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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.04.2005 au 31.08.2005 » Etrangers devant « précédent Suivant »

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Cécile
Envoyé dimanche 29 mai 2005 - 16h46:   

I –

Ce que doit être le n é a n t
si ce n’est zones d’ombres
surface sans espace
soupçon de vide
limite silence

Est-ce qu’
on s’y engage
ou on s’y transverse
avec force et précision
ou au contraire
y reste-t-on en suspens
incrédule, à moitié flottant

- nous restons hors des cordes –

l’œil se vide
à moins qu’il ne scrute l’intérieur
jusqu’au seuil de l’inversion
jusqu’à ce que l’espace manque
pleine déconstruction

déjà
ne plus subir
la tension de la terre et du ciel
ne plus sentir
ce qui vibre et ce qui dort
ne pas s’en rendre compte

le néant s’extrait
résiste au corps
surgi du fond
projette en soi

- nous restons devant
sujets étrangers
nous aimerions faire semblant
de ne pas y croire -



II –

on a vu
une planche
et en dessous un trou
on s’est recueilli

les yeux rivés sur
le rebord en merisier
devant la vieille photo
les couleurs de la France
et la marche de marbre

ça se crispe
un paquet de choses à ravaler
quelque part à l’intérieur
là où il reste peu de place
pour cacher ce qui pince

on nous dit de partir
au fond c’est pas plus mal
ils vont sentir bon tous les trois.

(29/05/05)


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ali
Envoyé lundi 30 mai 2005 - 11h11:   

Superbe!!! merci Céci
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lafourmi
Envoyé lundi 30 mai 2005 - 11h54:   

beau poème de questionnement j'ai bien aimé cet arrêt :
"Est-ce qu’
on s’y engage "
comme à dire un jour on sautera.
confirmé à la fin :
"on nous dit de partir
au fond c’est pas plus mal "

"le néant s’extrait
résiste au corps "

est ce vraiment le néant? n'est ce pas encore ce quelque chose qui permet que la vie continue .. ailleurs, autrement plutôt ? je ne pense pas au ciel mais à cette Vie de la nature ces éternels recommencements

on pourrait en parler longtemps de ce poème Cécile .
"les yeux rivés sur
le rebord en merisier
devant la vieille photo "

tu as offert un bel hommage à celle à qui il fallait bien dire adieu . pas à celle de ce jour là , mais à celle qui était heureuse de vivre, avant.
je crois que tu comprends beaucoup de choses.
Hélène

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flo
Envoyé lundi 30 mai 2005 - 12h11:   

Oui, interrogation très justement formulée. Poème de justesse et de pudeur.
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Flo , Céci :de fourmi
Envoyé lundi 30 mai 2005 - 15h45:   

coucou Flo je vois que tu t'intéresses, ce que je sais depuis quelques mois à cause de ceux de mes textes que tu as choisis

j'aimerais bien puisque je l'ai fait en moi aider à apprivoiser la mort, celle qui joue son rôle à l'heure
et plus difficilement persuader les vivants de la laisser arriver quand elle veut la laisser libre ,la respecter.
J'aime la façon dont Cécile en parle. surtout à son âge
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flo
Envoyé lundi 30 mai 2005 - 16h04:   

oui, il faut que la mort ait sa place entière dans nos vie ;-) il n'est rien de le dire mais combien difficile d'oeuvrer pour ce bien là....


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hélène
Envoyé lundi 30 mai 2005 - 17h26:   

on dit qu'il faut mourir pour qu'il y ait de la vie .
cette idée me plaît . Etre en hiver en espérant qu'on participera aux printemps donc même dans la mort être encore utile à quelque chose.
j'aime penser à tous ces miracles du cosmos

bises à tes petites fleurs de printemps.
mais seulement en hiver.
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aglaé
Envoyé lundi 30 mai 2005 - 17h42:   

Aglaé qui a l'âge d'y penser...

"Ce qui est important, ce n'est pas de savoir quand on va mourir, mais de savoir si on va vivre jusque là..."

Moi, je suis stimulée par la pensée de la mort. Je me dis:"debout. J'aurai l'éternité pour roupiller!"

Glaé
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Cécile
Envoyé lundi 30 mai 2005 - 21h37:   

Ce qui est chouette avec l'écriture c'est qu'une fois livré au lecteur, chacun peut y entendre ce qu'il souhaite. C'est un peu cela qui fait la magie... Quand j'ai écrit sur le néant, je pensais moins à la mort qu'à cette triste maladie qui a emporté ma grand-mère, une maladie qui doit être comme d'être dans un trou noir, dans le néant, alors que le corps est toujours là.
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flo
Envoyé lundi 30 mai 2005 - 22h29:   

ce néant de la maladie est une sorte de préfiguration de la mort dans ce qu'elle symbolise d'absence aux proches..
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MarionLubreac
Envoyé mardi 31 mai 2005 - 13h13:   

CE POEME EST GENIAL
MERCI CECILE!!!!
poeticksmacks de Marion
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albertine
Envoyé vendredi 03 juin 2005 - 21h43:   

"quelque part à l’intérieur
là où il reste peu de place
pour cacher ce qui pince..."
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lilas
Envoyé samedi 04 juin 2005 - 22h06:   

"déjà
ne plus subir
la tension de la terre et du ciel
ne plus sentir
ce qui vibre et ce qui dort
ne pas s’en rendre compte
..........................
nous aimerions faire semblant
de ne pas y croire - "
..........................
Lafourmi, je sens cela comme toi, "n'est ce pas encore ce quelque chose qui permet que la vie continue .. ailleurs, autrement plutôt ? je ne pense pas au ciel mais à cette Vie de la nature ces éternels recommencements".
Oui , très exactement comme toi,et quelque chose en moi y croit avec ferveur; mais , parallèlement, j'ai le sentiment d'être celui qui, attaché sur les rails, voit arriver le train et se dit, comme Brassens! , "j'n'aurai plus jamais mal aux dents" ...
...............................
Et ce dernier vers que je ne peux/veux comprendre ...

IL est beau ton poème, Cécile.
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yv
Envoyé samedi 04 juin 2005 - 23h38:   

Ecoute les clefs de la mort
Grincer sur la porte du temps

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