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Jean Guy
| Envoyé mardi 07 juin 2005 - 17h48: | |
Je n’ai rien oublié ni la chambre aux rideaux De la grande maison que cernait le pourpier Ni le petit chien roux sur le sentier des Ternes Ourlé de mouron blanc et de rosiers sauvages Je n’ai rien oublié de cette femme en noir Au regard fier et droit sur le port à Fécamp Serrant dans ses mains gourdes un chapelet sans age Qui attendait peut-être improbable un retour Je n’ai rien oublié des ruines de Palerme De ses palais gisant sur des tapis de ronces Du rire des enfants qui jouaient à la guerre Epées de bois au clair et casques de carton Je n’ai rien oublié du voyage à Collioure Des lavandes de Sault des ajoncs de Bretagne Des orangers en fleurs sur la plazza Real Et des Courlis Cendrés dans la baie de la Somme Je n’ai rien oublié du temps qui a passé De la voix de mon père et son rire en éclats D’une barque inutile sur un lac en avril Je n’ai rien oublié des larmes de ma mère Je n’ai rien oublié du temps qui a passé Je n’ai rien oublié mais le temps se dérobe Je sens le froid qui monte J’ai froid
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phl
| Envoyé mardi 07 juin 2005 - 19h21: | |
j'ai tout oublier il ne reste pas même le soupçon d'un existence juste un pas sur la peau comme cicatrice et plaie j'ai tout oublier même ce pas sans ombre sans nuit sans toit sang séché sel vomit j'ai tout oublié et les mots pour te dire aussi le ventre dur et les mots durillons j'ai tout oublié et vent ne parle plus dans les branches et le temps ne passe plus et le froid géle et toutes nos cartes perdues grises je n'ai rien oublié puis tout j'ai tout et puis rien comme avant sans, sans plus que ce que je suis sans cela qui je suis j'ai tout oublié même le pas échos la main miroir du tressaillement le regard miroir sans miroir qui suis-je ? j'ai tout oublié plus de griffe ni de cris un vide immobile qui ennoye plus que le désert il y a l'absence j'ai tout oublié et vous aussi
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yh
| Envoyé mardi 07 juin 2005 - 23h17: | |
Je n'ai rien oublié mais le temps se dérobe J'ai froid. Peut-être cette fin serait-elle plus forte, plus coupante ainsi ? Je ne sais pas. En tout cas j'ai aimé ce poème par sa simplicité un peu aristocratique et paisible... |
   
Jean Guy
| Envoyé mardi 07 juin 2005 - 23h50: | |
Merci yh, oui, tu as raison, le "froid qui monte" je le sentais un peu surfait. Je veux dire pas vraiment en phase et pourtant je l'ai laissé ! Tu as raison, je l'enlève. Merci. |
   
lilas en toute saison
| Envoyé mercredi 08 juin 2005 - 10h14: | |
Quelle solitude malgré cette mémoire et aussi dans cette mémoire qui se refuse mais fuse ( oui...!) à certains vers du poème de phl !... Cherchez, donnez, une nouvelle connivence - ou amitié, même illusoire-, unique viatique pour ranimer la passion de vivre. |
   
Leezie
| Envoyé mercredi 08 juin 2005 - 13h43: | |
Jean, je suis heureuse de te relire ! comment vas-tu? que deviens-tu? tu m'écris? leeziel@yahoo.fr |
   
Jordy
| Envoyé jeudi 09 juin 2005 - 14h06: | |
Toujours cette écriture-chanson, Jean! C'est très chouette, j'aime beaucoup, tu t'en doutes! (et en plus, tu cites Collioure! :-)) |
   
Jean Guy
| Envoyé vendredi 10 juin 2005 - 09h28: | |
Bonjour, Jordy et bien sûr merci. |