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karl
| Envoyé jeudi 12 mai 2005 - 19h54: | |
vous saurez que c'est elle perdue dans son horizon inventé le regard bleu marée le songe en cheveux de lin vous saurez elle vit d'épopées folles de grande chevauchée fleurie de multiples humeurs déréglées elle est comme ça au gré du vent des fées elle va d'amour vous verrez des contes au passé simple pour écarter les penseurs vous verrez elle a la voix encombrée de poupées on vous la donnera déchirés une petite qui nous quitte pour un chemin de rectitude monsieur le directeur
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Jordy
| Envoyé jeudi 12 mai 2005 - 20h29: | |
C'est chouette, Karl, c'est surprenant...mais j'ai rien compris! Bon, je vois bien que c'est une fille (très jeune, les poupées? ou une femme?) A quel mot se rapporte "déchirés"? Et que devient la fille? elle va vers la "rectitude"? et donc quitte l'école? ou l'entreprise? et pour quel projet? quelle "rectitude"? bref, j'ai rien compris! explique s'il te plait! (je ne sais plus si c'est sur le bleu, ici, ou sur EV que j'avais dit que pour moi l'auteur devait être capable d'expliquer EXACTEMENT ce qu'il exprimait dans son poème) |
mohand
| Envoyé vendredi 13 mai 2005 - 00h02: | |
Effectivement Jordy, etre maitre de ce que l'on veut dire, puis le transformer en images poètiques cohérentes sinon ce n'est pas de la poèsie. |
Jordy
| Envoyé vendredi 13 mai 2005 - 07h50: | |
on est tout à fait d'accord, Mohand! C'est sûrement le cas pour ce texte de Karl, car Karl est toujours compréhensible. Il nous manque donc juste la clé! |
karl
| Envoyé vendredi 13 mai 2005 - 14h15: | |
Non, je ne suis à peu près jamais compréhensible. Je l'ai remarqué moi-même. Je dirais plutôt que parfois, on peut comprendre ce que mes textes disent... ------ Rectitude: qualité de ce qui est droit. ------ Bref, cette histoire qu'on appelle poème, c'est celle d'une petite fille qui entre en maternelle l'an prochain, qui va donc quitter son monde de poupées, de fées et d'enfance pour un aller, à chaque matin, s'asseoir sur une chaise où s'apprendra la rectitude, la droiture, bien se tenir, et oublier tranquillement, quitter le monde des poupées qui la font tant rêver. ---- déchirés, ce sont ses parents qui perdent l'enfance au nom d'une rectitude. j'ai "balancé" ( comme vous dites) des mots qui se rendent à peu près à ce sens-là. amitiés |
Jordy
| Envoyé vendredi 13 mai 2005 - 16h55: | |
J'avais exactement compris ça, en fait, Karl! Mais déchirés" tout seul, c'est dur à comprendre. ("nous sommes déchirés"? "elle et moi déchirés"?) amitiés! |
karl
| Envoyé vendredi 13 mai 2005 - 17h05: | |
on vous la donnera déchirés explications: ses parents vous la donneront ils seront déchirés ils livrent leur petite fille au monde de la rectitude elle part un peu, quoi --- salut Jordy p.s. quand il faut expliquer à ce point, on déchire et on recommence |
Jordy
| Envoyé vendredi 13 mai 2005 - 17h44: | |
Mais non, Karl! c'est juste que "déchirés" ne s'accorde pas avec le singulier de la petite fille, il suffit de pratiquer une inversion: "déchirés, on vous la donnera" Et là on comprend très bien! amitiés! |
mmgh
| Envoyé samedi 14 mai 2005 - 14h19: | |
moi, Karl, j'ai tout compris du premier coup, les deux dernieres phrases constituent la chute du texte, une chute qui revele toutes les saveurs servies |
Hélène
| Envoyé dimanche 15 mai 2005 - 17h07: | |
j'avais compris aussi mais tu as raison Karl d'expliquer je crois qu'on apprend à comprendre les poèmes. un poète un jour m'y a beaucoup aidée. |
Flo
| Envoyé mardi 17 mai 2005 - 11h47: | |
Karl!! pas déchirer, pas recommencer, garder surtout! Génial état d'âme. A épingler sur le frigo, le matin, lire et se dire : c'est tout à fait cela. Mais je te rassure, les enfants inventent l'école, ils ne se laissent pas faire tu sais, ils la brûlent chaque jour un peu, elle n'a rien de vivant sans eux. visite une école un dimanche, elle t'entristera. Passe aux abords au moment de la récréation, et ton coeur bondira comme un oiseau de fin d'hiver, étonné: ces cris, ces marmailles en pagailles, ces enfants volants sur le tarmac, ces aires de jeux qui sont des châteaux, des pistes d'envols, des océans. Les enfants ne se brident pas tant que cela ;-) Ou alors, ce sont brides pour chevaux fous d'un carosse stellaire. Ils les transforment autant qu'ils nous transforment. Et un jour ils ramènent de là-bas des comptines oubliées depuis des générations, des expressons d'autres familles, des jeux aussi vieux que le monde et ce n'est pas rectitudes, mais héritages réapproprié. Et tu recommence à t'émerveiller. Tu verras :-)) Flo (maman d'une petite fille en 1ere maternelle) PS: j'avais compris du premier coup Karl. Peut-être qu'il faut être proche de le vivre aussi pur le voir aussi évidemment.
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Lilas
| Envoyé vendredi 20 mai 2005 - 01h03: | |
J'aime beaucoup la forme "discours direct" de ce poème ainsi que le "On vous la donnera / déchirés " qui annonce la fin et dit bien la complexe souffrance de cette première séparation . Quand on l'a vécue, l'on comprend tout de suite le sens de ce poème si émouvant. Karl, ce poème chatouille le dos en y faisant repousser des plumes ...contestataires ! Plus clairement, je dirai que j'aimerais bien que l'altermondialisme propose un "alteréducationnisme" !
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