   
Jean Guy
| Envoyé jeudi 07 août 2003 - 17h04: | |
Mon amour mon amour il nous faudra bien vivre De gestes quotidiens de mots dits de mots tus De celui qu’on ignore ou si mal entendu Qu’on ne sait qui l’a dit quand on ferme le livre Mon amour, ma douleur, notre soif à tous deux C’est notre solitude, immense, impénétrable, Une mer sans rivage, Comme une faim déraisonnable. Comme un grand soleil d’août traversant le rideau à huit heures le soir Et qu’on attend l’orage. Comme une pièce vide où l’on voudrait s’asseoir, Comme un secret d’enfant qui sera sa blessure Et serrera ses poings. Comme un train arrêté la nuit dans un champ sur sa voie Allez savoir pourquoi. Et qu’on ne sait non plus en est-on jamais sûr S’il faut continuer ou rebrousser chemin. Mon amour, ma douleur, notre soif à tous deux Aujourd’hui la radio six août Hiroshima Mon amour chaque année ça nous revient tout ça Tous ces milliers de morts ces femmes ces enfants Les nôtres sont à table et nous somment vivants
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