m'interroge as tu déjà écrit aussi devant l'Atlantique ? La Mediterranée est plus calme et tu la rends passionnée. |
yv
| Envoyé jeudi 05 mai 2005 - 23h59: | |
Tout chante dans ce poème. Les images les sons et même le chouette refrain. Moi, j'aime les alexandrins Quand ils sont bien maniés ils sont d'une richesse de rythme inouie, avec ou sans rimes. Me souviens au sortir de Cyrano de Bergerac avoir entendu une dame dire. Dommage que ce ne soit pas une piève en vers. Compliment à l'acteur et à l'auteur qui avait pu faire un texte en alexandrins et en faire passer une heure et demie sans lasser.! |
Rob
| Envoyé vendredi 06 mai 2005 - 10h57: | |
C'est gentil tout ça, merci. Finalement, la mer les vagues , tout le bastringue, ça fait un peu folkore intérieur avec quelques poissons noyés, mais faut bien passer le temps sans le prendre au sérieux, c'est qu'il est fuyant, le salaud. |
lafourmi
| Envoyé vendredi 06 mai 2005 - 12h26: | |
alors quoi Rob , vagues à l'âme ? le temps est une ronde il se voudrait peut être une île.
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mmgh
| Envoyé vendredi 06 mai 2005 - 13h48: | |
on dirait plutot que tu arrives a le saisir, fuyant ou pas, salaud ou pas, tu l'as bien eu |
Rob
| Envoyé vendredi 06 mai 2005 - 14h43: | |
Le temps gagne toujours, le coup de manche sur la tronche a inévitablement le dernier mot. en attendant on se fignole le petit objet, le mot du jour qui fait semblant. Tout ça pour faire quoi ? Je n'en sais rien. Yves a parlé, et c'est tout à fait vrai, de refrain. Et là, à ce moment, j'ai glissé vers le procédé, un parmi tant d'autres. Au moment du stylo la question ne se pose pas, le texte doit se dérouler comme ça. Après on peut se dire, pourquoi vouloir chercher l'effet, on peut se sentir arnaqueur ou enfantin, va savoir. En fait la question qui m'obsède c'est : Pourquoi on expose nos quatre mots, ces quelques mots que l'on pique partout, pourquoi cette envie que d'autres les lisent, on se prend pour qui ? On est pas obligé de répondre, au final tout est perdu alors autant se garder dans un état de rêve même si les mots sont usés.
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mmgh
| Envoyé vendredi 06 mai 2005 - 18h15: | |
les mots ont une ame, ils sont genereux et savent consoler celui qui cherche a se faire consoler. ils ont chacun son histoire, et c'est tres bien comme ca. pourquoi partager l'instant ou l'on porte vers le papier ces mots aimants ? tout simplement parce qu'on est humain, et qu'il nous faut la preuve de ce qu'on ressent par le regard de l'autre. |
Lilas
| Envoyé samedi 07 mai 2005 - 18h37: | |
Quand ce sera la nuit Et toi tout seul dans une limousine Quelque part sur une route de forêt Quand ce sera nuit noire O mon poète aie garde d'allumer tes phares Appuie de toutes tes forces sur le champignon de la beauté Sans rien savoir Et sans souci du flot battant ton pare-brise Enfonce-toi comme un noyé dans la nuit rageuse qui grise Tu as perdu la direction Le Nord l'étoile les feux de position Et tu sens soudain un grand choc Tu es couché près de toi dans la verdure Tu es comme mille petits trous de serrure Qui regardent dans ta tête éclatée Les éléments épars de la beauté Et qui viendrait te chercher là Quand tu disposes de toi-même Secrètement pour un destin Qui ne peut plus te laisser seul N'appelle pas Mais entends ce cortège innombrable de pas (René-Guy, Rob, semble te répondre. Tu me fais comprendre un autre sens de son "Art Poétique" : il est art de vivre en poète, mais aussi art de mourir en poète) |
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