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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.04.2005 au 31.08.2005 » Encore elle « précédent Suivant »

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karl
Envoyé jeudi 12 mai 2005 - 19h54:   

vous saurez que c'est elle
perdue dans son horizon inventé
le regard bleu marée
le songe en cheveux de lin
vous saurez
elle vit d'épopées folles
de grande chevauchée fleurie
de multiples humeurs déréglées
elle est comme ça
au gré du vent des fées
elle va d'amour vous verrez
des contes au passé simple pour écarter les penseurs
vous verrez
elle a la voix encombrée de poupées
on vous la donnera
déchirés
une petite qui nous quitte
pour un chemin de rectitude
monsieur le directeur


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Jordy
Envoyé jeudi 12 mai 2005 - 20h29:   

C'est chouette, Karl, c'est surprenant...mais j'ai rien compris!
Bon, je vois bien que c'est une fille (très jeune, les poupées? ou une femme?)
A quel mot se rapporte "déchirés"?
Et que devient la fille? elle va vers la "rectitude"? et donc quitte l'école? ou l'entreprise? et pour quel projet? quelle "rectitude"?
bref, j'ai rien compris!
explique s'il te plait!


(je ne sais plus si c'est sur le bleu, ici, ou sur EV que j'avais dit que pour moi l'auteur devait être capable d'expliquer EXACTEMENT ce qu'il exprimait dans son poème)
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mohand
Envoyé vendredi 13 mai 2005 - 00h02:   

Effectivement Jordy, etre maitre de ce que l'on veut dire, puis le transformer en images poètiques cohérentes sinon ce n'est pas de la poèsie.
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Jordy
Envoyé vendredi 13 mai 2005 - 07h50:   

on est tout à fait d'accord, Mohand!
C'est sûrement le cas pour ce texte de Karl, car Karl est toujours compréhensible. Il nous manque donc juste la clé!
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karl
Envoyé vendredi 13 mai 2005 - 14h15:   

Non, je ne suis à peu près jamais compréhensible. Je l'ai remarqué moi-même.
Je dirais plutôt que parfois, on peut comprendre ce que mes textes disent...

------
Rectitude: qualité de ce qui est droit.

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Bref, cette histoire qu'on appelle poème, c'est celle d'une petite fille qui entre en maternelle l'an prochain, qui va donc quitter son monde de poupées, de fées et d'enfance pour un aller, à chaque matin, s'asseoir sur une chaise où s'apprendra la rectitude, la droiture, bien se tenir, et oublier tranquillement, quitter le monde des poupées qui la font tant rêver.
----
déchirés, ce sont ses parents qui perdent l'enfance au nom d'une rectitude.

j'ai "balancé" ( comme vous dites) des mots qui se rendent à peu près à ce sens-là.


amitiés
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Jordy
Envoyé vendredi 13 mai 2005 - 16h55:   

J'avais exactement compris ça, en fait, Karl!
Mais déchirés" tout seul, c'est dur à comprendre.
("nous sommes déchirés"? "elle et moi déchirés"?)

amitiés!
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karl
Envoyé vendredi 13 mai 2005 - 17h05:   

on vous la donnera
déchirés

explications:
ses parents vous la donneront
ils seront déchirés
ils livrent leur petite fille au monde de la rectitude
elle part un peu, quoi

---

salut Jordy

p.s.

quand il faut expliquer à ce point,
on déchire et on recommence
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Jordy
Envoyé vendredi 13 mai 2005 - 17h44:   

Mais non, Karl! c'est juste que "déchirés" ne s'accorde pas avec le singulier de la petite fille, il suffit de pratiquer une inversion:
"déchirés, on vous la donnera"
Et là on comprend très bien!
amitiés!
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mmgh
Envoyé samedi 14 mai 2005 - 14h19:   

moi, Karl, j'ai tout compris du premier coup, les deux dernieres phrases constituent la chute du texte, une chute qui revele toutes les saveurs servies
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Hélène
Envoyé dimanche 15 mai 2005 - 17h07:   

j'avais compris aussi mais tu as raison Karl d'expliquer je crois qu'on apprend à comprendre les poèmes.
un poète un jour m'y a beaucoup aidée.
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Flo
Envoyé mardi 17 mai 2005 - 11h47:   

Karl!! pas déchirer, pas recommencer, garder surtout! Génial état d'âme. A épingler sur le frigo, le matin, lire et se dire : c'est tout à fait cela.

Mais je te rassure, les enfants inventent l'école, ils ne se laissent pas faire tu sais, ils la brûlent chaque jour un peu, elle n'a rien de vivant sans eux. visite une école un dimanche, elle t'entristera. Passe aux abords au moment de la récréation, et ton coeur bondira comme un oiseau de fin d'hiver, étonné: ces cris, ces marmailles en pagailles, ces enfants volants sur le tarmac, ces aires de jeux qui sont des châteaux, des pistes d'envols, des océans. Les enfants ne se brident pas tant que cela ;-) Ou alors, ce sont brides pour chevaux fous d'un carosse stellaire. Ils les transforment autant qu'ils nous transforment. Et un jour ils ramènent de là-bas des comptines oubliées depuis des générations, des expressons d'autres familles, des jeux aussi vieux que le monde et ce n'est pas rectitudes, mais héritages réapproprié. Et tu recommence à t'émerveiller. Tu verras :-))

Flo (maman d'une petite fille en 1ere maternelle)

PS: j'avais compris du premier coup Karl. Peut-être qu'il faut être proche de le vivre aussi pur le voir aussi évidemment.

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Lilas
Envoyé vendredi 20 mai 2005 - 01h03:   

J'aime beaucoup la forme "discours direct" de ce poème ainsi que le "On vous la donnera / déchirés " qui annonce la fin et dit bien la complexe souffrance de cette première séparation . Quand on l'a vécue, l'on comprend tout de suite le sens de ce poème si émouvant.
Karl, ce poème chatouille le dos en y faisant repousser des plumes ...contestataires ! Plus clairement, je dirai que j'aimerais bien que l'altermondialisme propose un "alteréducationnisme" !

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