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Tapir
| Envoyé mardi 24 mai 2005 - 16h03: | |
Je m’arrêtais, écoutant le bruit que fait la nuit mouillée de chrysalides, afin de défaire le jour, le nouant de soies et de chenilles, déjà éblouissement d’éphémères dans la distance. Sur la page le sens désagrégé de ce qui fut parole que rien ne retenait qu’une oscillation très lente entre deux rives du sommeil. Faut-il que tu deviennes? rivage ensablé cependant... Le mirage d’une île au centre de la mort que chaque seconde écarte et rapproche en même temps. Quelque secret enfoui, les œufs fossiles retiennent, des ailes atrophiées, ce qui fut du vol, le secret voyage inassouvi. Là, traversée aimantée, tendue devant la mer des légendes, la nef de transparence, toujours dans et au-dessus des sombres vagues diluviennes, se métamorphose jusque dans les formes les plus profondes de la chute. D’où s’évade au fond, entre les mailles la lumière fragile, déjà demain, merveilleux et terrible. Josip Tapirkievitch
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amiga
| Envoyé mercredi 25 mai 2005 - 02h24: | |
c'est très bien tricoté, du bel ouvrage, de la fine dentelle... |
   
Tapir
| Envoyé mercredi 25 mai 2005 - 13h19: | |
Ma petite "confectionneuse à poésie profonde" toujours en panne, j'ai utilisé une Machine à tricoter Phildar double fonture avec chariots dentelle et jacquard... (et dire qu'ils en font plus...) faut que je passe à l'Husquvarna autant dire une tronçonneuse. |
   
lilas pour tapir
| Envoyé mercredi 25 mai 2005 - 22h54: | |
J'aime ces secrètes alchimies que vous évoquez : d'abord, celle, grouillante, patiente, secrète et prometteuse, de la nuit qui prépare le jour, qui tisse l'être, de tous ses appels, celui du repos et celui, fondamental, des rêves inassouvis, des mirages. .Et aussi l'alchimie de l'écriture, de la poésie. Belle image que cette "nef de transparence": vouée au Noir, lui appartenant ( "dans et au-dessus" ) jusqu'aux infinis abîmes, elle le transfigure au point qu'il laisse sourdre la fragile lumière dont demain sera fait. N'était-ce pas déjà elle l'archéologue de nos secrets ? Je ne sais si j'ai bien compris ce poème si beau, mais vous excuserez la paraphrase … ou le délire je l'espère !
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à tapir LN
| Envoyé mercredi 25 mai 2005 - 23h13: | |
une écriture un peu mystérieuse que j'aime beaucoup. "d’une île au centre de la mort que chaque seconde écarte et rapproche en même temps." j'ai très envie de réfléchir longtemps en lisant cette phrase. la mort me fascine toujours. elle enlaidit mais ne me fait pas peur pour moi elle fait partie de la vie, du temps, elle est le point du cercle ou début et fin se touchent.
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Tapir
| Envoyé jeudi 26 mai 2005 - 08h54: | |
"Je ne sais si j'ai bien compris ce poème" mieux que moi, à vous lire. "j'ai très envie de réfléchir longtemps" fais attention au grand tamanoir surveille tes arrières...
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lilas
| Envoyé samedi 28 mai 2005 - 23h59: | |
Oui, il y a une certaine préciosité que n'eût point désavouée Valéry. "Quelque secret enfoui, les œufs fossiles retiennent, des ailes atrophiées, ce qui fut du vol, le secret voyage inassouvi." Elégante précision qui est musique. Une "dentelle" qui souligne, par contraste, ce qu'elle tentait peut-être de voiler - à elle-même ? - le bouleversement de l'être confronté aux problèmes fondamentaux du devenir et de son sens, de toutes les fins successives qu'il meurt, jusqu'à l'inéluctable des inéluctables, -après la terrible merveille quotidienne. |
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