Auteur |
Message |
   
flo
| Envoyé jeudi 26 mai 2005 - 13h35: | |
[un goût d’éternité] oui dire que depuis lors nous avions l’orgasme des pauvres la jouissance des mutismes enclavés nos bouches parfois préludaient aux soupirs des trépassants salivaient les cris d’enfants à naître oui, nous, les dépenaillés, les aphoniques, les terreux, les légers possédions l’or intemporel des paroles élucidées et enfuies sous la peau de ceux que nous étions avant, il en restait encore et d’aussi loin, on sentait l’odeur de leur colère et chacun de nos refus brusquait leurs pas quoi ! l’infamie du silence encore ces icônes effleurées mais évaporées d’ambre maintenant… le goût d’éternité obsédait leurs papilles il arrivait qu’ils se saisissent de nous tenailles et tisonniers amadouements de bouches par fers et feux ripaille de susurrements pour délivrer enfin ce mot sacré gravé sous la langue de tout homme mais quoi qu’en disaient ces sorciers d’exactitudes, ils n’avaient du sacrement qu’une extraction faible falotes réminiscences des puits des abysses en cascades et de leurs propres échouements rien de perle ni d’incarnat rien d’apparat ni de soie ni des notes si juste qu’à mourir ils vivaient rien de plus sublime que la nervure blanchie d’un caillou de rivière alors, ils semaient nos langues aux tourbes mais l’on voyait grandir des fruits putréfiés dès la graine ils s’enduisaient de nos souffles millimètre par millimètre puis gonflaient leurs hanches et renversaient leurs faces mais une aumône de pluie remerciait invariablement tout simulacre de sens la pitié nous hantait plus sûrement que la peur en guise de rituel nos tambours éclataient en des rixes nocturnes pour accueillir les nôtres revenus de ces battues ensuite sur nous la suie de tant de rages stériles et nos peaux hurlaient leur douleur d’avoir été ceux-là d’avoir cru s’affranchir du mystère comme de la faim ou de la soif parmi les forêts aériennes bruissait quelques fantômes apaisants l’heure et nous sombrions dans la couleur éviscérée des sanglots réappris puis le matin toujours nous comptait plus entier que la veille (suite des "fantomes de l'infini peu" qui est lisible là : http://users.skynet.be/amedefond/souffle/rencontreflorence4.html)
|
   
flo
| Envoyé jeudi 26 mai 2005 - 13h38: | |
erratum: lire: "enduite sur nous la suie de tant de rages stériles" "parmi les forêts aériennes bruissaient quelques fantômes apaisant l’heure " sorry flo
|
   
jml
| Envoyé jeudi 26 mai 2005 - 16h33: | |
je suis subjugué. |
   
flo
| Envoyé vendredi 27 mai 2005 - 23h26: | |
merci... flo |
|