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Rob
| Envoyé vendredi 17 juin 2005 - 14h59: | |
Avec marqué dans l'âge Un bon vieux désespoir A se fendre le verbe A rire de travers Un folklore marin Un hiver portuaire La façade jamais Ravalée du départ Quelle histoire ! Rien n'est calqué d'avance Personne ne connaît Ce qui ricane en moi Cette insulte inventée Qui trinque avec la trouille Qui me vient de très loin Je vais baver l'enfance Le reste à l'avenant Quelle histoire ! A préciser pourtant L'orage pour plus tard Poétisant parfois Les cris de ma mémoire Avec le mot avec Brûlot des solitudes Mon profil de corbeau Sur le perchoir des mots Quelle histoire ! Toujours la solitude Pitrerie de grand large Pour que viennent danser D'anonymes présences Une voyance opaque Une ironie mondaine Je prononce un peu plus La vague à l'encolure Quelle histoire ! Dérisoire la mer Avec son manteau gris Je la regarde encore Avec mes yeux d'enfant Silence prédateur Revendiquant le temps Qu'il faudra me laisser Pour un sacré poème Quelle histoire ! J'ai tant donné de moi Le peu de ma prison Mes rigueurs de théâtre Dans le rire et le vin Mes pudeurs émigrées Sur guitare mouillée Le silence est offense Et le texte immature Quelle histoire ! Tout est perdu d'avance Peut-être parlerai-je Du soleil ou du vent Peut-être de l'enfer Oserai-je un frisson Un inventaire clair Moi qui pisse plus loin Pour gagner le concours Quelle histoire ! Quelle raison donner A ce que j'aime dire J'ai cherché les tréfonds De mon imaginaire Des fables musicales Qui trichent dans l'accord L'orchestre introuvable La partition de l'homme Quelle histoire ! Et ce désir glacé D'un luxe visionnaire Le brouillon de la vie Chahutant la mémoire Mes colères poussives Destinations cachées L'évidence est majeure Et je t'aime, je t'aime... Quelle histoire !
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aglaé
| Envoyé vendredi 17 juin 2005 - 15h14: | |
"J'ai tant donné de moi Le peu de ma prison Mes rigueurs de théâtre Dans le rire et le vin " Un peu énervant un mec comme toi qui a tout ce qu'on souhaiterait tant avoir, le simple et le profond, l'émotion, le souffle....celui là est particulièrement beau. Aglaé, une vieille groupie
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Lilas admirative pour Rob
| Envoyé vendredi 17 juin 2005 - 15h45: | |
Toujours la solitude Pitrerie de grand large Pour que viennent danser D'anonymes présences Une voyance opaque Une ironie mondaine Je prononce un peu plus La vague à l'encolure ......................... Quelle raison donner A ce que j'aime dire J'ai cherché les tréfonds De mon imaginaire Des fables musicales Qui trichent dans l'accord L'orchestre introuvable La partition de l'homme ... le sens serait-il dans la recherche, le bonheur dans le style ? Et ce désir glacé D'un luxe visionnaire Le brouillon de la vie Chahutant la mémoire Mes colères poussives Destinations cachées L'évidence est majeure Et je t'aime, je t'aime... Quelle histoire ! ... Quelle chance ! Encore le style ? (:-))
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Kel
| Envoyé vendredi 17 juin 2005 - 16h25: | |
Chapeau ! pour ce texte. Vraiment très réussi. |
   
karl
| Envoyé vendredi 17 juin 2005 - 17h46: | |
J'aime beaucoup aussi, Rob. Surtout les première strophes qui "tonnent plus" je trouve. Les 3 premières davantage. amitiés |
   
Rob
| Envoyé vendredi 17 juin 2005 - 19h51: | |
Merci à vous, c'est une vieille chanson avec une mélopée hideuse, j'ai retrouvé le texte dans la librairie d'E.V, je ne m'en souvenais plus du tout. Je vais essayer de fabriquer une mélodie, ça va m'occuper. |
   
C'était
| Envoyé samedi 18 juin 2005 - 00h10: | |
C’était pas ça l’enfance C’était pas ça la langue C’était pas ça la mer C’était pas ça les rires C’était pas ça tout ça L’enfance c’était pas ça Il y avait des codes Au hasard une langue Des filles et des manies Des rêves de géants Y’avait qu’à se baisser Pour ramasser les rires La mer dans nos têtes Qui diabolodémenthe Un peu après la pluie Il nous restait la vie Qu’on crachait sous le vent Des parfums vagabonds Un bureau d’où s’enfuit Un soleil en jupon Il y’avait tout ça… Il y avait les rires Il y avait la mer Il y avait la langue Et c’était ça l’enfance L’enfance c’était ça En marge de nos pages Un siècle à nos fenêtres Qui nous durait longtemps… Au moins jusqu’à quatre heures
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Jean Guy
| Envoyé samedi 18 juin 2005 - 00h48: | |
Bien sûr, j'aime le Rob d'en haut, "... Avec le mot avec Brûlot des solitudes Mon profil de corbeau Sur le perchoir des mots ..." mais le "Au moins jusqu'à quatre heures" en bout de course est absolument superbe. Si j'étais membre du comité, ce serait mon coup de coeur, à coup sûr, la fulgurance, l'éclair, le juste mot à propos.
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Ln
| Envoyé samedi 18 juin 2005 - 08h07: | |
il y des fils qui sont un régal quelquefois sur ce forum. je partage l'avis de Jean Guy et ce " c'était " mérite une belle musique et d'être proposé à un chanteur de qualité. connaissons-nous l'auteur ? comme c'est rafraîchissant un diabolodémenthe!! pour avoir nos coups de coeur il faut en passer par le courrier et patienter longtemps malheureusement. mais peut être que Leezie la responsable de la rubrique " la place des francophones " fera après les vacances une page chansons ! ou une seconde page poésie comme ce mois ci .
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Jean Guy
| Envoyé samedi 18 juin 2005 - 11h12: | |
Oui, Ln, ces deux textes sur un même fil, quel régal ! Un peu inquiet de la qualité de mon enthousiasme de cette nuit, je suis revenu lire le « C’était ». Ce matin mon enthousiasme n’a pas faibli. Ah ! ces rêves de géants, ces parfums vagabonds, ce soleil en jupon, ces rires ramassés à la pelle, on sent un cœur y battre, le souffle de la vie et ce raccourci final « Un siècle à nos fenêtres Qui nous durait longtemps… Au moins jusqu’à quatre heures » Mais quel diamantaire se cache là ?
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