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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.04.2005 au 31.08.2005 » à la sauvette « précédent Suivant »

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jml
Envoyé jeudi 05 mai 2005 - 15h24:   

Mes mots sont un manteau boutonné à la hâte. Ses manches bien trop longues font rire les critiques. Je ne veux pas du prêt-à-vivre mais du cœur à aimer. Mes mots sont de la jute sans pompe ni parade. J’écris à la chandelle sous les lettres au néon. J’écris avec du vent, de l’écorce et du sang une prose à peau nue. J’écris avec un doigt dans la gorge du silence, la tête dans les nuages et les pieds dans les plats. Quand le soleil se couche, c’est une façon de parler. Je cherche encore le lit où border sa chaleur.

J’écris à pois, à rayures, à carreaux, sans méthode ni doigté. Je tricote. Je remaille. Je rapaille. J’écris à pieds avec les orteils qui retroussent, à la main, à la voix, à la noix de muscade, à la scie musicale, avec des branchies, des bronches, des branchailles, des broussailles, des automnes en hiver, des cahiers d’écolier et des crayons de cire. J’écris à bulbe ou à semence, à la sauvette, à cœur ouvert, à peine perdue, sans paillettes ni zébrures. J’écris avec les arbres, les chiens errants et les chats dans la gorge.

J’écris pour les oiseaux, les amis, les égarés, les fous, avec la musique et non la forme des oreilles. Je fais des petits bonhommes de mots avec les pattes de table, les bras de chaise, les yeux ronds des poupées, les becs de lièvre. Je fais pousser dans l’eau des pommes d’arrosoir. La sagesse perd ses dents sur les questions naïves. Rien n’a vraiment changé. Le corps fait jaillir le même cri de peur. La guerre continue, la famine et la foi. Il est temps d’allumer les brasiers et d’arracher les masques. Je ne sais rien des mots si ce n’est le silence. Je veux sentir la pluie quand je parle d’orage et me brûler la voix sur le f du feu. Les mots arrivent au sens comme la sève aux premières feuilles, les ailes dans les œufs, le sang sur les blessures.


5 mai 2005
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Yves
Envoyé jeudi 05 mai 2005 - 23h38:   

L'écriture sur l'écriture est en général pédante intello et insupportable.Disons chiante de pédanterie. En mettant toute ta sève tu arrives à contourner la question en rendant cette forme quasi végétale d'une visite de jardin intérieur. Un muguet pour toi , tardif !

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