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Cécile
| Envoyé dimanche 29 mai 2005 - 16h46: | |
I – Ce que doit être le n é a n t si ce n’est zones d’ombres surface sans espace soupçon de vide limite silence Est-ce qu’ on s’y engage ou on s’y transverse avec force et précision ou au contraire y reste-t-on en suspens incrédule, à moitié flottant - nous restons hors des cordes – l’œil se vide à moins qu’il ne scrute l’intérieur jusqu’au seuil de l’inversion jusqu’à ce que l’espace manque pleine déconstruction déjà ne plus subir la tension de la terre et du ciel ne plus sentir ce qui vibre et ce qui dort ne pas s’en rendre compte le néant s’extrait résiste au corps surgi du fond projette en soi - nous restons devant sujets étrangers nous aimerions faire semblant de ne pas y croire - II – on a vu une planche et en dessous un trou on s’est recueilli les yeux rivés sur le rebord en merisier devant la vieille photo les couleurs de la France et la marche de marbre ça se crispe un paquet de choses à ravaler quelque part à l’intérieur là où il reste peu de place pour cacher ce qui pince on nous dit de partir au fond c’est pas plus mal ils vont sentir bon tous les trois. (29/05/05)
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ali
| Envoyé lundi 30 mai 2005 - 11h11: | |
Superbe!!! merci Céci |
lafourmi
| Envoyé lundi 30 mai 2005 - 11h54: | |
beau poème de questionnement j'ai bien aimé cet arrêt : "Est-ce qu’ on s’y engage " comme à dire un jour on sautera. confirmé à la fin : "on nous dit de partir au fond c’est pas plus mal " "le néant s’extrait résiste au corps " est ce vraiment le néant? n'est ce pas encore ce quelque chose qui permet que la vie continue .. ailleurs, autrement plutôt ? je ne pense pas au ciel mais à cette Vie de la nature ces éternels recommencements on pourrait en parler longtemps de ce poème Cécile . "les yeux rivés sur le rebord en merisier devant la vieille photo " tu as offert un bel hommage à celle à qui il fallait bien dire adieu . pas à celle de ce jour là , mais à celle qui était heureuse de vivre, avant. je crois que tu comprends beaucoup de choses. Hélène
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flo
| Envoyé lundi 30 mai 2005 - 12h11: | |
Oui, interrogation très justement formulée. Poème de justesse et de pudeur. |
Flo , Céci :de fourmi
| Envoyé lundi 30 mai 2005 - 15h45: | |
coucou Flo je vois que tu t'intéresses, ce que je sais depuis quelques mois à cause de ceux de mes textes que tu as choisis j'aimerais bien puisque je l'ai fait en moi aider à apprivoiser la mort, celle qui joue son rôle à l'heure et plus difficilement persuader les vivants de la laisser arriver quand elle veut la laisser libre ,la respecter. J'aime la façon dont Cécile en parle. surtout à son âge |
flo
| Envoyé lundi 30 mai 2005 - 16h04: | |
oui, il faut que la mort ait sa place entière dans nos vie ;-) il n'est rien de le dire mais combien difficile d'oeuvrer pour ce bien là....
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hélène
| Envoyé lundi 30 mai 2005 - 17h26: | |
on dit qu'il faut mourir pour qu'il y ait de la vie . cette idée me plaît . Etre en hiver en espérant qu'on participera aux printemps donc même dans la mort être encore utile à quelque chose. j'aime penser à tous ces miracles du cosmos bises à tes petites fleurs de printemps. mais seulement en hiver. |
aglaé
| Envoyé lundi 30 mai 2005 - 17h42: | |
Aglaé qui a l'âge d'y penser... "Ce qui est important, ce n'est pas de savoir quand on va mourir, mais de savoir si on va vivre jusque là..." Moi, je suis stimulée par la pensée de la mort. Je me dis:"debout. J'aurai l'éternité pour roupiller!" Glaé |
Cécile
| Envoyé lundi 30 mai 2005 - 21h37: | |
Ce qui est chouette avec l'écriture c'est qu'une fois livré au lecteur, chacun peut y entendre ce qu'il souhaite. C'est un peu cela qui fait la magie... Quand j'ai écrit sur le néant, je pensais moins à la mort qu'à cette triste maladie qui a emporté ma grand-mère, une maladie qui doit être comme d'être dans un trou noir, dans le néant, alors que le corps est toujours là. |
flo
| Envoyé lundi 30 mai 2005 - 22h29: | |
ce néant de la maladie est une sorte de préfiguration de la mort dans ce qu'elle symbolise d'absence aux proches.. |
MarionLubreac
| Envoyé mardi 31 mai 2005 - 13h13: | |
CE POEME EST GENIAL MERCI CECILE!!!! poeticksmacks de Marion |
albertine
| Envoyé vendredi 03 juin 2005 - 21h43: | |
"quelque part à l’intérieur là où il reste peu de place pour cacher ce qui pince..."
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lilas
| Envoyé samedi 04 juin 2005 - 22h06: | |
"déjà ne plus subir la tension de la terre et du ciel ne plus sentir ce qui vibre et ce qui dort ne pas s’en rendre compte .......................... nous aimerions faire semblant de ne pas y croire - " .......................... Lafourmi, je sens cela comme toi, "n'est ce pas encore ce quelque chose qui permet que la vie continue .. ailleurs, autrement plutôt ? je ne pense pas au ciel mais à cette Vie de la nature ces éternels recommencements". Oui , très exactement comme toi,et quelque chose en moi y croit avec ferveur; mais , parallèlement, j'ai le sentiment d'être celui qui, attaché sur les rails, voit arriver le train et se dit, comme Brassens! , "j'n'aurai plus jamais mal aux dents" ... ............................... Et ce dernier vers que je ne peux/veux comprendre ... IL est beau ton poème, Cécile. |
yv
| Envoyé samedi 04 juin 2005 - 23h38: | |
Ecoute les clefs de la mort Grincer sur la porte du temps
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